Vanille
Durée : 43 min. • Sortie : 2 février
Vanille vit en région parisienne. Pour les vacances d’hiver, au lieu de partir à la montagne comme elle l’espérait, la petite fille est invitée par sa tante en Guadeloupe, l’île dont est originaire sa maman. Pas vraiment emballée par ce séjour imposé, elle rejette d’abord cette culture qu’elle méconnaît.
Enfant métisse, Vanille est bien embarrassée par ses cheveux frisés qu’elle s’efforce de lisser pour rentrer dans le moule. A-t-elle reçu des remarques à l’école ? En dissimulant ses origines, cherche-t-elle à passer inaperçue ou plutôt à correspondre aux canons de beauté qu’elle a en tête ? Du haut de ses jeunes années, Vanille ne semble pas en paix avec son identité. Ces vacances forcées sur la terre de ses ancêtres, riche en rencontres et rebondissements, pourraient bien lui offrir cette réconciliation intérieure dont elle a besoin…
Vanille, teinté de fantastique, offre une réflexion intéressante sur l’acceptation et la différence par le biais de ce périple initiatique. Au cœur de la culture créole, de la faune et de la flore guadeloupéennes foisonnantes, Guillaume Lorin (lui aussi originaire de Guadeloupe) signe une comédie d’aventures attachante qui, graphiquement, mélange l’animation 2D et les images réelles. Précédé de deux autres courts-métrages, Kiko et les animaux, de Yawen Zheng et Ton français est parfait, de Julie Daravan Chea, Vanille fait la part belle à la tolérance, au multi-culturalisme et au respect de la nature.
Les Voisins de mes voisins sont mes voisins
Durée : 1h30. • Sortie : 2 février
Un ogre qui se casse les dents, un magicien qui égare les jambes de son assistante après avoir loupé le tour de la femme coupée en morceaux : deux personnages hauts en couleur, apparus dans La Saint-Festin, court-métrage de Léo Marchand multi- récompensé au festival de Clermont-Ferrand, et que le réalisateur réintroduit dans son premier long : Les Voisins de mes voisins sont mes voisins, coréalisé avec Anne-Laure Daffis.
L’ogre et le magicien habitent désormais le même immeuble, avec d’autres individus tout aussi farfelus et attachants. Nourris de nombreuses influences, de Tati à Fellini, du cirque au music-hall, les réalisateurs ne lésinent pas sur les détails pour enrichir leur microcosme résidentiel. Le traitement graphique du film, qui mélange le dessin, le papier découpé et la photo, lui confère un univers fantastique et mystérieux. Usant d’un ton humoristique singulier, cette comédie est aussi teintée d’une certaine dose de mélancolie, en réponse à l’agitation du monde.
Petite Solange
Durée : 1h25. • Sortie : 2 février
Solange, 13 ans, est une adolescente curieuse, plutôt discrète à l’école, mais qui se montre épanouie dès qu’elle se retrouve parmi celles et ceux en qui elle a confiance. Très liée à ses parents, et éperdument romantique, elle réalise que leur couple se délite, de dispute en dispute. Quand plane l’ombre du divorce, le monde de Solange commence à s’effondrer.
Récompensé du Prix Jean Vigo l’an dernier, le portrait de cette adolescente qui aimerait que l’amour ne s’arrête jamais repose essentiellement sur l’interprétation de Jade Springer, dont c’est la première apparition à l’écran. Elle porte ce récit d’apprentissage sur ses épaules, entourée de Léa Drucker et Philippe Katerine. Si certain.e.s seront séduits par la dimension mélodramatique du film, d’autres passeront à côté, moins sensibles à son sentimentalisme désuet, son imagerie vintage, quelque part entre Rohmer et Truffaut, et sa noirceur dissimulée sous une apparente légèreté.
White Snake
Durée : 1h38. • Sortie : 9 février
Librement inspiré d’une célèbre légende chinoise, qui narre l’histoire d’amour entre un serpent blanc, devenu femme après des siècles de méditation, et un apothicaire qui l’aurait sauvée dans une vie antérieure, White Snake s’inscrit dans la lignée des grands films d’arts martiaux, tout en rappelant aux plus jeunes la saga d’animation Kung-Fu Panda. Avec ce long-métrage sélectionné au festival d’Annecy, les réalisateurs Amp Wong et Ji Zhao proposent un divertissement créatif qui devrait ravir les amateurs de créatures fantastiques et de combats épiques, avec quelques plans à couper le souffle.
Au-delà de sa technique, White Snake invite à se méfier des apparences et questionne la place de l’être humain au sein de la nature et son rapport aux autres espèces. S’il n’a pas à rougir face aux productions Disney, le film d’animation pêche néanmoins un peu plus dans la caractérisation de ses personnages.
Jean-Michel le caribou et les histoires d’amour interdites
Durée : 43 min. • Sortie : 9 février
Jean-Michel est un super- héros du quotidien au service de sa communauté. Candide et sensible, il se laisse parfois dépasser par les événements, submergé par ses émotions, comme petits et grands peuvent parfois l’être.
Transposition cinématographique de l’univers de Magali Le Huche, Jean-Michel le caribou et les histoires d’amour interdites célèbre l’amour, ce sentiment si fort et parfois délicat à appréhender au cœur de l’épanouissement de chacun. Alors que Marcel, le maire, décide d’interdire les histoires d’amour – au motif qu’elles n’engendreraient que chagrin et malheurs –, Jean-Michel et ses amis lui opposent la nécessité d’exprimer ses sentiments plutôt que de les mettre sous clé. Le film de Mathieu Auvray devrait ainsi ouvrir la discussion avec les plus jeunes et les conduire à réfléchir à ce que nous sommes prêts à accepter : l’amour en vaut-il la chandelle ? Pourquoi est-ce parfois aussi beau que douloureux d’être amoureux ?
Article rédigé par Thomas Périllon