Bonne nouvelle: le musée urbain Tony Garnier prolonge son exposition Les Jours heureux, archéologie des Trente Glorieuses, jusqu’à l’été. Il est donc encore temps de se (re)plonger dans ces trois décennies d’après-guerre pendant lesquelles la France s’est lancée à la conquête du mieux vivre
Tout commence en 1944 quand le Conseil National de la Résistance publie Les jours heureux, un programme de reconstruction de la France sur des valeurs démocratiques. Cette vision réformatrice sera le terreau fertile de l’épopée des Trente Glorieuses, que retrace le musée dans une scénographie colorée et intelligente.
Après avoir posé le contexte historique et social de la France au sortir de la guerre, il raconte trois décennies de métamorphose du pays, de la reconstruction par le progrès et le baby-boom des années 40-50 aux contestations sociales des sixties. Entre les deux : industrialisation du pays, essor de l’automobile et de l’aviation, amélioration des conditions de vie, inégalités sociales, libération des mœurs, conquête du plastique, avènement de la société de consommation… Sans compter l’apparition des HLM, véritable révolution architecturale.
L’histoire contée par des objets du quotidien
L’expo offre une mine d’informations sans jamais être indigeste, grâce à une scénographie à deux niveaux de lecture. Aux textes fournis, mais pas trop longs, font écho une grande variété d’objets d’époque : mobylette, pompe à essence Shell, lave-linge à manivelle, objets en plastique et jouets témoignent du quotidien de nos grands-parents. Les adultes seront nostalgiques et les enfants absorbés par les jouets qu’ils peuvent manipuler, comme ce train électrique à actionner. Toute la famille parcourt ainsi les années 40 à 60, jusqu’au premier choc pétrolier de 1973.
Un détour par le passé qui interroge le présent, car derrière l’ivresse du progrès, le modèle de société consumériste fait déjà le lit de la crise écologique et sociale. Pas si glorieuses, les décennies d’après-guerre ?
Les Jours heureux, archéologie des Trente Glorieuses. Dès 10 ans. Jusqu’au 30 juin. Musée urbain Tony Garnier, 4 rue des Serpollières, Lyon 8e. Tél. 04 78 75 16 75. museeurbaintonygarnier.com
Ouvert du mardi au vendredi de 14h à 18h, le samedi de 15h30 à 18h. Tarifs : 2 et 3 €, gratuit pour les – 12 ans.
Par Louise Reymond – Photo d’ouverture: vue de l’exposition Les Jours heureux, archéologie des Trente Glorieuses © DR
