L’application TikTok a volé la vedette à d’autres réseaux sociaux pourtant en place depuis longtemps. Adieu la vie rêvée et un peu figée d’Instagram : le contenu partagé est désormais en mouvement et souvent en musique. Mais des artistes se cachent derrière ces extraits de chansons utilisés dans des « trends » viraux.
Des artistes, et donc des droits !
Savage Love (Jason Derulo), Djomb (Bosh), La Lambada (Kaoma) : autant de titres découverts ou redécouverts via TikTok. Fabuleuse publicité pour ces derniers, il s’agit néanmoins de créations artistiques dont l’utilisation doit être rémunérée, et au minimum réglementée. Car l’utilisation d’une œuvre nécessite en principe une autorisation de l’artiste, bien souvent via un contrat qui lui prévoit une rémunération. Or encore récemment, environ la moitié des musiques diffusées sur TikTok l’étaient sans le moindre accord de l’artiste. Les labels et autres sociétés musicales ont donc contre-attaqué et menacé d’engager des poursuites judiciaires.
Un catalogue de titres libres de droit
La plateforme a dû se mettre en règle en créant notamment un catalogue musical dans lequel les utilisateurs peuvent choisir des titres libres de droit. Désormais, les utilisateurs de tous âges qui ne respectent pas ces règles risquent, outre d’éventuelles poursuites judiciaires, des sanctions de la part de la plateforme elle-même, comme le blocage ou la suppression de leurs vidéos, voire de leur compte. Naturellement, plus la vidéo est virale, plus le risque de sanction est grand.
Et les chorégraphies alors ?
Puisqu’il s’agit d’une création artistique, des droits d’auteur doivent en principe exister. Mais contrairement aux musiques (dont les droits sont déposés avant même leur diffusion), les chorégraphies souffrent d’un statut plus ambigu – car il est compliqué d’en démontrer l’origine – et donc moins protecteur. Elles peuvent ainsi être imitées à l’infini, rapportant à son auteur ni reconnaissance (sauf un faible hashtag « Dance Credit » récemment créé) ni rémunération, directe à tout le moins. Mais après tout, « faites en sorte que chaque seconde compte », comme dit TikTok…
Article rédigé par Marine Cauchi, avocat au barreau de Lyon et membre de la commission Droit des mineurs © ADL