Avec des œuvres comme Ame et Yuki – Les Enfants Loups (2012) et Le Garçon et la Bête (2015), Mamoru Hosoda s’était déjà interrogé sur les liens familiaux, les relations filiales et l’épanouissement des enfants dans le monde actuel. Le réalisateur japonais signe un nouveau film d’animation qui s’attache à transcender chacune de ces thématiques avec un goût prononcé pour l’onirisme.
À 4 ans, Kun est un petit garçon passionné par les trains et heureux d’être au centre de l’attention. L’arrivée d’un bébé dans la famille, la petite Miraï, va déclencher incompréhension et colère chez le garçonnet. Le récit d’apprentissage peut alors débuter et rarement le public a assisté à des séquences animées aussi puissantes sur la force de grandir. La maison et son jardin, uniques terrains de jeu du personnage, deviennent le théâtre de tous les possibles où Kun s’émancipe et apprend à accueillir sa sœur dans son cœur. Entre tradition et modernité, le cinéaste dévoile également le chamboulement de la parentalité, la mère et le père de Kun devant réorganiser leur vie, leurs valeurs et leur amour en fonction de Miraï.
Les incessants va-et-vient entre le réalisme du quotidien et les projections fantasmagoriques entre passé et futur auront de quoi perdre les plus jeunes spectateurs. Les autres seront en admiration devant ce spectacle complexe et métaphysique, épanoui dans sa narration non linéaire. Un dessin animé à ne rater sous aucun prétexte tant sa justesse et sa liberté de ton sont essentielles au septième art.
→ Durée : 1h38, dès 8 ans • Sortie : 26 décembre
/ Nicolas Schiavi