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une jeune fille assise sur un cerceau dans le gymnase du collège Les Battières à Lyon
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A Lyon, le collège Les Battières fait son numéro

Publié le 01/05/2023

Depuis 2011, le collège Les Battières (Lyon 5e) propose un parcours cirque de la 6e à la 3e accessible à tous les élèves, y compris celles et ceux qui n’ont pas pratiqué avant. Grains de Sel a eu la chance d’assister à l’une des séances du groupe de 6e-5e, en pleine répétition de son spectacle de fin d’année. Reportage.

Lire aussi notre dossier sur les ateliers de cirque pour enfants

Mardi, 8h05, les élèves de 6e et 5e de l’option cirque pénètrent dans le grand gymnase du collège Les Battières, baigné de lumière. Elles ne sont que douze, trois sont dispensées. Oui, ce ne sont que des filles. La raison ? Le Covid, qui a découragé certains garçons, faute de pratique suffisante lorsque les gymnases ont été longuement fermés. « On n’a pas pu non plus faire nos petites représentations auprès des CM2 du secteur, explique Lénaïk Zavatta, leur professeure agrégée d’EPS, responsable du parcours cirque depuis 2014 au sein de l’établissement. Or, voir les élèves pratiquer en live, ça change tout !  » Et c’est un bon moyen de trouver de nouvelles recrues!

Un projet interdisciplinaire sport – arts plastiques

Ce matin-là, à trois jours des vacances d’avril, le groupe de 6e-5e doit répéter le spectacle de fin d’année, qui se tiendra mi-mai à l’école de Cirque de Lyon voisine. Une école où pas mal de ces élèves ont fait leurs premières roulades lorsqu’elles étaient en Primaire, ou continuent même d’aller le soir, après le collège, jamais rassasiées de cirque. D’ailleurs, deux de ses intervenants assistent Lénaïk Zavatta dans ses ateliers, tout au long de l’année. À la demande de leur professeure, et dans un ballet bien huilé, les élèves installent les tapis de sol et de grosses caisses en bois pour marquer l’espace scénique, dénouent le tissu et le trapèze. Les chariots contenant le matériel schématisent les coulisses. Puis le groupe se met à trottiner avant de se placer en cercle pour s’échauffer en toute autonomie. Lénaïk en profite pour passer en revue la conduite du spectacle retracée, numéro par numéro, sur une grande feuille de papier.

C’est elle qui, dans le cadre d’un projet interdisciplinaire avec sa collègue d’arts plastiques, en a écrit les grandes lignes : « La thématique, c’est l’effondrement! La prof d’arts plastiques nous a créé tout un dispositif scénique avec lequel on doit composer. C’est le principe des arts vivants : des regards croisés et des contraintes avec lesquelles j’adore travailler car ça libère énormément de choses ensuite dans le processus de création !« 

jeune fille allongée et jeune fille qui fait le cochon pendu dans le gymnase du collège Les Battières
Les répétitions vont bientôt commencer © Susie Waroude

En piste pour la répétition du spectacle

La répétition doit commencer : Lénaïk appelle ses élèves et leur demande de se placer en coulisses. L’une d’elles fait son entrée sur scène et s’assoit derrière une table : « Bonjour, ici Stéphanie sur France Inter, il est 8h38 du matin, nous ne pouvons pas rester là, notre monde est en déclin… Il faut partir vers le 8e continent, nous n’avons pas le choix. » La musique se lance et d’autres la rejoignent sur scène. L’enseignante veille au placement de chacune, à leur technique, mais aussi à la scénographie, rappelant aux filles que certains éléments auraient dû être placés sur scène en amont. Avec sérieux mais aussi un plaisir manifeste, les jeunes filles enchaînent les numéros sur une version remixée d’un morceau de Gilbert Montagné, puis
d’électro ou de rap : duos d’acroporté, jonglage de balles en feu d’artifice, acrobaties au sol, percussions… quand même interrompues d’un « Madame, je peux aller aux toilettes s’il vous plaît ? »

On en profite pour interroger l’enseignante : aurait-elle modifié le contenu de sa proposition scénique si des garçons avaient été dans le groupe ? « Non, pas du tout! » Mais après réflexion, elle note une différence dans la réponse apportée, selon le sexe des élèves, « dans les langages des corps«  : « Chez certaines filles, tu sens qu’il y a eu un peu de danse ou de gym derrière; ce sont des schémas corporels qu’on essaie d’aller déconstruire en cirque. Avec les garçons, instinctivement, il y a un côté très épuré qui fait du bien, car plus rares sont ceux qui ont fait de la danse ou de la gym avant. « 

Jeune fille devant les pans de tissu rouge dans le gymnase du collège Les Battières
Concentrée avant de grimper au tissu © Susie Waroude

Au tissu, l’impression de voler

La répétition reprend avec la séquence des aériens : Lisa, Juliette, Amélie, Manon et Emma rivalisent de grâce et de prouesse au trapèze ou au tissu. Une fois redescendues sur la terre ferme, elles ne tarissent pas d’éloge sur ces agrès, sans en minimiser la difficulté : « J’aime être dans les airs, j’ai l’impression de voler« , témoigne Lisa. « Ça travaille dans les bras, surtout au tissu, mais la majorité des figures sont magnifiques« , confie Manon, des étoiles dans les yeux. N’ont-elles jamais le vertige ? « Ah non ! » s’exclament-elles de concert. « Et si on l’a au début, on s’habitue rapidement !« , affirme l’une d’elles.

D’ailleurs, la persévérance paie. Emma, actuellement en 5e, ne parvenait pas à monter au tissu l’an dernier: « Je n’avais pas assez de force dans les bras! » En aparté, sa professeure complète : « Le tissu, c’est très dur pour les muscles ; l’année dernière, elle était toute poupinette musculairement. Mais elle n’a rien lâché! Et là, ce qu’elle fait, c’est incroyable! » En outre, le fait d’avoir fait du cirque plus jeune et pendant plusieurs années, ne facilite pas forcément la pratique des aériens : « Le tissu est hyper ingrat : si tu n’arrives pas à monter, tu ne peux rien faire; pour persévérer, il faut en vouloir! Et une fois que tu sais monter, il faut accepter que ça serre énormément : sur certaines figures, tu peux avoir le ventre très comprimé. Au trapèze, ça fait super mal aussi. La barre te rentre dans les os, mais au bout d’un moment tu t’habitues. » Face à cette torture potentielle, Lénaïk, elle-même trapéziste, conseille de porter des protections : « Je leur dis de mettre de vieux collants en plus sur leur leggings pour faire des genouillères. « 

Jeune fille qui fait une figure au tissu dans le gymnase du collège Les Battières
Figure au tissu © Susie Waroude

Un parcours cirque en trois étapes

Loin d’être dégoûtées, la plupart des élèves interrogées veulent toutes poursuivre le parcours cirque. « Au début, quand un élève signait en 6e, il s’engageait pour quatre ans, relate Lénaïk. Mais pour certains, avec les perturbations de l’adolescence, c’était compliqué de tenir! » Alors désormais, le collège procède par étapes: « une année d’exploration en 6e«  à la fin de laquelle on demande à l’élève s’il veut continuer en 5e
ET 4e obligatoirement. « Et à la fin de la 4e, on lui redemande s’il veut faire une dernière année, en 3e. » Concrètement, l’option cirque fait l’objet de deux heures de cours en plus par semaine en 6e et 5e, et
une heure trente en 4e et 3e. Ce qui n’est apparemment pas un problème pour Manon : « Ce n’est pas du sport, c’est un plaisir!« 


Collège Les Battières, 56 av. Gén Eisenhower, Lyon 5e. Tél. 04 78 59 10 59.
Ateliers cirque : 2h en 6e-5e ; 1h30 en 4e-3e.
Inscriptions en cours.
Possibilité de s’inscrire en plus à l’AS cirque : 1h par semaine.
Les élèves qui veulent poursuivre le cirque au lycée et passer un bac cirque peuvent le faire au lycée Doisneau, à Vaulx-en-Velin.


Par Clarisse Bioud – Photo d’ouverture: © Susie Waroude

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