Depuis plus de trois ans, Hector de la Duch’ et ses ami·e·s de la Bergerie urbaine se baladent clopin-clopant du parc de la Feyssine aux parterres des bas d’immeubles de Saint-Fons, en passant par des cours de récré de la Duchère. Guidé par ses bergers, le troupeau de moutons défile dans les quartiers et transforme les pelouses de la métropole en pâturages urbains.
C’est après dix ans passés à s’occuper d’un jardin partagé que Bastien Boyer songe à élever des moutons. « J’avais le sentiment que les animaux d’élevage manquaient en ville », analyse-t-il. Avant de pouvoir emmener paître des ovins sur les pelouses de la région lyonnaise, il se forme pendant quelques mois dans des structures d’agriculture urbaine. En parallèle, il constitue une petite équipe de personnes motivées : « J’ai rejoint Bastien via un stage de fin d’études, avant de devenir le deuxième salarié de la Bergerie, qui a vu le jour officiellement fin 2018 », raconte le second Bastien de l’équipe, Bastien Massias.
Éduquer les moutons à la vie urbaine
Un financement participatif plus tard, treize moutons fougueux et indisciplinés intègrent la bergerie de Collonges-au-Mont-d’Or, près de Vaise, en avril 2019. Il faut alors apprivoiser les nouveaux arrivants et les préparer à la vie en ville… « On les a habitués à marcher sur les trottoirs, à traverser aux passages piétons. Ils ont aussi dû apprendre à partager leur espace avec des bus, des vélos… et des gens ! », explique Bastien Boyer. Au bout de quelques mois, les moutons sont prêts à pâturer dans les parcs et en bas des immeubles.
Créer du lien avec les habitant.e.s
Le parc de Parilly, les berges du Rhône, des parterres de résidences à Vaulx-en-Velin… Le troupeau a brouté bien des pelouses de la métropole depuis son arrivée dans la Bergerie urbaine. Dans les fêtes de quartier et autres animations auxquelles on convie ces prestigieux invités, ils font sensation. « Généralement, il y a aussi un troupeau d’enfants – et d’adultes – qui nous suit et guide le troupeau avec nous, s’amuse Bastien Boyer. La simple présence des moutons est un tel antagonisme avec la ville qu’elle la rend immédiatement plus conviviale ! » Pour des enfants, qui, pour certains, n’avaient jamais vu de moutons de leur vie, c’est une grande découverte. « Ce n’est pas juste que ça les divertit : ça les enchante ! Une petite fille m’a même dit une fois, à la fin d’une fête de quartier, que plus tard, elle voulait devenir bergère », s’enthousiasme-t-il.
Une vente de viande par an
La Bergerie urbaine, c’est aussi une activité de production agricole. « On fait une vente de viande par an, et on valorise la laine par la confection de coussins », explique Bastien Massias. Si l’équipe est maintenant composée d’une vingtaine de bénévoles très investis, le troupeau s’est lui aussi bien agrandi, puisqu’il compte aujourd’hui 40 moutons, dont les derniers-nés Bart, Maggie et Lisa. La troupe sera notamment présente le 29 juin rue André-Chénier à Vaulx-en-Velin.
Article rédigé par Baptiste Barles de la rédaction d’Agir à Lyon & ses alentours, une association lyonnaise qui agit en faveur d’une société écologique et solidaire.
• Photo d’ouverture : © Bergerie urbaine
• Contact : [email protected]labergerieurbaine.fr
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