Un Cyrano inter­ac­tif qui va embal­ler les ados

Depuis sa première repré­sen­ta­tion en 1897, Cyrano de Berge­rac est devenu un tube du théâtre français, large­ment repris par moult drama­turges et étudié dans les collè­ges…. Pas facile alors d’adap­ter l’œuvre de manière inno­vante.

Pari relevé et tenu, pour­tant, par le Collec­tif lyon­nais BIS qui jouera fin mai sa créa­tion Cyrano Bis au collège Saint-Thomas d’Aquin de Saint-Genis Laval (program­ma­tion du Théâtre La Mouche). Applaudi l’été dernier au festi­val Chalons dans la rue, le spec­tacle propose une version de la pièce d’Ed­mond Rostand à la croi­sée du théâtre de rue et du jeu de hasard.

Un Cyrano où les rôles sont tirés au sort par le public

Dans cette adap­ta­tion, « n’im­porte qui peut jouer n’im­porte quoi, s’en­thou­siasme Théo Perrache du collec­tif, car les rôles sont tirés au sort par le public ». Pour jouer les 70 person­nages de Cyrano, les sept come­dien·nes du collec­tif ont créé des groupes de person­nages, symbo­li­sés par des couleurs.

À chaque nouvel acte, le public tire au sort une boule de couleur pour connaître les rôles que devra incar­ner tel ou telle comé­dien·ne. Il ou elle endosse alors le dossard corres­pon­dant et, avec cet atti­rail pour seul costume, entre en scène. « Pour carac­té­ri­ser nos diffé­rents person­nages, on joue très fort et très coloré, explique Théo. Notre dossard peut être à un moment une coiffe, une culotte, un jabot… C’est notre seul acces­soire, donc on l’ex­ploite à mort ! »

Un Cyrano aux multiples person­na­li­tés

Le tirage au sort est réitéré à chaque acte, redis­tri­buant les rôles. C’est alors un spec­tacle inédit qui se joue à chaque repré­sen­ta­tion, les combi­nai­sons de jeux étant innom­brables. « Ca permet de voir un Cyrano mascu­lin, fémi­nin, plus triste ou très fier… Les textes ne changent pas, mais le jeu, la couleur qu’on donne au person­nage, sont eux impro­vi­sés et chaque fois uniques  » expri­mant la richesse et la puis­sance des émotions présentes dans l’œuvre origi­nale.

Comme il serait trop long de jouer la pièce entière, le public tire aussi au sort, grâce à un gros dès, les deux actes qui seront inté­gra­le­ment joués. Les autres feront l’objet de résu­més théâ­tra­li­sés non moins vivants, avec des incur­sions de jeux pour les scènes impor­tants.

Théâtre inter­ac­tif et spor­tif

«  Grâce à cette parti­ci­pa­tion du public, l’at­ten­tion est renou­ve­lée à chaque acte. Il y a quelque chose de fun, presque de l’ordre du match de sport, avec ces dossards, les spec­ta­teurs assis en cercle autour de la piste et nous qui atten­dons dans le cercle, prêts à surgir lorsque nos person­nage entrent en scène.  » Une version ryth­mée, joueuse et à la convi­via­lité proche du théâtre de rue qui n’a rien d’un Cyrano réchauffé.

C’est au contraire un Cyrano survolté et dévoué au texte que propose le collec­tif Bis, en bel hommage au person­nage rebelle de Rostand.

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