Plus que jamais, cette 6e édition du festival Karavel reflète les craintes et les espoirs véhiculés par l’air du temps. Non seulement les danseurs de hip-hop invités par Mourad Merzouki ont des choses à dire, mais ils le font avec inventivité, en développant des langages chorégraphiques riches et souvent d’une grande beauté.
Parmi les 7 soirées proposées, on retiendra tout particulièrement celle réunissant la compagnie Alexandra N’Possee, qui porte avec Les S’tazunis un regard moqueur sur les clichés américains, en mêlant gestuelle hip-hop et acrobaties ; la nouvelle création engagée de Pierre Rigal, Standards, qui interroge la notion de “ Liberté, Égalité, Fraternité ” avec des danseurs et des lumières magnifiques ; et le premier projet personnel de Rachid Hamchaoui, baptisé Arts-terre, qui donne à voir les forces et les fragilités qui habitent tout danseur (dès 8 ans). Les ados (dès 14 ans) pourront découvrir gratuitement, lors d’une répétition publique, l’univers de la compagnie Najib Guerfi, qui explore avec Tu es moi la part obscure de l’être humain ; et dialoguer avec les danseurs de la compagnie Second Souffle, qui mêlent l’énergie du break à la poésie du butô, à l’issue d’un extrait de leur spectacle.
En cadeau de clôture, Mourad reprendra Récital à 40 imaginé pour le défilé de la Biennale de la danse. Cette version revisitée du cultissime Récital, créé en 1998 par sa compagnie Käfig, sera interprétée par 40 personnalités du hip-hop âgées de 20 à 50 ans. Un moment magique. Le même soir, la compagnie Pro Phenomen enflammera la scène avec Signum, pièce incandescente sur les crises que traversent nos sociétés ; Fred Bendongué présentera en solo un extrait de sa prochaine création ; puis la soirée s’achèvera par un grand bal funk – hip-hop avec la fanfare Les Traîne-Savates.
Blandine Dauvilaire.