Coups de théâtre !

Par Clarisse Bioud et Gaëlle Guitard / On n’y croyait plus et c’est pour­tant confirmé. Ce mercredi 19 mai, en plus des salles de cinéma et des terrasses, les théâtres nous rouvrent leurs portes. Non pas qu’ils aient cessé de travailler pendant cette longue ferme­ture impo­sée; bien au contraire, c’est juste­ment parce que les artistes ont conti­nué à créer, répé­ter et figno­ler leurs derniers détails de mise en scène qu’ils sont en capa­cité de nous faire décou­vrir leurs pièces. Alors, ne nous privons pas! D’au­tant que cette fin du mois de mai et les premiers jours de juin réservent quatre belles surprises pour le jeune public, démon­trant la largeur de l’éven­tail artis­tique proposé dans la métro­pole lyon­naise. Les jauges étant encore très limi­tées, on vous conseille de réser­ver dès que possible!

Clow­ne­ries et poésie

Les premières retrou­vailles des enfants avec l’uni­vers théâ­tral auront lieu ce mercredi même, jour de réou­ver­ture, et pour trois soirs de suite, au théâtre de la Renais­sance qui accueille Oh Oh de la compa­gnie suisse Baccalà (dès 8 ans). Sur scène, un duo fantasque de clowns acro­bates et musi­ciens: lui, jongleur dégin­gandé et lunaire, elle, volti­geuse survi­ta­mi­née aux faux airs de Fifi Brin­da­cier. Sans un mot, les deux acolytes se cherchent et se trouvent (souvent!), dans une alter­nance de prouesses physiques et de gags qui devraient susci­ter dans le public, à la fois des excla­ma­tions et des éclats de rire. 

Les animaux ont la parole

Autre salle, autre ambiance au TNG qui, fin mai, invi­tera les plus jeunes (dès 7 ans) à réflé­chir et regar­der peut-être le monde autre­ment en décou­vrant Les Fables anima­lières de la compa­gnie Arnica. Au programme, deux histoires écrites par des auteures qui ont travaillé en lien avec des écoles du terri­toire, mises en scène par Émilie Flacher avec des marion­nettes, dans l’es­pace intime d’un caste­let. A la manière de La Fontaine en son temps, elles convoquent les animaux pour témoi­gner de nos travers d’hommes et de femmes, dans le contexte actuel de dérè­gle­ment clima­tique et de migra­tion des espèces. En s’ins­pi­rant de l’his­toire vraie d’une vache échap­pée d’un camion qui l’em­me­nait à l’abat­toir, L’agneau a menti parle d’hos­pi­ta­lité et d’en­traide entre animaux. Quant au Terrier, il raconte comment des bêtes des Monts du Lyon­nais, confi­nées dans le même terrier, doivent faire preuve de diplo­ma­tie. 

Quand papa et maman se sépa­rent…

Une expé­rience inat­ten­due attend les enfants (dès 8 ans) début juin, au théâtre des Céles­tins. Il sera en effet ques­tion du divorce, sujet aussi intime qu’u­ni­ver­sel, possi­ble­ment doulou­reux, en tout cas une épreuve, racon­tée par celles et ceux qui l’ont vécu aux premières loges: les enfants. L’au­teur et metteur en scène Moha­med El Khatib, habi­tué à trai­ter de sujets d’ac­tua­lité, dans ce qu’on pour­rait appe­ler une forme docu­men­taire, signe ici sa première pièce jeune public. La Dispute lui a pris deux ans de travail pour aller récol­ter la parole d’une centaine d’en­fants de 8 ans, dont six repré­sen­tants foulent la scène des Céles­tins recou­vertes de briques Lego, quand d’autres témoignent dans de courtes vidéos. L’émo­tion est au rendez-vous, bien sûr, mais aussi l’hu­mour et l’es­piè­gle­rie. Un esprit d’ana­lyse souvent très juste, dans laquelle les enfants spec­ta­teurs se recon­naî­tront peut-être, et qui ne manquera pas d’éton­ner les parents.

Cluedo dansant

Enfin, direc­tion le Pola­ris pour mener l’enquête avec le choré­graphe Denis Plas­sard (compa­gnie Propos) jamais à court d’idées pour monter ses pièces. Avec Dans le détail (dès 8 ans), il va falloir trou­ver qui de Davy, Denis, Marion, Xavier, Jim, Annette ou Sonia a fait dispa­raître le direc­teur de forma­tion, chargé d’ai­der ces sept danseurs à choi­sir un métier dans lequel se recon­ver­tir selon leurs apti­tudes, dans le sport, la mode, la compta ou les arts martiaux. Dans cette histoire sans paroles, inves­ti­ga­tions, indices et soupçons sont unique­ment basés sur le mouve­ment. Au public d’être atten­tif afin de démasquer le seul et unique suspect à répé­ter inlas­sa­ble­ment la même choré­gra­phie. Mais atten­tion, il y a des pièges! Nous voilà confron­tés à un casse-tête dansé, ludique et loufoque, où l’énigme est réso­lue à la fin: certains enquê­teurs auront vu juste, les autres se seront égarés dans leurs déduc­tions. Tous auront eu la joie de parti­ci­per à ce spec­tacle unique en son genre.

Infos pratiques

• Oh Oh, du mercredi 19 au samedi 21 mai à 19h. Théâtre de la Renais­sance, 7 rue Orsel, Oullins. Tél. 04 72 39 74 91. thea­tre­la­re­nais­sance.com. Durée: 1h10. Tarifs: de 10€ à 26 €.

• Les Fables anima­lières, samedi 29 mai à 17h, dimanche 30 mai à 11h et 16h. TNG, 23 rue de Bour­gogne, Lyon 9e. Tél. 04 72 53 15 15. tng-lyon.fr. Durée: 1h. Tarifs: de 5 à 20€.

• La Dispute, les vendre­dis 4 et 5 juin à 19h30, dimanche 6 juin à 16h. Théâtre des Céles­tins, 4 rue Charles Dullin, Lyon 2e. Tél. 04 72 77 40 00. thea­tre­des­ce­les­tins.com. Durée: 50 min. Tarifs: de 7 à 40€.

• Dans le détail, samedi 5 juin à 14h30 et 18h30. Le Pola­ris, 5 avenue de Corbetta, Corbas. Tél. 04 72 51 45 55. lepo­la­ris.org. Durée: 1h20. Tarifs: de 9 à 15€.

Photo d’ou­ver­ture : spec­tacle Oh Oh © Djamila Agus­toni