“Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins à bicyclette…” Vous l’avez siffloté; on vous propose de le vivre pour de bon en partant en vacances à vélo en famille ! Le pari peut effrayer les non-initiés. Il y a pourtant mille bonnes raisons de tenter l’aventure. Voyageur cycliste chevronné depuis l’âge de 30 ans, le Lyonnais Pierre Gouyou-Beauchamps n’hésite pas à emmener ses enfants lors de ses échappées.
Pour lui, le vélo est non seulement une façon de voyager peu coûteuse et respectueuse de l’environnement, mais aussi “une façon de s’imprégner d’une région d’une manière calme et plus authentique qu’en voiture, témoigne-t-il. On profite des paysages, de la nature, on découvre les petits villages… C’est vraiment un voyage complet, il n’y pas de temps mort.”
Voyager à vélo: une aventure pour les enfants
Pour les enfants, c’est surtout une folle aventure pleine de découvertes. “Ils aiment ce côté itinérance, découvrir un camping chaque jour”, rapporte Claire, maman lyonnaise habituée du voyage à vélo avec ses enfants de 8, 6 et 2 ans. Et quand les petits sont fourbus, “on les met dans la remorque, répond-elle simplement. Il y en a de très sécurisées avec des ceintures-harnais.”
Educateur à la Maison du Vélo de Lyon, Cyril Vernay encourage lui aussi: “c’est un super moment à partager avec son enfant. On lui donne le goût de l’effort physique et il se rend compte de ce dont il est capable: à la puissance de ses petites jambes, il change de paysage !”Une vision partagée par Pierre Gouyou-Beauchamp pour qui l’engin est “un moteur de développement personnel accéléré.” Mais si le voyage à vélo est à la portée de tou.tes, pas question toutefois d’improviser.
Des vacances à vélo en famille, ça s’anticipe
Pour partir avec les petits, il est nécessaire de bien anticiper son trajet. “Les galères à vélo, c’est les crevaisons ou les itinéraires mal planifiés qui font qu’on se retrouve à faire des montées de fou”, prévient Pierre Gouyou-Beauchamp. Mais c’est aussi prévoir des trajets trop longs que les enfants ne pourront pas assumer. “Il vaut mieux prévoir des étapes courtes de 2h/2h30 par jour, conseille Cyril Vernay. 30 km, c’est déjà beaucoup pour eux.”
Il faudra donc être à l’écoute des capacités de l’enfant et ne pas hésiter à faire une pause s’il est fatigué. “Pas le peine de lui mettre la pression pour avancer: vous n’obtiendrez rien et le voyage sera désagréable pour vous et pour lui”, assure l’éducateur. Enfin, on planifiera des étapes entrecoupées d’activités où les enfants pourront faire autre chose que pédaler: s’arrêter manger une glace, se baigner dans une rivière…
Pédaler entre voies vertes et portions de routes partagées
“On travaille aussi notre itinéraire pour éviter d’avoir à faire de la route partagée, ce qui peut être stressant quand on n’a pas l’habitude”, ajoute Claire. Car si, sur les voies vertes – réservées à la circulation non motorisée – les enfants peuvent pédaler librement en toute sécurité, certains itinéraires comprennent parfois des portions en voie partagée. Il faudra bien aussi quitter la voie verte pour rejoindre le camping ou le supermarché.
“Guider l’enfant sur les routes nécessite d’analyser l’espace urbain pour donner les indications qui permettent un voyage en toute sécurité”, avertit Cyril Vernay. A ceux qui redoutent la chose, la Maison du Vélo propose des formations pour apprendre à faire du vélo avec son enfant en milieu urbain. “Sur voie partagée, je mets toujours mon petit devant et je le suis de très près pour bien repérer les voitures”, explique pour sa part Pierre Gouyou-Beauchamp. Il conseille aussi de ne pas avoir peur des habits fluo: “à vélo, le ridicule ne tue pas, il sauve!”
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