Voir Alice gran­dir et s’éman­ci­per au TNP

Un livre sans image ? Quelle idée ! Ce monde sage des adultes n’en­chante pas Alice, qui s’en­nuie de pied ferme. Passe alors un lapin: elle le suit et se faisant, tombe dans un terrier qui s’avère mener au monde des rêves. Ici, tout est sans queue ni tête, bien opposé au monde ordonné des adultes. Des aven­tures fantas­tiques attendent la jeune fille, peuplées d’étranges person­na­ges… Tout le monde recon­naît là l’his­toire d’Alice au pays des merveilles. Mais c’est l’adap­ta­tion Les Méta­mor­phoses d’Alice, créa­tion 2023 de la Compa­gnie Pour ainsi dire, que le TNP propose de décou­vrir en février.

Alice au pays des merveilles, entre chan­sons et projec­tions vidéo

Pour donner corps à ce conte, deux comé­diens seule­ment: l’un incar­nant tour à tour l’en­semble des person­nages, de la tyran­nique Reine de Coeur à l’en­fu­meuse chenille; l’autre, Alice. Tous deux chan­teurs lyriques, ils servent l’oni­risme de la pièce avec des instants chan­tés, accom­pa­gnés d’un clari­net­tiste et d’un clavié­riste. La débauche d’ima­gi­na­tion de l’œuvre origi­nale se traduit par un spec­tacle très visuel, où la projec­tion vidéo figure les étapes du voyage d’Alice, nimbant le fond de la scène d’images chimé­riques. Les tableaux se succèdent ainsi, comme des miroirs reflé­tant toutes les facettes d’Alice.

C’est en rêvant qu’A­lice se méta­mor­phose

“Ce qui m’in­té­resse dans l’his­toire de Lewis Caroll, c’est comment Alice se réalise à travers ce rêve qu’elle fait, révèle la metteuse en scène Sylviane Fortuny. Elle vit des aven­tures étranges, un peu effrayantes, elle ne sait pas où elle va mais elle y va avec un immense désir de vivre. Cela lui permet de décou­vrir qui elle est.” Là résident les fameuses méta­mor­phoses d’Alice qui, dans la pièce, gran­dit moins en taille qu’en matu­rité lors de cette aven­ture hors normes. “Alice gran­dit parce qu’elle n’a pas peur de l’in­connu”, résume Sylviane Fortuny. Belle leçon de vie.

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