Pepícek et Aninka, frère et sœur, chantent dans la rue pour espérer gagner de quoi nourrir leur mère malade. Mais les voilà qui se font chasser par les commerçants, un policier et surtout le sinistre Brundibár qui joue de l’orgue de barbarie.
Aidés par des animaux, les enfants vont revenir à la charge, entraînant avec eux une bande d’écoliers prêts à en découdre avec le tyrannique musicien.
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Ceci est une fable qui, évoquant à la fois Hansel et Gretel et Les musiciens de Brême, envoie un message positif: les plus vulnérables l’emportent par la solidarité et la ruse sur ceux qui peuvent leur faire du mal. Mais derrière la naïveté du conte se cache une réalité tragique.
Brundibar, un opéra né dans les camps
Car cet opéra en deux actes a été créé en 1942 par le compositeur polonais Hans Krása, pour et avec les enfants qui étaient internés comme lui au camp de Terezin.
Plusieurs représentations de Brundibar ont d’ailleurs été données de manière totalement clandestine à l’intérieur même du camp. Le musicien et la plupart des enfants ont ensuite péri à Auschwitz.
Un historique que les plus jeunes spectacteur.ices n’ont pas besoin de connaître pour profiter pleinement de l’opéra mais qui, pour les autres, plane sur la scène de la Renaissance et celle de Théo Argence où il est joué au mois de mai.
D’autant que, comme dans l’œuvre originale, tous les personnages sont incarnés par les enfants de la Maîtrise de l’Opéra. Hormis celui de Brundibar, interprété par un chanteur adulte.
L’émotion poignante transmise par leurs chœurs magnifiques est toutefois adoucie par les costumes extraordinaires et la mise en scène enjouée de Jeanne Candel pour laquelle Brundibar représente “une expérience de la liberté et de la résistance”.