Après son film d’animation Fantastic Mr Fox sorti en 2009, le réalisateur Wes Anderson a de nouveau travaillé à l’adaptation de l’œuvre de Roald Dahl à l’écran. Tourné cette fois en prises de vue réelles, La Merveilleuse histoire de Henry Sugar est un court-métrage à découvrir dès 10 ans.
C’est directement via la plateforme Netflix (qui a acquis la société Roald Dahl Story Company en 2021) que le public pourra se régaler de La Merveilleuse histoire de Henry Sugar, moyen métrage d’une quarantaine de minutes dont le format a été jugé plus adapté au streaming par son réalisateur.
En réalité, ce film n’est pas l’unique adaptation de l’écrivain britannique sortie sur la plateforme à l’automne. Wes Anderson propose en effet trois autres formats courts: Le Cygne, Le Preneur de rats et Venin.
Après le succès planétaire de Tim Burton avec Charlie et la Chocolaterie, quel autre cinéaste aurait pu donc retranscrire l’imaginaire à la fois poétique, loufoque et légèrement sombre de Roald Dahl ? Assurément Wes Anderson! Son univers pastel et absurde sert à merveille l’histoire de Henry Sugar, un homme au nom gourmand, obsédé par le jeu.
C’est Roald Dahl lui-même, interprété par Ralph Fiennes, qui ouvre ce conte en images. Il explique être chargé de la retranscription de la véritable histoire de Henry Sugar (Benedict Cumberbatch), riche quadragénaire célibataire.
De Roald Dahl au Petit Prince?
Quand M. Sugar tombe par hasard sur un mystérieux petit cahier en cuir, une seconde histoire apparaît telle une poupée russe. Celle de Imdad Khan (Ben Kingsley), l’homme qui voyait sans ses yeux après des années d’entraînement à aiguiser d’abord sa concentration, puis sa vision, les yeux parfaitement clos. Un récit onirique qui n’est pas sans rappeler le conseil d’un certain Renard chez Saint-Exupéry. Notamment lorsqu’un médecin, fasciné par M. Khan, lui demande quelle partie du corps assure alors sa vision, et que le spectateur peut immédiatement répondre qu’« on ne voit bien qu’avec le cœur ».
M. Sugar va essayer d’acquérir cette faculté extraordinaire le plus rapidement possible. Son but? Maximiser ses gains au jeu, en devinant simplement les cartes du croupier. Mais est-ce là la volonté la plus noble ?
La mise en scène théâtrale de Wes Anderson
L’intervention du narrateur Roald Dahl dès la première scène est comme une promesse au spectateur. Ce dernier va en effet assister à un conte comme il verrait une pièce de théâtre, où les personnages se permettent des apartés ou des monologues. Wes Anderson a pensé cette mise en scène théâtrale dans les moindres détails, fidèle à son esthétisme millimétré: les mélanges de couleurs choisis et adaptés à chaque situation constituent un véritable bonbon visuel.
Via cette palette pastel, les mouvements peu naturels des personnages et l’insertion de paysages dessinés, Wes Anderson renforce l’univers surréaliste de La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar. Et remporte ainsi le pari de transposer à l’écran l’imaginaire des enfants à qui l’on conte des histoires.
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La Merveilleuse histoire de Henry Sugar, de Wes Anderson. Durée: 39 min. Sur Netflix.
Article rédigé par Apolline Authier
