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Jamais sans Toit : des parents au chevet des enfants sans-abri

Publié le 10/02/2020

Chaque hiver, une centaine d’enfants scolarisés dans la métropole de Lyon n’a d’autre choix que de dormir dans la rue. Alors, depuis des années, le collectif Jamais sans Toit, composé de parents d’élèves et d’enseignants, multiplie les actions solidaires et occupe illégalement des écoles et des collèges pour loger ces familles en détresse.

Comment s’est structuré le collectif ?

Cela remonte à 10 ou 12 ans. Le processus s’est fait petit à petit et selon des modalités différentes. Le comité de l’école Michel-Servet (Lyon 1er) a par exemple toujours fonctionné en lien avec RESF (Réseau éducation sans frontières). Jamais sans Toit permet à plusieurs collectifs lyonnais, mais pas seulement, de partager des solutions à un problème commun.

Depuis un an, la police est moins présente lors des occupations d’école, comme si vous faisiez partie du système. Ne courez-vous pas le risque d’être instrumentalisés ?

C’est un risque, oui. D’où notre communication sur les réseaux et auprès des élus pour rappeler que cette situation est anormale. Nous avons très vite compris le problème puisque des agents publics redirigent certaines familles vers des écoles occupées…

Vous avez de bons rapports avec les services publics, les élus… ?

Les assistants sociaux des écoles et de la Métropole n’hésitent pas à nous contacter lorsqu’il faut faire un point sur certaines familles. Nous avons des échanges réguliers avec la Préfecture. Jamais sans Toit est reconnu comme un interlocuteur et nos chiffres peuvent servir, même s’ils ne reflètent pas toute l’ampleur de la situation car des enfants échappent à nos radars. Les relations sont plus difficiles avec les élus, c’est très variable.

La médiatisation de Jamais sans Toit a permis de parler davantage des familles sans-abri. Est-ce qu’il y en a de plus en plus ?

Non, c’est la prise en charge par l’État et la collectivité qui est moins efficace. Des familles se retrouvent dehors alors qu’elles ont toutes les raisons d’être hébergées. C’est la première année que nous aidons des demandeurs d’asile. Auparavant, ils étaient pris en charge immédiatement par la Préfecture. En général, nous avons plutôt des déboutés de l’asile, justement. Mais il y a toujours des exceptions, des cas de personnes qui ont des papiers et sont en galère de logement, des femmes qui fuient des violences conjugales…

Pourquoi ne pas fonder une association ? Cela ne donnerait-il pas plus de poids à vos actions ?

C’est un choix. Nous voulons rester des bénévoles militants qui se spécialisent tout de même : certains interagissent davantage avec les services de la Métropole et la Préfecture, d’autres font plus de terrain… Nous récoltons de l’argent grâce à des dons, les goûters solidaires que nous organisons dans les établissements. Cela nous sert à payer des nuits d’hôtel quand une famille vient d’arriver, avant la prise en charge de la Métropole, ou à payer les abonnements TCL. Ce sont de petites aides ponctuelles.

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Les écoles occupées de la métropole

À la fin janvier, le collectif Jamais sans Toit occupait encore quatre établissements : l’élémentaire Nigritelle-Noire et le collège du Tonkin, voisins à Villeurbanne. L’école Pasteur, à Lyon 8e, et Paul-Bert, dans le 3e, étaient aussi concernées. Cet hiver, les parents d’élèves et enseignants de Vaulx-en-Velin et du 1er arrondissement de Lyon se sont régulièrement mobilisés.

Par Elise Capogna

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