Parmi les nouvelles expositions du Musée d’art contemporain, toutes consacrées à des artistes plasticiennes, celle de Christine Rebet nous a tapé dans l’œil. Passionnée par la notion d’image et l’illusion, voire la manipulation qu’elle permet, elle présente avec Escapologie une œuvre où se mêlent l’intime et le politique, où la spiritualité tente de réparer les tourments du monde. Pratiquant le dessin de manière compulsive depuis l’enfance, l’artiste en a fait le socle de son travail. Elle en produit des milliers, à l’encre, qu’elle monte ensuite en petits films, de manière artisanale, comme aux premiers temps du cinéma. Ce « cinéma de papier », comme elle le nomme, lui sert à raconter des récits très personnels comme l’histoire de son père revenu traumatisé de la guerre d’Algérie. Et d’autres qu’elle va chercher à l’autre bout de la planète, comme cette tradition de la pêche à la perle pratiquée jusque dans les années 1920, dans le golfe Persique, par des esclaves qui rythmaient leurs gestes de leurs chants.
L’ambiance hypnotique dégagée par ces courts-métrages est renforcée par une scénographie intimiste qui les place, avec leurs dessins préparatoires et quelques peintures murales, dans des espaces particuliers : ici un cabinet victorien pour une pantomine sur les débuts de la propagande nazie, là une cabane de Far West pour un conte macabre dont on a adoré la B.O. composée par le frère de l’artiste.
Ce ne sont donc pas précisément des histoires pour enfants, mais leur traitement graphique, faussement naïf et coloré, inspiré des premiers dessins animés, saura capter leur attention, déployer leur imagination et susciter des discussions.
Escapologie, jusqu’au dimanche 2 janvier 2022, au Mac de Lyon,
Cité internationale, 81 quai Charles de Gaulle, Lyon 6e.
Tél. 04 72 69 17 17. mac-lyon.com
Ouvert du mercredi au dimanche de 11h à 18h.
Tarifs : 4 et 8€, gratuit pour les – 18 ans.