L’enfance a laissé son empreinte dans l’œuvre que présente le chorégraphe Thierry Malandain. C’est d’ailleurs l’expression “magifique ”, qu’il employait petit pour qualifier ses coups de cœur, qu’il a choisie comme titre pour cette pièce interprétée par le Malandain Ballet Biarritz. Sur des tubes de Tchaïkovski (La Belle au bois dormant, Le Lac des cygnes, Casse-Noisette), ses danseurs composent des tableaux épurés aux reflets démultipliés par les jeux de miroirs, des figures à l’architecture parfaitement maîtrisée, entrecoupés de souvenirs personnels et d’un zeste de malice. Sa danse néoclassique, belle, vigoureuse, contraste parfois avec ces partitions si sages. Elle impressionne aussi souvent par la liberté qu’elle s’octroie. Malandain a grandi, ses rêves aussi.
Blandine Dauvilaire