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L'artiste GIB La Manufacture réintroduit les animaux dans la ville
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GIB La Manu­fac­ture récon­ci­lie la ville et le vivant

Publié le 28/04/2023

Elle se voit comme une « artiste peintre du vivant ». À Lyon, la discrète et humble GIB La Manu­fac­ture peint des animaux à l’encre de chine et à l’acry­lique sur des toiles, sur les murs et même sur des skates. Archi­tecte de forma­tion et amou­reuse des animaux, elle fait coha­bi­ter dans ses œuvres la ville et la nature.

Mains dans les poches d’un manteau noir boutonné jusqu’au cou, elle attend notre rencontre. Elle est calme et son sourire pudique. Natu­relle, acces­sible mais ne se livrant jamais outre mesure. Peu encline à faire de longs discours sur sa personne comme certains artistes trop inspi­rés par eux-mêmes. Pour­tant, ces œuvres ont du succès auprès des lyon­nais. Sur des toiles, des skates ou sur les murs du musée des Tissus à l’oc­ca­sion du festi­val AiRT DE FAMILLE, GIB La Manu­fac­ture peint des animaux à l’encre de chine et à l’acry­lique, d’un trait noir, réaliste ou en arabesque, rehaussé par des couleurs profondes.

L’ani­mal à l’in­té­rieur de l’ar­tiste

Les animaux m’ont toujours touché, explique simple­ment GIB, Maëna André, de son vrai nom. À chaque fois que je dessine un animal, je vais me rensei­gner sur lui: comment il mange, où il vit… Et ça c’est trop bien”, confie la jeune femme qui dessine depuis petite. “Le dessin est devenu très fort quand j’ai vécu cinq ans à Paris pour le travail, où j’ai vrai­ment ressenti le manque de nature”, rapporte celle qui, née à Firminy, a grandi dans la verte Loire. À Cler­mont-Ferrand où elle a fait ses études, elle voyait La chaîne des Puys où elle se prome­nait tous les week-end. À Paris, elle reste chez elle. Et dessine: “C’est là que j’ai commencé à peindre des portraits d’ani­maux.

Tandis que fleu­rit son art, GIB migre à Lyon juste avant le confi­ne­ment, où elle retrouve un peu de nature et commence à expo­ser dans des cafés. “Ce qui est compliqué en tant qu’ar­tiste je trouve, c’est de se dévoi­ler. C’est vrai­ment soi qu’on montre, donc c’est dur de rece­voir les compli­ments et les critiques… Même si je préfère les critiques. Au moins elles font évoluer”, confie l’humble artiste qui rejoin­dra pour­tant l’in­cu­ba­teur Omart. Une première expo­si­tion solo en 2021 la conforte dans sa démarche artis­tique où elle confronte l’homme et l’ani­mal, la ville et la nature.

L'artiste GIB La Manufacture réintroduit les animaux dans la ville
Lyon, ville animale, Pein­ture de GIB La Manu­fac­ture

La nature et l’ar­chi­tec­ture

Cette vision, une de ses pein­tures la symbo­lise plei­ne­ment, réali­sée pendant le confi­ne­ment lorsque les animaux entraient dans la ville en l’ab­sence des humains. “Ils repre­naient leur place en fait parce que nous, on s’ac­ca­pare leur envi­ron­ne­ment”, recti­fie GIB. La pein­ture montre, place des Jaco­bins, les animaux échap­pés du parc de la Tête d’or enva­his­sant les rues, les toits… “C’est vrai­ment la nature qui reprend posses­sion de l’ar­chi­tec­ture”, explique cette archi­tecte de forma­tion. Avec cette œuvre, elle fait ainsi le lien entre ses deux passions.

Comme sur ces skates où elle peint des vues de Lyon enva­hie par la végé­ta­tion ou des portraits d’ani­maux. Un médium qu’elle explore dès 2015, avant de se procu­rer un stock de planches fabriquées dans les années 70’s à Annecy. “Main­te­nant je ne peins plus que là-dessus car je trouve l’objet beau. C’est du bois français et les gens ne s’en servent plus pour skater car ils sont trop rigides. Donc je leur donne une seconde vie.” Là aussi, l’ar­tiste entend récon­ci­lier le monde de l’homme et le monde animal: “Je trou­vais que ce support était bien pour trans­mettre le contraste urbain et nature.” 

L'artiste GIB La Manufacture réintroduit les animaux dans la ville
Skates de GIB La Manu­fac­ture (Belle­cour, Four­vière, Hôtel de ville)

À l’ins­tar de l’œuvre qu’elle présente pour le festi­val AiRT DE FAMILLE qui inves­tit le musée des Tissus. “Le bâti­ment de 1730, je le trouve magni­fique, se réjouit celle qui adore les vieilles archi­tec­tures. Mais il est un peu froid… Est-ce qu’il ne manque pas quelque chose ? ” Elle le donne en mille: les animaux. Après avoir repro­duit la façade du musée dans une immense fresque, elle a alors imaginé une “pein­ture vivante” habi­tée par la nature qui va venir manger la façade du bâti­ment comme une plante grim­pante. Sur cette fresque, elle ajou­tera petit à petit des animaux en danger d’ex­tinc­tion, pour rappe­ler que “en habi­tant à Lyon, on peut avoir un impact sur la vie des animaux à l’autre bout du monde.”


Décou­vrir le travail de GIB La Manu­fac­ture sur gibla­ma­nu­fac­ture.com

Rédigé par Louise Reymond • Photo d’ou­ver­ture : la tortue Monique peinte pour l’acte I d’AiRT DE FAMILLE © Undo Art

L'artiste GIB La Manufacture réintroduit les animaux dans la ville
La tortue Monique peinte pour l'acte I du festival AiRT DE FAMILLE © Undo Art

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