Par Louise Reymond /
Protocole sanitaire béton et activités à gogo, les colonies de vacances sont parées pour accueillir vos enfants cet été ! Entre la séparation avec les parents et la promesse d’expériences riches et inoubliables, les colos sont une parenthèse intense et formatrice.
Après une année contrainte par l’enfermement et l’isolement, rien de tel pour nos chérubins que de se dégourdir les jambes, changer d’horizon et se faire des copains en colo. La région regorge justement de massifs qui offrent prairies, forêts, lacs et rivières pour des aventures intenses et un bon bol d’air frais. Activités sportives ou avec des animaux, bivouac sous les étoiles, découverte de la nature, escalade, baignade… Les activités sont diverses et les offres nombreuses. Sevan, 12 ans, se souvient d’un séjour indien organisé par la MJC du Vieux-Lyon : « On dormait dans des tipis et on faisait des feux de camp. La journée, on faisait de l’accrobranche. » C’est à 8 ans qu’il est parti la première fois en colo dans le Jura avec son frère : « On a fait plein d’activités chouettes : du cheval, des balades en forêt et des jeux de société le soir… » Mais son meilleur souvenir reste de loin la cani-rando, comme pour son frère Elian, alors âgé de 10 ans : « On était attaché par la taille à un chien de traîneau. Comme ils sont forts, ils tirent beaucoup : il fallait maîtriser les descentes… C’était vraiment trop bien ! »
Une expérience qui fait grandir
C’est Géraldine, leur maman, qui leur a proposé de partir en colo. « J’en ai moi-même beaucoup fait enfant et j’en garde de supers souvenirs. Les soirées, les liens qu’on crée… Tout est très intense vu la courte durée. Je voulais que mes fils vivent cette expérience. » Pour cette mère qui encourage toujours ses enfants à aller vers les autres, les colos sont aussi un excellent moyen de s’ouvrir au monde : « Toute l’année, les enfants sont dans leur petit cocon. En colo, on est confronté à l’inconnu, à la différence, ça bouge un peu les lignes. On vit des choses qui nous font grandir. » Des leçons de vie qu’Alan, du haut de son âge de raison, préfère à celles de l’école : « Il faut partir en colo parce qu’on apprend au lieu de travailler ».
Apprendre à vivre à plusieurs, à s’intégrer dans un groupe, et même assumer quelques tâches ménagères… Les colonies de vacances sont une expérience de vie collective et d’autonomie qui participe à l’épanouissement des enfants. Pour Julie Doléans, animatrice de colo et responsable du secteur enfance à la Maison de quartier Diderot à Saint-Priest, « les colos sont un vrai laboratoire social. Il faut laisser aux enfants la liberté d’expérimenter. Alors parfois on laisse passer certaines petites bêtises… Ils pensent qu’on ne les voit pas, mais on sait très bien ce qu’ils font ! » Des bêtises qu’Alan raconte, hilare : « La nuit, on faisait des cache-cache dans la chambre. On sortait même pour jouer dans les couloirs et quand les adultes se réveillaient, on disait qu’on allait aux toilettes. » Si elle est devenue animatrice, Julie Doléans a toujours refusé de partir en colo étant petite. « Je crois que j’avais peur. Mais aujourd’hui je le regrette. Je pense que si j’étais partie, j’aurais su plus vite qui j’étais. » Coordinatrice du secteur enfant de la Maison Pour Tous (Lyon 3e) qui organise des séjours d’été pour les enfants, Lucile Perrinconfirme : « La colo permet aux enfants de se découvrir en tant que petit individu hors du contexte familial et scolaire. »

La séparation avec les parents
Un accomplissement qui passe aussi par l’expérience de la séparation avec les parents. Une perspective parfois angoissante, tant pour les enfants que pour certains parents. Afin d’amener cette séparation en douceur, La Maison Pour Tous accompagne les familles en amont du départ : « On fait une réunion d’information pour communiquer sur le projet pédagogique. L’enfant peut venir avec ses parents pour voir un peu où il va se retrouver et avec qui. » Une approche partagée par Myriam Lyaudet, directrice de la MJC du Vieux Lyon qui organise aussi des séjours d’été : « Tout parent rassuré va permettre à son enfant de partir plus serein. » Et pour répondre au stress des enfants, la MJC les associe au projet : « On prépare ensemble les menus et les activités, donc ils savent ce qu’il va se passer. Et pour les premiers départs, on ne part pas plus de deux nuits. »
Que les parents se rassurent, « c’est normal d’être angoissé, affirme Lucile Perrin. Ça fait partie du jeu. Mais ça ne doit pas non plus devenir une souffrance. Un enfant qui ne va toujours pas bien au bout de plusieurs jours, il vaut mieux le ramener. » Violette, 12 ans, habituée des colonies de vacances depuis le CE2, l’assure elle aussi : « C’est bien de partir en colo, sauf si ça traumatise. Moi j’ai une copine qui a peur de dormir loin de ses parents une nuit, donc j’imagine pas une semaine en colo ! » Myriam Lyaudet abonde en ce sens : « Le pire c’est de forcer les enfants à partir pour absolument couper le cordon. Il faut que l’enfant soit acteur de son départ, sinon il y a 60 % de chance que ce soit douloureux pour lui. » Mieux vaut alors suivre les conseils de Violette : « Si on a trop peur, il ne faut pas partir. Sinon on peut y aller avec des copains, comme moi. »
Quelques conseils pour un départ serein
Pour faciliter la séparation avec les parents, Lucile Perrin leur propose d’accompagner leur enfant sur le site et de rester le temps du premier repas. « À la fin ce sont les enfants eux-mêmes qui finissent par dire : “c’est bon maman, tu peux partir maintenant” ». Il est possible aussi de leur écrire une petite carte qu’ils recevront sur place. « C’est une part des parents qui reste avec eux, un objet réconfortant qui va les rassurer un peu comme un doudou », témoigne Myriam Lyaudet. Une technique qu’elle préfère au coup de fil. « Il faut faire l’expérience de la séparation même si c’est pas fastoche! Avoir les parents au téléphone souvent, ça ne les aide pas forcément. »
Une théorie que Julie Doléans a pu vérifier avec un petit garçon très déprimé : « Le premier truc qu’il a dit en arrivant, c’est qu’il ne voulait pas être ici. Sa mère l’avait envoyé en colo parce qu’elle pensait que c’était nécessaire pour couper le cordon, mais pour lui c’était très difficile, il pleurait tous les soirs. » Alors, pour le consoler, Julie l’aide à tirer profit de ce mauvais moment à passer. « Sa mère inquiète appelait tous les jours. Et un jour il lui a dit : ” Maman arrête de m’appeler tout le temps, ça me fait trop de mal “. La mère était surprise, mais finalement l’objectif était atteint : il avait coupé le cordon, à sa manière. » S’il y a toujours un temps d’adaptation, la plupart du temps les enfants sont très vite absorbés par tout ce qu’il y a à vivre. Et quand vient l’heure de retrouver les parents, ils ne veulent plus repartir. « La légende qui dit qu’on pleure en arrivant et en repartant est vraie », sourit Lucile Perrin.
Covid 19 : tout est sous contrôle !
Les structures ont pris toutes les dispositions pour accueillir les enfants dans le strict respect des mesures sanitaires. Le port du masque est obligatoire (pour l’instant, à partir de 6 ans, seulement en intérieur), les groupes réduits pour respecter les gestes barrières ; le nombre de lits par chambre limité ; les locaux, mobiliers et surfaces régulièrement désinfectées et les salles aérées. Enfin, l’équipe pédagogique veille à ce que les enfants se lavent régulièrement les mains. En cas de suspicion d’un cas de Covid, l’enfant ou l’encadrant sera isolé. Si le cas est avéré, la personne sera rapatriée et un test réalisé auprès de l’ensemble des enfants et animateurs. Et si de nouvelles restrictions sanitaires étaient décidées, les séjours sont annulables et remboursables.
Des colo à gogo
Vous êtes conquis? Alors, il est temps de s’inscrire! S’il faut être adhérent à l’année à la MJC du Vieux Lyon pour bénéficier de leurs séjours d’été, les mini-colo de la Maison Pour Tous sont ouvertes à tous dès la mi-mai. Mais il existe aussi de nombreux organismes régionaux qui proposent des colos pour tous les goûts et tous les âges. Isère Drôme Destination Juniors en recense une cinquantaine, avec des séjours de une à deux semaines pour des prix variant de 380 € à 1000 €. Il est possible d’opter pour des colos thématiques, comme la « Colo au galop » dans le Vercors (480 €) ou la colo Sport et nature qui propose initiation à l’escalade et à la spéléologie pour les enfants de 7 à 11 ans (480 €). Pour une première fois, La Ruche à Gîter propose « Premier départ en colonie de vacances », une formule de cinq jours pour les petits de 4 à 7 ans (de 270€ à 390€). Bien d’autres colos sont à découvrir sur le site d’Isère Drôme Destination Juniors, mais aussi sur Savoie Mont Blanc Juniors, UNAT Auvergne Rhône-Alpes ou Sancy Dômes Juniors. Alors, go?

Infos pratiques:
- Colo au galop : La Matrassière – 04 75 45 50 43 – [email protected]siere.org
- Sport et nature : association La Trace – 04 76 64 73 45 – ecou[email protected]mail.com
- Premier départ en colonie de vacances : La Ruche à Gîter – 04 76 06 38 21 / 06 21 18
- Isère Drôme Destination Juniors : T. 04 76 00 33 35 – [email protected]seredrome-juniors.fr
- Savoie Mont Blanc Juniors : T. 04 50 45 69 54 – [email protected]niors.com
- UNAT Auvergne-Rhône-Alpes : T. 04 73 43 40 06 – [email protected]nat.asso.fr
- Sancy Dômes Juniors: communica[email protected]sancy-domes-juniors.org
Photo d’ouverture : Savoie Mont Blanc Junior © P.Verticale_T.Nalet