D’ordinaire, les expositions pointues du Musée de l’imprimerie se prêtent peu à la badine visite en famille. Cette fois-ci, en s’intéressant au bien aimé de tous et encensé Hayao Miyazaki, le musée s’adresse à un public plus large et plus jeune avec Le musée ambulant. Lectures de Miyazaki.
Dans une scénographie colorée, cette « plongée dans la face cachée » des films du cinéaste japonais révèle comment celui-ci emprunte, sans le dire, à nombre d’auteurs·trices et esthétiques à travers le monde.
Elle livre alors pour le visiteur adulte une nouvelle lecture de l’oeuvre du maître japonais, et aux plus jeunes une immersion dans un univers familier où règne l’imaginaire.
Les inspirations à travers les siècles et le monde d’Hayao Miyazaki
Sur une bande sonore composée par l’artiste Pomme, l’exposition dissèque dix films du réalisateur, de Nausicaa à Le vent se lève en passant par Totoro, Le Voyage de Chihiro, Princesse Mononoke…
Autour de la bande annonce et de l’affiche originale japonaise de chaque film sont présentées, en nébuleuse, les influences littéraires et graphiques de Miyazaki: livres, estampes japonaises, photographies de lieux…
Nausicaa côtoie ainsi l’illustration d’un conte japonais du 12e siècle, La Princesse qui aimait les chenilles, qui lui a inspiré son héroïne, tout comme la couverture du roman Dune qui lui inspira ses paysages désertiques.
À la station Le Château dans le ciel, le visiteur constatera les similitudes du film avec Le Voyage de Gulliver écrit en 1721, dont il pourra admirer l’illustration originale de la fameuse île volante Laputa.
Il apprendra aussi que Kiki la petite sorcière est une adaptation de la série de romans éponyme de l’autrice Eiko Kadono, qui n’en fut pas du tout satisfaite !
Quant aux sylvains de Princesse Mononoké, ces petits personnages vivant au cœur de la forêt, ils empruntent leur grosse tête ronde aux masques d’argile de la tribu des Asaro Mudmen que dessine Morohoshi dans son manga Mudmen en 1975.
Hayao Miyazaki inspire les artistes et la jeunesse
Mais l’exposition s’attache aussi à montrer comment l’œuvre de Miyazaki inspire aujourd’hui les artistes et les jeunes générations.
Aux côtés de cartes Pokémon comme celle de Ronflex – inspiré de Totoro -, le visiteur admirera les œuvres de dix illustrateurs et illustratrices lyonnais·es à qui le magazine Kiblind a demandé de créer une œuvre personnelle inspirée d’un des films présentés.
Les étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon livrent eux leur interprétation artistique de textes ayant influencé Miyazaki.
Enfin, l’exposition donne la parole aux enfants lyonnais, que l’on voit travailler en classe autour de l’œuvre du réalisateur dans des vidéos et dont on retrouve les commentaires dans « Le journal de l’expo ».
Ce livret, accroché dans chaque salle à hauteur enfant, permet de suivre l’exposition en famille avec, pour chaque film, un résumé facile à lire, une anecdote et une question.
Au fil des salles, des cabanes accueillent les enfants pour lire, colorier des manga ou s’adonner à des origamis avec de jolis imprimés, tandis que des coffres renferment des déguisements en lien avec les films que petits et grands pourront revêtir pour devenir les héros de l’expo.
Toujours didactique et très fournie, l’exposition relève cependant le pari de parler à tout le monde: aux initiés avides d’anecdotes comme aux jeunes fans de culture japonaise et d’Hayao Miyazaki.
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