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Conte Aurelie Loiseau
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Le conte d’Au­ré­lie Loiseau #2 : Le pays des fleurs

Publié le 06/04/2020

On en a de la chance: pendant tout le temps du confi­ne­ment, la conteuse Auré­lie Loiseau nous offre chaque semaine un conte à parta­ger avec nos enfants. Ça commence dès main­te­nant avec Le pays des fleurs, à dire, murmu­rer, slamer, chan­ter… à n’im­porte quel moment de la jour­née.

Le Pays des Fleurs 

Il y a bien long­temps, les hommes étaient impos­sibles … Le Grand sorcier avait décidé de quit­ter les hommes, de fuir son pays et de s’iso­ler au sommet de la plus haute montagne. Aussi­tôt, un grand malheur enva­hit la nature ; toutes les fleurs, celles des jardins, des bois, des prai­ries, des collines meurent et dispa­raissent. Ce qui fait fuir tous les animaux, les oiseaux et les insectes. Le pays fleuri devient alors un désert. Fleur. Pétale. Pistil. Bour­geon. Bouton. Bouquet. Corolle. Pollen. Tige. Les enfants apprennent ces mots, imagine cette beauté seule­ment grâce à la parole des anciens. Dans ce désert sans couleur, les enfants ne croyaient pas à ces souve­nirs parta­gés : « Pfff, n’im­porte quoi, vous ne racon­tez que des histoi­res…  Tout cela n’a jamais existé, c’est impos­sible ! ».

Tous, sauf un enfant, un petit garçon, Maori : « Maman, raconte-moi encore les fleurs. » Il lui disait : « Maman, quand je serai grand, je trou­ve­rai le Grand sorcier, et je lui deman­de­rai qu’il nous redonne les fleurs pour chan­ger le paysage. » Le temps passe. Maori est devenu un homme. Son rêve de fleurs a grandi avec lui. Il fait son sac et part en direc­tion de la plus haute montagne, pour aller cher­cher ce dont il a toujours rêvé. Les hommes, les femmes sur son passage le traitent de fou : « Maori ! Il n’y a que les fous pour croire aux histoires ! » Il arrive au pied de la plus haute montagne, et met sept jours pour l’es­ca­la­der. Arrivé tout en haut, il trouve une source. Il boit un peu d’eau et d’un coup, toute sa fatigue s’éva­pore. Il se sent fort, heureux, déter­miné. Derrière lui, il entend une voix qui lui demande ce qu’il est venu cher­cher ici : « Je cherche le Grand sorcier. Je veux lui deman­der de nous rendre les fleurs et les insectes. Un pays sans fleurs, sans couleurs, est triste à mourir. Seule la beauté peut rendre les gens bons, et je suis certain que ceux de mon pays cesse­ront d’être égoïstes et sans-cœur, si le sorcier leur redon­nait les fleurs. »

 À ces mots, Maori se sent soulevé par des mains invi­sibles. Il est trans­porté vers le pays des fleurs éter­nelles, et se retrouve au milieu d’un tapis de fleurs multi­co­lores. La voix lui dit : « Rapporte ces fleurs dans ton pays. Grâce à toi, à ton courage, ton pays ne sera plus jamais sans fleurs. Les vents du Nord, de l’Est, du Sud et de l’Ouest sème­ront les graines des fleurs aux quatre coins de la terre. Revien­dront alors les insectes, les abeilles, et cette merveilleuse crème dorée qu’est le miel. » Le jeune homme remer­cie le Grand sorcier. Il descend la montagne, les bras char­gés de fleurs, aussi léger d’un pétale. Quand il revient chez lui, les habi­tants découvrent les fleurs, les couleurs, respirent leurs parfums… C’est un grand bonheur. Ils disent : « Ah, nous savions bien que les fleurs n’étaient pas des histoires inven­tées ! » Leur pays rede­vient un jardin. Les fleurs poussent au milieu des bois, des prai­ries, des montagnes, des collines, près des rivières et des lacs.

Alors les habi­tants du pays se réunissent auprès de Maori pour leur deman­der d’être leur roi. Maori accepte et leur dit : « N’ou­blions jamais que c’est l’égoïsme, le narcis­sisme des hommes qui a entraîné la dispa­ri­tion des fleurs de notre pays. » Et comme personne ne voulait être privé du bonheur des fleurs, chacun, chacune a pris soin de la planète pour ne plus jamais fâcher le Grand sorcier. Et si un jour, cela devait recom­men­cer, la planète pour­rait peut-être aussi inven­ter une façon de se proté­ger, d’éloi­gner les hommes un temps, pour mieux respi­rer…

© Auré­­lie LOISEAU, libre­ment adapté d’un conte tradi­tion­nel austra­lien.

http://aure­­lie­­loi­­seau.com/

Illus­­tra­­tion © Anne-Sophie LOHOU

Conte Aurelie Loiseau
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