Dans un village du nord du Niger, Tatiste, qui subit de plein fouet les effets du réchauffement climatique, on se bat pour accéder à l’eau potable. Des enfants marchent chaque jour plusieurs kilomètres pour en puiser. Cette mission, indispensable à la survie des habitants, les prive d’un accès régulier à l’école. Pourtant, la région abrite une nappe d’eau souterraine de plusieurs milliers de kilomètres carrés et un forage permettrait d’alimenter les habitants du secteur et de leur offrir une existence plus sereine.
D’origine africaine, la comédienne française Aïssa Maïga, ici réalisatrice, veille à donner la parole à ces habitants nigériens, femmes et enfants avant tout, dans une civilisation qui privilégie le patriarcat. Elle a choisi d’articuler son documentaire autour d’Houlaye, une adolescente qui assume la charge de ses deux petits frères en l’absence de ses parents partis vendre des médicaments ou trouver des pâturages pour le bétail. Cette lourde responsabilité et les sacrifices qu’elle engendre vis-à-vis de sa scolarité mettent en péril son éducation et son avenir de citoyenne.
Alors que, dans le monde, plus de deux milliards de personnes ne bénéficient pas d’un accès direct à l’eau potable, Marcher sur l’eau montre combien elle est indispensable à la santé. Mais aussi à quel point l’impossibilité d’y avoir accès a des conséquences sur l’éducation et l’émancipation des femmes. Sans jamais se voiler la face, ce documentaire humaniste n’oublie pas d’être positif et poétique pour faire passer son message : l’urgence d’installer de nouvelles infrastructures, mieux adaptées et plus respectueuses de la planète et de ses habitants.
→ Durée : 1h30 • Sortie : 10 novembre