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Oeuvre de Hans Op De Beeck à la Biennale d'art contemporain de Lyon
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Bien­nale d’art contem­po­rain : nos 10 oeuvres coups de coeur à voir avec les enfants

Mis à jour le 18/03/2024
Cette 16e édition de la Biennale est si enthousiasmante que nous avions envie, après avoir visité les trois lieux principaux qui l’accueillent, de vous partager nos dix œuvres coups de cœur, à aller voir ou revoir avec vos enfants.

Aux usines Fagor

1– We were the last to stay, de Hans Op de Beeck

C’est à nos yeux le choc de Fagor, et peut-être même de la Bien­nale ! Occu­pant la tota­lité d’un hangar, ce qui ressemble à un camping aban­donné est entiè­re­ment recou­vert de pein­ture grise, comme gisant sous la cendre. C’est triste car toute vie semble avoir soudai­ne­ment disparu, du fait d’une guerre ou d’une catas­trophe écolo­gique, comme en témoignent ces jouets inani­més au sol ou ces restes de repas… Mais cette immen­sité mono­chrome et silen­cieuse est aussi sublime. Elle susci­tera l’éton­ne­ment des enfants qui parcour­ront l’œuvre en quête de réponses.

2– Moss people, de Kim Simons­son

Sont-ce les mini-messa­gers d’une autre planète, venus nous aler­ter des dangers que nous faisons courir à la nôtre? Une troupe de créa­tures enfan­tines de couleur verte, comme faites de mousse végé­tale (il s’agit en fait de céra­mique recou­verte de fibre de nylon), forment le corps d’une armée paci­fiste mais rebelle, harna­chée de sacs et de feuillages. L’ar­tiste étant finlan­dais, on pense aux elfes des contes nordiques, mais aussi aux héroïnes de Miya­zaki toujours en étroite rela­tion avec la nature ou aux person­nages de mangas et de jeux vidéo.

Moss People de Kim Simons­son aux Usines Fagor, Bien­nale d’art contem­po­rain de Lyon 2022 @ Amande Dionne

3– Growths, de Eva Fabre­gas

On ne sait pas trop si l’on se balade sous les organes et boyaux d’un indi­vidu plus ou moins en bonne santé ou si on a affaire à de gros bonbons aux drôles de formes bour­sou­flées. Même s’il semble plutôt s’agir de la première option, on peut décré­ter préfé­rer la seconde, tout au plai­sir d’ob­ser­ver ces rondeurs pompon­nées de couleurs chair et rose Mala­bar. On aime­rait les toucher, les malaxer, voire les croquer.

4– Stat­less / Weird family de Sylvie Selig

L’ar­tiste utilise diffé­rents supports pour créer une touchante fantas­ma­go­rie, qui se déploie sur 50 mètres. Il y a des pein­tures à l’huile et une famille de person­nages mi-hommes mi-bêtes réali­sés à partir de mannequins de coutu­rière, de papier mâché et d’objets de récup’. Sont-ce les membres d’an­ciennes tribus dispa­rues en costumes rituels ? Étrange et totale, l’œuvre excite nos imagi­naires, a fortiori celui des plus jeunes.

5– Virgo, de Pedro Gomez-Egaña

Cette vaste instal­la­tion aligne 29 parois, au sein desquelles on recon­naît les diffé­rentes pièces d’un appar­te­ment, fami­lières mais rétré­cies, résu­mées aux objets qui carac­té­risent leur fonc­tion. Le lit pour la chambre, le porte-crayon du bureau, le lavabo de la salle de bain… Un ingé­nieux système de rails permet de faire circu­ler le décor à travers les panneaux. On croi­rait la cinquième dimen­sion intro­duite chez Ikea.

Au musée Guimet

6– Graf­ted memory system, de Ugo Schiavi

L’ins­tal­la­tion occupe une grande partie de la grande salle du musée Guimet, qui est déjà une œuvre en soi lais­sée dans son jus après sa longue ferme­ture. Ces immenses serres empi­lées, évoquant les grandes heures des expo­si­tions d’histoire natu­relle, montrent une vision dysto­pique de l’aban­don du musée.
S’y enche­vêtrent des plantes, des écrans vidéo, des déchets, des osse­ments baignés par un son légè­re­ment flip­pant. Mais c’est très beau.

Graf­ted memory system d’Ugo Schiavi, au Musée Guimet, Bien­nale d’art contem­po­rain de Lyon 2022 © Blan­di­neSou­lage

7– Mater, de Lucile Boiron

Dans la cour­sive qui surplombe la grande salle, on tombe en arrêt et en amour devant ces magni­fiques photo­gra­phies qui dégou­linent litté­ra­le­ment des vitrines pour montrer le corps fémi­nin, sous toutes les coutures et dans toute sa longé­vité. C’est char­nel, orga­nique, érotique. Les enfants ne comprennent pas forcé­ment d’em­blée le propos, mais ils seront saisis par la beauté de ces images aux couleurs écla­tantes.

8– Plague, de Puck Verkade

C’est assis au milieu de frites géantes, un peu comme si on était des saucisses au centre d’une assiette, qu’on assiste à la vidéo déli­rante d’une mouche qui veut se débar­ras­ser de l’es­pèce humaine et d’une ména­gère consu­mé­riste. Le graphisme, faus­se­ment naïf, évoque la maladresse d’ani­ma­tions en pâte à mode­ler. On ne comprend pas tout, mais les enfants – y compris les plus petits – rigolent bien.

Plague, de Puck Verkade, au Musée Guimet, Bien­nale d’art contem­po­rain de Lyon 2022 © Blaise Adilon

Au Mac de Lyon

9– Le Sang du phénix, de Nico­las Moufar­rege

Les œuvres présen­tées au musée d’art contem­po­rain sont les moins direc­te­ment acces­sibles aux enfants. Mais ils n’y verront rien de choquant et il est inté­res­sant de leur montrer la richesse des formes que peut prendre l’art contem­po­rain aujourd’­hui. Il en va ainsi des tapis­se­ries et brode­ries, présentes dans l’expo Beyrouth et les Golden Sixties qui retrace une riche période artis­tique de la capi­tale liba­naise. L’œuvre de Moufar­rege évoque avec onirisme la guerre du Liban. Son graphisme est éton­nant de préci­sion comme celui d’autres tapis­se­ries expo­sées à Fagor mais créées par des artistes contem­po­rains.

10– Les pein­tures de Khalil Zgaib

Dans la même expo, on découvre avec émotion les toiles de ce peintre né en 1911, barbier de métier et venu à la pein­ture en auto­di­dacte à la quaran­taine. Son style naïf lui sert à illus­trer des événe­ments marquants surve­nus dans sa ville, comme pour­raient le faire des enfants. Ceux-là seront atti­rés par la préci­sion de ses soldats et navires de guerre et chars, dont les couleurs n’ont rien perdu de leur éclat malgré soixante ans passés.


16e Bien­nale d’art contem­po­rain de Lyon. Dès 5 ans. Jusqu’au 31 décembre 2022.
• Usines Fagor, 65 rue Chal­le­mel-Lacour, Lyon 7e
• Musée Guimet, 28 boule­vard des Belges, Lyon 6e
• Mac de Lyon, Cité inter­na­tio­nale, 81 quai Charles-de-Gaulle, Lyon 6e
Visites guidées et ateliers propo­sés aux enfants et / ou familles : labien­na­le­de­lyon.com

Article rédigé par Clarisse Bioud et François Mailhes • Photo d’ou­­­­ver­­­­ture : Hans Op de Beeck, We were the last to stay, 2022 © ADAGP, Paris, 2022 / Blan­dine Soulage

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