Célébré par les cinéphiles, Fantasia fait un peu figure d’ovni dans la filmographie de Walt Disney. Sortie en 1940 aux États-Unis, cette œuvre expérimentale fait dialoguer l’univers graphique du célèbre réalisateur et d’illustres partitions de musique classique, sans réelle narration. Une féérie de chaque instant qui enchantera toute la famille.
Mastodonte de la création cinématographique, Disney constitue aujourd’hui un empire. Il a fait vaciller de nombreuses maisons telles que Pixar, la 20th Century Fox, Marvel ou encore Lucasfilm. S’offrant au passage les droits des franchises Star Wars, Avengers et Indiana Jones. Mais avant de devenir ce bulldozer boulimique, la firme aux grandes oreilles a posé les jalons du cinéma d’animation, il y a près d’un siècle. Entre 1937 et 1941, lors de ce que nombre d’historiens nomment « le premier âge d’or », le studio a développé des dessins animés très novateurs pour l’époque. Parmi eux, Blanche-Neige et les Sept Nains, Bambi et Dumbo.
Moins célébré que ceux-ci et pourtant considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands films d’animation de tous les temps, Fantasia demeure la création la plus audacieuse de Walt Disney. En pleine Seconde Guerre mondiale, il est né d’une immense ambition : créer une symbiose audiovisuelle féérique qui ferait « entendre les images et voir la musique » aux enfants et aux amateurs de musique classique.
Fantasia, un chef-d’œuvre expérimental accessible aux enfants
Ce grand ballet cinématographique est composé de sept séquences qui illustrent huit célèbres morceaux de musique classique. On y retrouve Le Sacre du printemps de Stravinsky, Casse-Noisette de Tchaïkovski ou encore le thème de L’Apprenti sorcier de Dukas, réorchestrés et dirigés par le chef d’orchestre Leopold Stokowski. Sans paroles, hormis celle du narrateur, le film invite à la découverte de la musique et de ses instruments, servie par des images d’une créativité folle. Car si l’on retrouve les fées, les animaux et les objets qui s’animent comme par magie déjà vus chez Disney, le maître ose aussi aller vers l’abstraction.
Enfin, la durée du film en fait véritablement un objet hors normes, sans doute trop long pour être regardé d’une traite par les plus jeunes. Boudé par le public à sa sortie, Fantasia a aujourd’hui le statut de chef-d’œuvre intemporel qui fait communier les arts, dont rêvait Disney. Il offre aux enfants une porte d’entrée vers la musique classique et le cinéma d’animation expérimental. Et aux parents l’opportunité de découvrir que l’univers Disney ne se limite pas aux contes animaliers, aux princesses et aux super-héros.
L’info en plus. Dix ans après l’arrivée de la synchronisation sonore dans le cinéma, Fantasia marquait l’histoire en se dotant de nouvelles techniques de mixage sonore, mais aussi du technicolor et du son surround pour immerger encore davantage les spectateurs dans son odyssée sensorielle.
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Fantasia. Dès 6 ans. Durée : 1h25
Rédigé par Thomas Périllon • Photo d’ouverture: Fantasia © DR
