Que Fabrice Melquiot caresse de sa plume les bêtes à poils qui hantent les contes traditionnels ne devrait pas nous surprendre. Et pourtant… Loin des forêts, sur la scène épurée du théâtre de nos vies, l’écrivain et ses mots perlés se laissent traverser par la danse d’Ambra Senatore. Pour aller à sa rencontre, la chorégraphe a sculpté des mouvements éloquents qui questionnent le lien entre la belle et la bête. Et c’est à cinq comédiens et danseurs que revient le privilège d’arpenter les territoires de l’enfance pour trouver des réponses. Comment regarder la bête pour la rendre belle ? Peut-on aimer ce qui ne semble pas aimable ? Ces deux créatures peuvent-elles s’apprivoiser ? Intimement mêlés, la danse et les mots s’inventent des histoires qui devraient faire joliment frissonner.
Blandine Dauvilaire
