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Money, money

Publié le 02/01/2022

Une rubrique animée par les avocats inter­ve­nant en droit de l’en­fant du barreau de Lyon.

La ques­tion du rapport de l’en­fant à l’argent se pose très tôt : dès que la petite souris pointe son nez, la piécette dépo­sée sous l’oreiller signi­fie beau­coup. Cepen­dant, il faut que cela reste un geste symbo­lique.

Les études psycho­lo­giques insistent sur le fait que l’argent de poche a peu d’in­té­rêt éduca­tif s’il n’est pas accom­pa­gné d’un discours, pour faire comprendre à l’en­fant qu’il peut s’of­frir un petit jouet ou se faire plai­sir plus tard en mettant de côté son argent. Par ailleurs, si l’en­fant perd son argent de poche, mieux vaut ne pas lui redon­ner ce qu’il a perdu, car cela perdrait tout objec­tif éduca­tif. En effet, l’argent de poche n’est pas un dû : tout parent peut arrê­ter de le verser, comme mode de puni­tion qui devra être expliqué pour être compris.

Une étude AXA Invest­ment Mana­gers publiée en novembre 2018 dans Le Pari­sien, rapporte que les enfants de 8 à 15 ans reçoivent en moyenne 7,83 euros d’argent de poche par semaine, dans plus de 50 % des foyers français. Des études d’or­ga­nismes bancaires ont établi que les enfants de 6 à 12 ans rece­vaient en moyenne 1 à 2 euros par semaine, puis envi­ron 20 euros par semaine à partir de 13 ans.

Pour inci­ter l’en­fant à être respon­sable de ses deniers, les services bancaires ont mis en œuvre plusieurs outils. À commen­cer par la carte bancaire acces­sible dès l’âge de 12 ans avec un contrôle paren­tal direct via des appli­ca­tions sur smart­phone et une possi­bi­lité de s’op­po­ser à la dépense. Mais aussi le droit d’adhé­rer à un club d’in­ves­tis­se­ment, sous réserve qu’il comprenne au moins un adulte dûment mandaté par les parents, car seule une personne majeure est auto­ri­sée à passer des ordres en bourse. Qui dit carte bancaire dit compte courant. Les parents peuvent

en ouvrir un au nom de leur enfant qui devra attendre ses 12 ans pour y avoir accès. À partir de cet âge-là, le mineur peut deman­der lui-même, avec l’ac­cord de ses parents, l’ou­ver­ture d’un livret jeune. Il peut aussi dépo­ser ou reti­rer des sommes sur un compte ou un livret, mais avec des limi­ta­tions fixées contrac­tuel­le­ment. Dès l’âge de 16 ans, l’en­fant peut ouvrir son propre compte bancaire sous réserve d’avoir l’ac­cord de ses repré­sen­tants légaux, et réali­ser libre­ment les opéra­tions courantes de paie­ment.
Mais les parents doivent rester vigi­lants, car ils seront respon­sables des dettes sur le compte de leur enfant, quel que soit son âge. En outre, si les parents peuvent utili­ser l’argent de leur enfant, celui-ci pourra, dès l’âge de 16 ans, leur deman­der des comptes sur l’usage qu’ils en auront fait.

Par Natha­lie Caron : avocate au barreau de Lyon et membre de la commis­sion de droit des mineurs.

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