Tout enfant qui grandit dans un jardin a un jour suivi les traces laissées dans la neige. Des pattes de chat, d’oiseaux, là une touffe de poils, quelques plumes, signe d’un combat ? Lisant ainsi le paysage, l’enfant se raconte une histoire: celle de l’animal.
C’est là tout l’art du pistage, passe-temps passion du philosophe Baptiste Morizot. Il lui dédie un livre et une conférence, Pister les créatures fabuleuses, dont Pauline Ringeade tire un spectacle éponyme, à voir fin décembre au TNG.
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Loin de la traque prédatrice, le pistage y est une véritable immersion dans le monde et dans la tête de l’animal. Une vision que porte la comédienne Éléonore Auzou-Connes dans ce seul en scène. Lampe frontale, doudoune et sac à dos, elle incarne une pisteuse en pleine nature, embarquant le spectateur dans sa quête sauvage.
Écouter les créatures fabuleuses
D’animaux, on ne voit jamais: ils savent se faire discrets. Mais on les entend. Dans le silence de la nuit, la pisteuse les sent vivre autour d’elle… Grâce à une table de son, la comédienne compose les bruitages d’un monde sauvage. C’est une immersion dans un paysage sonore que propose alors le spectacle.
Dans le petit espace de la scène et de la tente, cette présence sensible et pourtant invisible des animaux invite la pisteuse et le spectateur à voir le monde autrement. L’excursion dans les grands espaces se révèle alors davantage une introspection philosophique sur les autres êtres vivants, dont la vie se joue discrètement sous les fracas du monde humain.
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