Naïve, espiègle, cette Giselle revisitée par le chorégraphe Mats Ek se révèle terriblement attachante. Tombée raide amoureuse d’un noble séducteur qui abuse de sa candeur, la pauvre enfant perd la raison et finit internée. Entrée en 2009 au répertoire du ballet de l’opéra de Lyon, interprétée par sa troupe virtuose, cette version contemporaine a tout d’un grand classique.
Adepte d’une danse théâtralisée, d’une gestuelle vive exacerbée par les sentiments, Mats Ek offre une relecture décapante de l’œuvre d’Adolphe Adam. Aux sauts de joie succèdent les spasmes de désespoir d’une héroïne sacrifiée. L’émotion gagne la salle tandis que la belle s’enfonce dans la folie. Impeccablement exécutée par 16 danseurs aux costumes superbes, cette tragédie moderne aurait mérité des décors un peu plus subtils. Pas de quoi cependant bouder son plaisir.
Blandine Dauvilaire