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Forêt de Tronçais
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Spécial grandes vacances : l’appel de la forêt

Mis à jour le 25/10/2023

Lorsque les températures grimpent, le bonheur n’est pas dans le pré, mais bien dans la forêt ! À l’ombre des chênes, des hêtres ou des sapins, on se défoule, on observe, on découvre, on se ressource. Voici quelques écrins de verdure incontournables dans la région, pour une escapade hors de la ville cet été et même après la rentrée.

Si elle est interdite dans Harry Potter, la forêt, en vrai, c’est magique. On s’attend à apercevoir lutins et feux follets derrière chaque arbre. Pour les enfants, c’est un terrain de jeu extraordinaire, qui éveille l’imaginaire. Et on a de la chance parce que les alentours de Lyon sont riches en labyrinthes de verdure ! Un tiers d’Auvergne-Rhône-Alpes est recouvert par les forêts, ce qui en fait la troisième région la plus forestière de France. Il y a de quoi faire, entre les chênes et les hêtres des plaines et les résineux qui dominent lorsque l’on prend de l’altitude.

600 000 hectares de terrain de jeu

À elles seules, les forêts publiques représentent 600 000 hectares. Tous les Lyonnais ont donc la possibilité d’accéder au moins à un petit coin boisé près de chez eux, que ce soit à pied, à vélo, par le tram ou en voiture. L’Ouest lyonnais, par exemple, est idéal pour se reconnecter à la nature, le temps d’un week-end ou pendant les grandes vacances. Au milieu de ses bois fleurissent des cabanes fabriquées à l’aide de quelques branches mortes et de beaucoup d’huile de coude. Le Bois de la Lune, du côté du parc de Lacroix-Laval, offre pour sa part un parcours à l’ombre de près de dix kilomètres, longé par des ruisseaux bordés d’aulnes et de saules. En poussant un peu plus loin, on peut carrément prendre ses quartiers d’été en forêt, et perdre au passage quelques degrés, les arbres créant un havre de fraîcheur. De l’air pur, de la sérénité, la possibilité de faire du sport et/ou de faire travailler ses méninges grâce aux nombreux circuits pédagogiques mis en place par les communes et l’ONF : voilà un petit aperçu de ce que la forêt a à nous offrir cet été. 

Se ressourcer au milieu des arbres

Les pratiques se multiplient pour retrouver un peu de bien-être au contact de la nature. Si les balades sophro-énergétiques sont plutôt destinées aux adultes, rien n’empêche d’initier les plus jeunes à la thérapie forestière venue du Japon, baptisée « sylvothérapie. » Une expérience sensorielle avant tout. On chemine, on observe, on écoute les bruits des insectes et des oiseaux… et on jette son dévolu sur un arbre à qui l’on fait un câlin (en vérifiant auparavant qu’il n’est pas couvert de fourmis, par exemple). On peut l’entourer de ses bras, poser ses mains et son front sur son tronc, plaquer son dos contre lui à la façon d’un ours… tout est possible !

Au Japon, on appelle cela un « bain de forêt » (shinrin-yoku). On peut le faire à deux pas de Lyon, tout comme à l’autre bout de la région. Réalisé par des écoles, le « Sentier de l’arbre » à Belmont-de-la-Loire, par exemple, à 1h20 en voiture au nord de Lyon, permet de découvrir des arbres magnifiques, du bouleau verruqueux au séquoia, en passant par le pin sylvestre que l’on apprend à distinguer du sapin, de l’épicéa ou du douglas. Un peu plus à l’ouest de la Loire, le domaine des Grands Murcins abrite 260 essences d’arbres provenant de tous les continents. On pourra donc câliner des chênes de l’Est américain, des bouleaux canadiens ou le cryptoméria du Japon. Un chalet pédagogique propose d’ailleurs aux passionnés une exposition permanente sur l’environnement des Monts de la Madeleine, de mai à septembre. L’essentiel reste de prendre son temps, pour sentir les vibrations de la nature et se laisser envahir par un sentiment de sérénité. Pour respirer la forêt.

Se dépenser dans les bois

La forêt est aussi un super terrain de jeu. À condition de respecter certaines règles et d’être bien encadré pour les activités autres que les classiques marche ou vélo. Dans l’Ain, la forêt de Seillon, l’une des plus grandes chênaies de la région, est un paradis pour sportifs. Outre les itinéraires pédestres et équestres, elle compte un sentier découverte pour les enfants, ainsi que deux aires de jeux dont une autour du plan d’eau des Carronnières, avec quelques géocaches à débusquer. Un parcours randocroquis de 45 minutes environ, adapté aux 8 ans et plus, permettra de faire une pause contemplative et créative. Et qui dit sport en forêt, dit forcément grimpette dans les arbres. De nombreux spots autour de Lyon proposent de l’accrobranche. En s’éloignant un peu, on peut tester son agilité dans la Forêt de l’aventure située à Cublize, au cœur du Beaujolais et à deux pas du Lac des Sapins. Ce parc à 1h de Lyon propose plusieurs parcours dans les arbres à partir de 6 ans. À la fin de journée, on peut poursuivre l’expérience forestière en gagnant les Cabanes de la Croix Couverte, à une vingtaine de minutes en voiture. En plein cœur d’une forêt préservée, au carrefour du Rhône, de la Loire et de la Saône-et-Loire, quatre cabanes aux noms poétiques, comme la « Cabane du Petit Poucet », écolos et jolies à souhait, servent de refuge nocturne.

Autre terrain de jeu, cette fois à l’ouest et à 3h de Lyon, du côté de l’Allier, la majestueuse forêt de Tronçais est l’un des plus beaux massifs forestiers de l’Hexagone. Sur 11 000 hectares, tout un tas d’activités évoluent selon les saisons : pendant l’été, des stages d’une journée permettent de découvrir en famille ses arbres remarquables et ses animaux, des petites bêtes au grand cerf. En téléchargeant l’application gratuite « L’Ordre de l’Écu d’or », on accède au parcours « Ondines et sortilèges de Tronçais ». On plonge au XIVe siècle pour résoudre des énigmes à travers la futaie Colbert II, dans une ambiance fantastique où plane la menace de la sorcière et de la compagnie blanche. Une autre façon de faire découvrir l’univers forestier aux plus jeunes. 

Forêt de Tronçais
Forêt de Tronçais © Luc Olivier – CDT Allier

Découvrir, apprendre, s’éveiller

De plus en plus de forêts se dotent de sentiers jalonnés de panneaux consacrés aux arbres, aux écosystèmes… Comme la forêt communale de Roiffieux dans le Rhône, d’où l’on peut admirer, si le temps le permet, le Vercors et les Alpes. Trois parcours différents, ainsi qu’un parcours de santé, y sont proposés. Dans l’Ain, la forêt de Rothonne, sur la commune de Belley, a été spécifiquement aménagée pour les loisirs. Elle propose un circuit ludique baptisé « À la recherche des glands de Zoé Grignotte », dont l’objectif est de démasquer le voleur de glands parmi les animaux du bois. Pour en savoir plus sur les animaux, justement, l’ONF a mis récemment au point une application « Clefs de forêt » qui permet d’identifier, grâce à une interface ludique et intuitive, la faune et la flore. Mais seuls les plus chanceux pourront apercevoir l’un des cinq ongulés peuplant la forêt de Lente dans la Drôme, à savoir chamois, cerfs, chevreuils, mouflons et sangliers, qui ont d’ailleurs attiré, il y a peu, quelques loups venus d’Italie. 

S’immerger dans la forêt

Pour s’enfoncer encore plus dans les bois, rien ne vaut l’immersion. C’est ce que propose l’association lyonnaise Les voies de la forêt, en été et tout au long de l’année. Du 11 au 14 juillet, puis du 16 au 19 août, les enfants pourront vivre des journées découverte, ponctuées d’activités en lien avec la forêt comme le pistage des animaux ou la vannerie. « Les enfants vont observer les oiseaux pour apprendre à décoder leur langage, apprendre à fabriquer des objets avec du bois, à identifier les plantes en se promenant », explique Julie Cotte Rosiak, co-fondatrice de cette école de la forêt née l’an dernier.

Par le biais de jeux collectifs, les participants découvrent la forêt au village nature de l’Orée du Bois, un parc boisé de 7 hectares à 45 minutes de Lyon. Une découverte qui se poursuit tous les mercredis de l’année, l’après-midi, et pendant les vacances scolaires, pour les 6-11 ans. « Nous voulons aussi proposer une fois par mois un atelier pour les moins de trois ans, accompagnés de leurs parents, et un autre pour les 3-5 ans, ainsi qu’un samedi découverte par mois pour toute la famille », précise Julie. Pour une immersion totale, on peut aussi miser sur les camps d’été, comme ceux proposés par les Éclaireurs et Éclaireuses de France. Les camps du Domaine de la Planche, par exemple, à 1h30 à l’ouest de Lyon, sont accessibles à partir de 6 ans. On y apprend des techniques de camping trappeur, à protéger la nature, à fabriquer des tables avec des méthodes ancestrales… Ces camps durent une dizaine de jours, au cœur d’un parc naturel. Qu’il s’agisse d’une journée ou d’un stage, d’une initiation entre copains ou d’une immersion en famille sur quelques jours, les forêts de la région offrent un éventail de possibilités pour profiter autrement et pleinement de l’été. 

Infos pratiques

• Chalet pédagogique des Grands Murcins, Arcon (42). Tél. 04 77 64 85 72.
• Forêt de l’aventure. Tél. 06 84 37 12 51. Tarifs : 12 € pour les 6-9 ans, 18 € + de 10 ans et 21 € + 18 ans. Ouvert de 10h à 19h30 en juillet et août, sur réservation. parc-foret-aventure.com
• Cabanes de la Croix Couverte, 1648 route de la Croix Couverte, Sevelinges (42). Tél. 09 54 82 03 04. cabanes-croixcouverte.com 190 € la nuit dans la Cabane du Petit Poucet pour quatre personnes avec petit-déjeuner en août.
• Immersion en forêt de Tronçais, à partir de 150 € la ½ journée en groupe. Tél. 04 70 09 00 23. https://www.patro.fr/cap-troncais-2/
• Les voies de la forêt, Bois de la Roche Matiole, Saint-Martin-en-Haut (69). Tarif : 50 €/ jour par enfant, sans hébergement. Tél. 06 12 80 01 32. lesvoiesdelaforet.fr
• Domaine de la Planche, Viscomtat (63). Tél. 06 27 41 01 97. Tarif : à partir de 400 € le séjour. domainedelaplanche.org

La forêt en fête

Les 9 et 10 juillet, l’Association rhodanienne des entreprises forestières et l’interprofession Fibois organisent la première « Grande fête de la forêt et du bois », au Col de la Casse Froide, à 1h10 en voiture au nord de Lyon. Au programme, des animations pour découvrir les métiers de la forêt, ses habitants, les utilisations du bois, des spectacles, un concours de bûcherons… Mais aussi des jeux pour les enfants, dont une course d’orientation, une enquête forestière et un atelier de bricolage. Idéal pour plonger dans l’univers du bois !
Samedi 9 et dimanche 10 juillet, de 10h à 19h, à Claveisolles. Gratuit.

Où dormir ?
Si l’on veut continuer à profiter de la forêt après la tombée du jour, il existe un réseau d’hébergements, appelé « Retrouvance », notamment dans l’Ain, l’Ardèche et la Drôme. « Ce sont d’anciennes maisons forestières qui ont été reconverties en gîtes, explique Mathilde Massias de l’ONF. Des cabanes plus sommaires aux habitats plus modernisés, il y en a pour tous les goûts. Ce sont de vraies bulles de calme. » Ces maisons parfois centenaires se nichent au cœur d’espaces naturels. Elles sont gérées de façon écoresponsable et destinées à accueillir six personnes au minimum. Le gîte de la Lèbe, à l’orée de la forêt domaniale de Gervais, se loue par exemple 230 euros la nuit et peut accueillir jusqu’à 14 personnes. Le mieux est de le réserver en amont. Il existe aussi des formules combinant l’hébergement et les randonnées avec un guide sur une semaine. Et pour ceux qui veulent dormir dans les arbres, il y a de plus en plus de choix. Le site de la Cabane en l’air recense 14 lieux autour de Lyon pour vivre cette expérience magique, en comptant de 103 à 313 euros la nuit pour trois à quatre personnes.
Retrouvance : gitesetrandonnees.onf.fr lacabaneenlair.com

Le guide des bonnes pratiques en forêt

Mathilde Massias, de l’ONF, nous livre 10 conseils avant une promenade dans les bois.
→ On étudie la météo. Le principal danger en forêt, c’est le vent, car il peut entraîner la chute de branches. Il faut aussi éviter de sortir en cas d’orage. → On emporte toujours de l’eau et une petite trousse de secours.
→ On porte une tenue adaptée, de bonnes chaussures (on évite les claquettes l’été, donc) et des vêtements couvrants pour se protéger des ronces et des tiques. Celles-ci pouvant tomber des arbres et étant difficiles à repérer dans les cheveux, mieux vaut porter un chapeau ou une casquette. En rentrant à la maison, on inspecte minutieusement son corps.
→ On emporte de quoi se repérer, comme une carte et une boussole, car il n’y a pas de réseau partout. Les jumelles sont également très utiles pour observer les animaux.
→ On n’approche pas des chantiers forestiers et on ne grimpe pas sur les tas de bois, très attractifs pour les enfants, car ils peuvent s’effondrer. On ne s’approche pas non plus des zones de chasse. On surveille les panneaux qui les indiquent.
→ On limite son impact sur la forêt : on met tous ses déchets dans un sac que l’on emporte avec soi, même les épluchures des fruits, car elles perturbent l’écosystème. Et rien n’empêche de ramasser les déchets que l’on trouve soi-même en chemin !
→ On ne nourrit pas les animaux.
→ Piétons, cyclistes et promeneurs à cheval doivent rester sur les sentiers balisés.
→ On modère la cueillette, limitée à un panier (équivalent à 5 litres) pour les champignons par exemple. Et on laisse les fleurs sur place, car elles sont plus jolies que dans un vase. Sans compter qu’il y a des espèces rares, comme les orchidées des sous-bois.
→ La majorité des incendies étant liés à des négligences humaines, on reste vigilant. On ne fait pas cuire ses saucisses sur un petit feu improvisé au milieu des bois. Les 14 règles de la charte du promeneur sont à lire sur le site de l’ONF.

La forêt en ville

Et s’il n’était même pas besoin de quitter la ville pour s’évader en forêt ? À Caluire-et-Cuire, à seulement 25 min en bus de Bellecour, se cache derrière un haut portail vert foncé un incroyable parc arboré de 12 hectares : le Lyon Country House et ses hébergements sublimes et insolites. Tombés en amour des lieux laissés à l’abandon depuis 30 ans, Jean-Maxime Carrier, consultant, et son épouse Louise Breguet, architecte et créatrice de mobilier, ont tout lâché à Paris pour venir lancer leur projet de vie familial au milieu des cèdres du Liban quatre fois centenaires et d’une végétation luxuriante dignes de la forêt de Brocéliande. « Nous voulons voir grandir nos enfants au plus près de la nature », sourit Jean-Maxime, qui souhaite aussi « créer des souvenirs » pour les « guests » venus se ressourcer dans les chambres d’hôtes et gîte logés dans le château datant du XIIIe  siècle ou l’impressionnante cabane perchée dont la terrasse offre une vue plongeante sur la Saône.

Évidemment, le domaine a subi les conséquences de la pandémie, même si de nombreux Lyonnais sont venus s’y réfugier lorsque la limite des 10 km les y autorisait. Mais l’infatigable Jean-Maxime s’est retroussé les manches et, pendant deux ans, a continué d’élaguer et défricher le parc pour créer, en mai dernier, deux autres hébergements atypiques, qui poussent encore plus loin l’expérience immersive dans la nature. 

Le Lodge de la Saône
Le Lodge de la Saône © Susie Waroude

Une aventure pour explorateurs urbains
Le Lodge de la Saône, élégante tente canadienne nichée au cœur d’une clairière, est particulièrement adapté aux familles, avec deux voire trois enfants. Un peu plus loin derrière, la Cabane du trappeur tout en bois, conviendra davantage aux couples, éventuellement venus avec leur tout-petit. Les deux habitations s’adressent aux amoureux de la nature, en quête de déconnexion et de tranquillité. D’aventure aussi, qui commence dès qu’on a franchi le portail d’entrée : Jean-Maxime nous remet une carte d’explorateur, une frontale et un sac isotherme contenant le petit-déjeuner, et nous laisse partir en expédition pour dénicher, au bout de 15 minutes de marche dans les bois, notre logement pour la nuit. Dans ces adorables maisonnettes, à l’allure léchée et à la literie de qualité hôtelière, il n’y a ni eau courante* (un jerricane fournit le strict nécessaire) ni électricité, et des toilettes sèches sont accessibles dans une cabane attenante. Un réchaud permet de faire réchauffer son dîner. Vous l’aurez compris, l’idée est de vivre en autonomie et de se rejouer, avec les enfants, les aventures de Tom Sawyer.
Lodge de la Saône, pour 4 personnes (1 lit double en mezzanine, 2 lits simples, possibilité d’ajouter un couchage), à partir de 220 €.
Cabane du trappeur, pour 2 personnes (possibilité d’ajouter un petit couchage), à partir de 180 €.
*À partir de deux nuits, accès possible aux sanitaires du Lyon Country House.
Lyon Country House, montée du Vernay, Caluire-et-Cuire. Toutes les infos sur lyoncountryhouse.com

Article rédigé par Gaëlle Guitard et Clarisse Bioud • Photo d’ouverture : Forêt de Tronçais © Luc Olivier – CDT Allier

Forêt de Tronçais
© Luc Olivier - CDT Allier

Vite ! Une idée de sortie en famille

Poterie, Judo, Arts du Cirque...

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