Les secrets de Dumbledore, troisième volet des Animaux fantastiques, arrive ce mercredi 13 avril sur nos écrans de cinéma. Le film réalisé par David Yates est-il à la hauteur de l’attente de ses fans ? Selon notre critique Thomas Périllon, il semblerait que non.
Était-ce bien nécessaire ? Voilà la question qui nous taraude depuis le lancement de la franchise dérivée d’Harry Potter, Les animaux fantastiques, dont le troisième volet sort ce mercredi 13 avril sur les écrans. À l’instar du Hobbit, enclenchée après le succès de la trilogie du Seigneur des Anneaux, il ne fallut pas attendre longtemps pour que les producteurs hollywoodiens mettent en route une nouvelle saga lucrative pour surfer sur la Potter mania après son ultime adaptation au cinéma en 2011.
La bande de Dumbledore
J. K. Rowling a donc été sollicitée pour imaginer une origin story autour de Norbert Dragonneau et ses créatures fantastiques, mais aussi des puissants mages Dumbledore et Grindelwald, dont on devinait qu’ils avaient été très liés dans leur jeunesse. Les deux premiers volets présentaient un nouveau pan de la sphère Potter, en plaçant les intrigues à une époque et des décors inédits, à New-York puis Paris, tout en conservant les ingrédients qui avaient fait le succès des films originels. L’objectif : soigner les fans, en ajoutant encore un peu plus de fantastique (avec un nouveau panel de bêtes imaginaires) et de burlesque avec Dragonneau, le « magizoologiste ».
D’emblée, Grindelwald apparaissait comme l’antagoniste central – reprenant le flambeau de Voldemort, pourtant chronologiquement apparu bien après lui – et Dumbledore entrait lui en scène dans le second opus. Les secrets de Dumbledore, troisième chapitre, confronte les deux personnages dès son prologue, teinté de noirceur mais également d’enjeux sentimentaux. En fuite, le puissant Gellert Grindelwald cherche à prendre la gouvernance du monde des sorciers, faisant planer une terrible menace sur l’équilibre mondial. Parce qu’il lui est impossible de le combattre seul, Dumbledore fait appel à son ami Dragonneau, pour réunir sorciers et sorcières de confiance et tenter de contrer les disciples de plus en plus nombreux de Grindelwald.
Un divertissement poussif
S’il permet d’en apprendre davantage sur le passé familial et sentimental de Dumbledore, ce dernier volet pêche encore par l’écriture. Rowling, si habile dans la narration littéraire, a beaucoup plus de mal en tant que scénariste à retrouver ce qui faisait la sève d’Harry Potter. Elle crée de nouveaux arcs scénaristiques superflus, avec une galerie de personnages plutôt fades et traités de façon hétérogène. Elle meuble artificiellement par ici, éclipse étrangement certains personnages par là, si bien que le film ne dépasse jamais le statut d’un divertissement poussif, ne trouvant son salut que dans l’incarnation des trois figures principales (Eddie Redmayne, Jude Law et Mads Mikkelsen) et l’immense attachement populaire pour le Potterverse. D’où cette question qui revient : et si la merveilleuse magie de Rowling était en train de s’éteindre ?
Infos pratiques
Les animaux fantastiques 3 : Les secrets de Dumbledore
Durée : 2h22 • Sortie : 13 avril
Article rédigé par Thomas Perillon • Photo d’ouverture : © 2021 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved / Jaap Buitendijk