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Wadjda: itinéraire d’une jeune fille rebelle en Arabie saoudite

Mis à jour le 24/07/2023

A Riyad, la jeune Wadjda (10 ans) est déterminée à s’offrir le vélo de ses rêves, bien que la société conservatrice saoudienne le lui interdise… en tant que fille! Un film drôle, émouvant et inspirant, réalisé en 2012 par Haifaa al-Mansour, première femme cinéaste d’Arabie saoudite.

Bien qu’elle grandisse dans un milieu conservateur à Riyad, Wadjda, 10 ans, est une fille pleine de vie qui porte jeans et baskets et écoute du rock. Surtout, elle ne rêve que d’une chose : s’acheter le beau vélo vert qui lui permettra de faire la course avec son ami Abdallah. Sauf que, chez elle, les bicyclettes sont réservées aux hommes car elles constituent une menace pour la vertu des jeunes filles.

Le courage de Haifaa al-Mansour, première femme cinéaste d’Arabie saoudite

En tournant son film en 2012, alors que l’Etat saoudien avait ordonné la fermeture des salles de cinéma depuis le début des années 80, Haifaa al-Mansour se positionnait comme une pionnière ne manquant pas d’audace. Elle dut convaincre autour d’elle pour mener à bien son projet et fut obligée de se cacher parfois pour mettre en boîte son long-métrage sur cette préadolescente attirée par la pop culture américaine, si déconsidérée dans son cadre de vie rigoureux. Première femme cinéaste d’Arabie Saoudite, Haifaa al-Mansour signait là un film courageux et intelligent.

Wadjda lance un pavé dans la mare conservatrice saoudienne

Car d’emblée, Wadjda est un événement cinématographique du point de vue historique et politique. Devenir réalisatrice dans un pays où la vision locale et intégriste du Coran interdit la reproduction de la figure humaine apparaît comme lourd d’enjeu et de sens. En abordant des thématiques sociétales essentielles sur la condition des femmes, elle invite notamment à réfléchir sur les problématiques du voile (imposé par la directrice de l’établissement scolaire de Wadjda), du mariage forcé et de la polygamie, de la liberté des femmes – si souvent assignées à résidence.

Une héroïne qui ne transige pas avec sa liberté

Refusant la stigmatisation simpliste à l’égard de la gente masculine, elle met en lumière les tabous écrasants d’une société patriarcale où il est difficile de se construire pour une jeune femme. À la fois rêveuse, rusée et obstinée, Wadjda garde la tête haute et semble résolue à se façonner une identité en adéquation avec ses désirs de jeunesse. Ce film est une ode à la liberté individuelle, drôle, attachante et inspirée, facile d’accès aux enfants de la même tranche d’âge que l’héroïne. Il offre un regard essentiel sur le monde et dresse un état des lieux aussi effrayant qu’optimiste, toujours d’actualité dix ans après.


Article rédigé par Thomas Périllon 

Une fillette devant son vélo dans une rue de Ryad
Wadjda, de Haifaa al-Mansour © DR

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