Dès 5 ans
Elle aussi chamboulée par la crise sanitaire, la Biennale de la danse revient sur le devant de la scène cette fin de printemps, avec une réjouissante programmation concentrée sur trois semaines et répartie sur plusieurs lieux. Parmi eux, les usines Fagor Brandt, dédiées à la jeune création, réservent de belles surprises aux enfants.
« La crise a révélé l’intensification de la nécessité des rapports humains et, chez les artistes, celle de s’exprimer et de créer. Elle leur a aussi montré l’incroyable puissance du regard des spectateurs, qui leur a tant manqué. » Ces mots de Dominique Hervieu, directrice de la Maison de la danse et de la Biennale de la danse, donnent le ton d’une édition 2021 marquée par l’urgence, pour les artistes, de fouler à nouveau la scène des pieds et, pour les spectateurs, de les contempler. Une urgence particulièrement ressentie par la jeunesse, à laquelle la Biennale est pour beaucoup dédiée.
En famille, c’est ainsi vers les usines Fagor Brandt qu’il faudra s’orienter en priorité, et tout particulièrement du 11 au 13 juin.

Dans ces immenses hangars désaffectés, qui avaient déjà accueilli la dernière Biennale d’art contemporain, on profitera gratuite- ment (sur réservation en ligne) d’une kyrielle de pièces, souvent participatives, montées par des chorégraphes et vidéastes avec de jeunes danseurs en formation ou des collégiens, lycéens et étu- diants. Émouvants, drôles, passionnants, ces différents formats témoignent de leur créativité et de leur envie d’en découdre avec le fameux monde d’après. Une fougue, un esprit de rébellion et une soif de liberté qui devraient trouver un écho auprès des jeunes spectateurs. Le hip-hop tient le haut du pavé, notamment avec le breakdance farouche d’Apaches de Saïdo Lehlouh (dès 6 ans), les battles énergiques et fédératrices de Master Cypher d’Ous- mane Sy (dès 8 ans), ambassadeur français de la house dance brutalement disparu en 2020, le geste et la parole puissants de la danseuse Nach qui nous dit tout sur sa discipline, le Krump, dans sa conférence dansée Nulle part est un endroit (dès 8 ans)… Pour les plus grands (dès 12 ans), on conseille le dispositif vidéo d’Irvin Anneix, qui dans Cher futur moi, a demandé à des jeunes de 15 à 20 ans de s’adresser à celles et ceux qu’ils seront dans dix ans, ou encore Inouï, déambulation chorégraphiée par Thierry Thieû Niang pour un groupe de danseurs adolescents. Sans oublier le Loto 3000, grande fête ludique et participative orchestrée par le collectif ES, dont on avait adoré le karaoké dansé aux Subsis- tances en 2018.
Mathurin Bolze en apothéose
Mais côté jeune public, la Biennale sait aussi se donner en spec- tacle. On ne ratera pas le passage de Mathurin Bolze à la Maison de la danse, qui dans Les Hauts Plateaux (dès 10 ans) questionne la notion de ruines. Le spectacle, dont la création a commencé avant la pandémie, prend une toute autre dimension aujourd’hui. On n’y verra cependant pas de décombres, mais une plateforme suspendue et un trampoline par lesquels le circassien lyonnais et ses danseurs-acrobates passent et rebondissent, se coordonnent, se croisent, entrent en collision, comme pour raconter avec poésie la façon dont nous nous efforçons de tirer le meilleur de ce monde devenu fou. Pour les plus petits (dès 6 ans) et pour rire davan- tage, le Centre Charlie-Chaplin de Vaulx-en-Velin accueille Tu me suis ? du Collectif 4e Souffle et Muriel Henry où celle-ci, clown au nez rouge, confronte ses acrobaties verbales à celles, plus physiques, d’un danseur hip-hop. Poésie et humour, vivre- ensemble et création : un bon concentré de ce qui nous a tant manqué et dont on va pouvoir se réalimenter lors de cette Biennale… géniale.
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La Biennale de la danse, du 27 mai au 16 juin.
• Expérience Fagor, du 11 au 13 juin, plusieurs créneaux de réservation en ligne, à partir de 10h30. Gratuit.
• Les Hauts Plateaux, Maison de la danse, Lyon 8e. Du mardi 8 au vendredi 11 juin. Puis en septembre. Durée : 1h15. Tarifs : de 14 à 32€.
• Inouï, TNP, Villeurbanne. Le mardi 11 juin (le 12 juin aux usines Fagor). Durée : 55 min. Gratuit.
• Tu me suis ? Centre Charlie-Chaplin, Vaulx-en-Velin, le mardi 15 juin. Durée : 1h. Tarifs : de 10,50 à 21€.
Programme, horaires et billeterie sur labiennaledelyon.com