Le Lac des Cygnes dans Tutu, la Carmen de Bizet dans Car/Men… Le chorégraphe Philippe Lafeuille aime s’attaquer aux œuvres mythiques pour mieux les faire valser, y insufflant son immense créativité, son goût pour la culture populaire et sa joie communicative. On pourrait parler d’une démarche de déconstruction si l’artiste ne réfutait pas ce terme, le jugeant trop snob à son goût.
Son but est simple : proposer au grand public des spectacles à la scénographie et aux costumes flamboyants et où les danseurs, affichant une technique irréprochable, se rient du genre pour interpréter les plus grands rôles féminins.
Un ballet recyclable qui fait danser les garçons
Avec Cendrillon, présenté ce mois-ci au Toboggan, Philippe Lafeuille fait à nouveau danser les garçons, en osant le ballet recyclable, dans tous les sens du terme. D’abord, parce qu’il s’agit d’une création datant de 2011, que le chorégraphe upcycle en une version réinventée. Ensuite, parce qu’en insistant sur la métamorphose de Cendrillon, de souillon en princesse, d’enfant en femme, il fait de son spectacle une ode à l’environnement.
Les pointes et tutus se sont fait la malle, remplacés par des sacs poubelles multicolores et des bouteilles plastiques, qui jonchent la scène pour constituer une sorte de lumineuse décharge, ou ornent les visages des danseurs de coiffes exubérantes.
Prokofiev et Björk sur la bande son
Les enfants s’amuseront à repérer les temps forts du conte de Perrault : l’apparition de la fée, la transformation de Cendrillon, son trajet en carrosse… au son des notes bien connues du ballet
de Prokofiev ou de la musique du dessin animé Disney, mais également plus rock de Godspeed You ! Black Emperor ou de Björk. Devant tant de beauté plastique et d’amusement, leur émerveillement devrait être total.
Cendrillon, ballet recyclable. Danse. Dès 8 ans. Le samedi 17 décembre 2022 à 20h30.
Le Toboggan, 14 av. Jean-Macé, Décines-Charpieu. Tél. 04 72 93 30 14.
letoboggan.com – Durée : 1 heure. Tarifs : de 16 à 32€.
Article rédigé par Clarisse Bioud • Photos d’ouverture © Michel Cavalca