Trente-mille poissons de verre scintillent de mille éclats de lumière. Le banc forme une impressionnante colonne qui s’élève du sol au plafond du musée de Fourvière, qui accueille pour six mois l’exposition “Lumières célestes” de l’artiste Marcoville. Du sculpteur à renommée internationale émane une humilité digne. “Je ne suis pas verrier”, se défend-il. Car l’artiste travaille essentiellement à partir de matériaux de récupération: “Je n’aime pas utiliser des matières nouvelles. On peut toujours s’en sortir avec un peu d’imagination et tous les déchets que produit notre société.”
Madones et chérubins de verre à Fourvière
Il passe la main dans les poissons qui s’entrechoquent, à la surprise des visiteurs habitués à ne pas toucher les œuvres. Mais l’artiste, lui, veut qu’elles vivent, ces œuvres: sous sa main, les poissons s’animent et tintent. Au départ créé pour un musée de Berck-sur-mer, le banc a trouvé une seconde vie dans les églises, où Marcoville aime faire rentrer les gens, sans distinction de religion, et où le poisson revêt une connotation spirituelle. En échos, l’artiste crée d’autres œuvres inspirées de scènes religieuses: le visiteur traverse ainsi le jardin d’Eden, la galerie des madones toutes de verre découpé et ciselé, mais aussi un ciel d’anges.
Marcoville, des oeuvres traversées par la lumière
Suspendue au plafond, la centaine de chérubins de verre compose un véritable mobile traversé par la lumière de projecteurs ou par le soleil qui filtre par les vitraux, allant projeter l’ombre des anges sur les murs. De tant à autre, un vitrail se reflète dans l’un d’eux qui tourne doucement sur lui-même sous l’effet d’un courant d’air. Le visiteur déambule le nez en l’air, appréciant ce ballet aérien de lumière et le doux tintinnabulement des suspensions.
Le sculpteur au regard doux est aussi ami des enfants, qu’ils invitent dans toutes les villes où il expose à venir créer avec lui, des poissons ou des arbres en papier… “Des fois je suis jaloux: c’est bien plus beau que ce que moi je fais ! C’est touchant, c’est naturel surtout: il n’y a pas de discours derrière. Ils font des trucs incroyables comme un poisson carré. Pour eux c’est un poisson. Et il est super.”
Une exposition à vocation humanitaire
Pendant les six mois de l’exposition, Marcoville est le parrain de l’ONG lyonnaise Amour Sans Frontière qui coproduit l’exposition. Fondée en 1972 sur les préceptes de Mère Teresa, l’ONG œuvre en Afrique subsaharienne pour la construction d’écoles et l’accès à l’eau potable. Les bénéfices de l’exposition financeront le forage de huit puits et la construction de quatre écoles au Togo.
Marcoville, Lumières célestes. Tout public. Du 1er avril au 1er octobre 2023, tous les jours de 12h à 18h. Vernissage lundi 3 avril à 18h30. Tarif: de 5 à 10 €, gratuit pour les – de 5 ans. Musée de Fourvière, 8 place de Fourvière, Lyon 5e. fourviere.org/fr/culture-notre-dame-de-fourviere/musee – 04 78 25 13 01
Article rédigé par Louise Reymond • Photo d’ouverture: Les Anges et le Jardin d’Eden de Marcoville © Thierry Odin
