Parfois, la réalité dépasse la fiction. Comme dans l’histoire incroyable mais vraie de ce robot créé par des chercheurs canadiens pour étudier les interactions entre les hommes et les machines, et donc capable de simuler l’empathie. Fait de bric et de broc, et relativement autonome, HitchBot s’en est allé faire de l’auto-stop sur les routes canadiennes, américaines et européennes. Sur plusieurs milliers de kilomètres, il a pu discuter avec ses différents conducteurs, leur a raconté des histoires, a chanté aussi, sans jamais évoquer de sujets polémiques touchant à la religion ou la politique. Mais un an après sa création, le gentil HitchBot a été retrouvé démembré dans la forêt, aux États-Unis… Qui a pu faire ça et pourquoi ?
Attention, thriller. L’auteure et metteuse en scène Linda Blanchet mène son spectacle comme une enquête policière. À partir des interviews, des photos prises par HitchBot et des témoignages de ceux qui ont croisé sa route, les comédiens, accompagnés d’un musicien, reconstituent l’identité de cette victime inédite et bricolée, de la taille d’un enfant de 6 ans. Ils soulèvent des questions passionnantes : si un homme construit un robot pour l’assister, celui-ci peut-il lui accorder sa confiance en retour ? Peut-on s’attacher à une machine qui simule ses sentiments ? Qu’a-t-il pu se passer entre le robot et son meurtrier pour générer chez lui une telle violence ?
En racontant la destinée tragique de HitchBot – et le premier roboticide de l’histoire – jusqu’à nous plonger dans la scène de crime reconstituée, Killing Robots distingue ce qui est humain de ce qui ne l’est pas et pointe l’ambiguïté de notre relation aux machines.
Killing Robots, du mardi 4 au jeudi 6 février à 20h. Ateliers-Presqu’île, 5 rue du Petit-David, Lyon 2e. Tél. 04 72 53 15 15. tng-lyon.fr Durée : 1h20. Tarifs : de 5 à 20€.
Par Clarisse Bioud