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Laure et Hugo

Publié le 25/05/2020

Depuis le début du confi­ne­ment, Grains de Sel part à la rencontre d’une famille vivant à Lyon ou ses envi­rons. Elle nous partage son expé­rience de cette période, les coups de mou comme les beaux moments, mais aussi ses idées pour tenir le coup et ce qu’elle espère pour la suite. Voici Laure et son fils Hugo, qui ont quitté Lyon pour décon­fi­ner à la campagne chez des amis.

Il y a encore deux semaines, peu de temps avant la réou­ver­ture des écoles, Laure comp­tait les jours pour y renvoyer son fils, Hugo, 10 ans, en CM2. Mais après avoir appris les condi­tions très strictes de cette rentrée, impo­sées par le proto­cole sani­taire, elle a changé d’avis: “Je trou­vais ça telle­ment triste ces enfants qui ne pour­raient pas se toucher. Et surtout, je me suis projeté ce qui allait se passer: Hugo irait deux jours à l’école, et les cinq jours suivants, il les passe­rait seul avec moi. Ce n’était pas si diffé­rent du confi­ne­ment qui, sur la fin, nous pesait à tous les deux. Alors, quand des amis m’ont proposé de venir avec eux dans leur maison de campagne, j’ai dit oui.” 

Un confi­ne­ment en mode fusion

Le confi­ne­ment, Laure en garde un senti­ment mitigé. Elle l’a passé avec son fils, dans son appar­te­ment du 5e arron­dis­se­ment. Le père d’Hugo vit à Avignon, et Laure en a la garde depuis sept ans: “Il était clair que nous allions confi­ner tous les deux”, affirme-t-elle. Les choses débutent plutôt bien. Le duo sort peu, seule­ment tous les trois jours. Aucune crainte parti­cu­lière, plutôt le plai­sir d’être au calme et de prendre le temps de faire des choses ensemble à la maison. “Très rapi­de­ment, sans doute parce que j’étais en manque de contact avec des adultes, j’ai amené Hugo vers des choses que j’ai­mais, des films, des séries… qui n’étaient pas de son âge, mais qu’il a adorés”, confie Laure, qui n’hé­site pas à lui montrer Para­site, la dernière Palme d’Or “culte” pour elle. Elle admet être allée peut-être un peu trop loin parfois, mais se réjouit de voir son fils aigui­ser son regard de jeune ciné­phile d’un film à l’autre.

S’ils lisent aussi beau­coup, jouent du piano, la télé­vi­sion qu’ils regar­daient aupa­ra­vant rare­ment et unique­ment pour des films, prend de plus en plus de place dans leur tête-à-tête. “Dès le début du confi­ne­ment, on s’est mis à dîner devant tous les soirs, ce qu’on n’avait jamais fait avant, s’amuse Laure. Tout comme je n’avais jamais autant regardé de docu­men­taires scien­ti­fiques ou de jour­naux télé­vi­sés. On s’est même fait Ques­tion pour un cham­pion!” Un autre rituel s’ins­taure pour les deux confi­nés, celui de l’apéro, “le plus beau moment de la jour­née.” 

Mais au bout d’un moment, ce confi­ne­ment quali­fié de “fusion­nel” par Laure, vire à l’étouf­fe­ment. La maman solo, qui n’a pas cessé de travailler, doit conti­nuer à assu­rer de chez elle ses missions de coor­di­na­trice édito­riale, tout en aidant Hugo à suivre la classe à la maison: “Il n’a aucune diffi­culté scolaire parti­cu­lière, mais n’est pas auto­nome pour autant; c’était compliqué pour moi de rester concen­trée sur une longue plage horaire pour travailler, à part le soir quand il était couché.” Pour évacuer les tensions qui s’ac­cu­mulent, elle le convainc de sortir avec elle désor­mais une fois par jour, elle à pied, lui en Vélo’V: “Cela nous a changé la vie! C’était un tel senti­ment de liberté pour Hugo!” s’ex­clame Laure.

Et puis, chose qu’elle n’au­rait jamais cru possible, le père d’Hugo est venu passer quatre jour chez elle pour voir son fils: “Ca a été super, pour Hugo de nous voir ensemble, pour moi de souf­fler un peu.” Tant et si bien que les vacances d’avril se profi­lant, Laure a accepté de lais­ser son fils partir à Avignon, pour une semaine: “Bien sûr, on prenait un risque sani­taire, mais on a pensé aussi à son bien être psycho­lo­gique.” Et à celui de Laure qui voit malgré tout comme une aber­ra­tion l’au­to­ri­sa­tion de main­te­nir les gardes alter­nées et donc la possi­bi­lité de faire passer les enfants d’une région à une autre en plein confi­ne­ment. Car à Avignon, Hugo a sillonné dans la famille recom­po­sée de son père: “En une semaine, il a vu bien plus de monde qu’en un mois à lyon!

Hugo. © DR

Libé­rée, déli­vrée… décon­fi­née

A la fin des vacances et une semaine avant le décon­fi­ne­ment, l’étouf­fe­ment a laissé la place à l’épui­se­ment. La mère et le fils tournent en rond, s’agacent, se titillent. “On s’est endormi dans nos vies…”, résume Laure. Mais alors qu’elle attend avec impa­tience la réou­ver­ture de l’école, la décou­verte du proto­cole sani­taire imposé par le minis­tère de l’Édu­ca­tion natio­nale lui fait froid dans le dos. Ce n’est pas ça l’école, à ses yeux. “En plus, la maîtresse d’Hugo n’est pas reve­nue, elle conti­nue la classe à distance jusqu’à la fin de l’an­née. Hugo en a pris l’ha­bi­tude et, quand il ne comprend pas quelque chose, il échange direc­te­ment des e-mails avec elle”, indique Laure. Alors, quand des amis qui partagent sa vision, lui proposent de les accom­pa­gner dans leur maison de campagne, elle n’hé­site pas long­temps.

Hugo, quant à lui, obtem­père: “Ce qu’il voulait, c’était retrou­ver ses copains, mais je lui ai expliqué à quoi allait ressem­bler cette rentrée… C’est vrai que je cher­chais à le convaincre.” Et puis des enfants, il en côtoie là où ils vivent désor­mais. Ils forment un petit groupe de quatre, âgés de 8 à 14 ans, qui s’en­tend bien, et auquel s’ajoutent ceux des amis qui viennent passer le week-end. “C’est joyeux, ça vit, et Hugo n’est plus seul”, se réjouit Laure. Quant aux adultes, ils partagent les courses et mutua­lisent la classe à la maison le matin, pour lais­ser la marmaille jouer l’après-midi, quand ils télé­tra­vaillent. “Nous sommes comme une espèce de petite commu­nauté! Tant que c’est possible, on restera ici.

Par Clarisse Bioud

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