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Les atouts de mon libraire
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Les atouts de mon libraire

Publié le 04/11/2013

Près de chez nous, ils sont nombreux, ces libraires indé­pen­dants avec lesquels on peut tisser une rela­tion de confiance et qui, au jour le jour, réin­ventent les librai­ries en lieux pleins de vie, de fantai­sie et de plai­sirs parta­gés. Pous­sons les portes de ces enseignes qui ont toutes leur tempé­ra­ment et leur style. Portraits de quelques chouettes librai­ries parmi d’autres.

Par Aude Spil­mont.

 

Pied de nez au désen­chan­te­ment

Le contexte a beau être morose, les libraires indé­pen­dants se bougent, résistent et font valoir leurs diffé­rences. 

« Chez mon libraire, on voit les choses en grand », « chez mon libraire, on en connaît un rayon », « chez mon libraire, on est aux petits oignons  », voilà quelques-uns des slogans qui vont fleu­rir dès novembre dans la presse, sur Inter­net et dans les librai­ries. Et parce qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, c’est l’as­so­cia­tion Libraires en Rhône-Alpes qui est à l’ini­tia­tive de cette campagne de promo­tion. À sa tête, Marion Baudoin explique : « les libraires indé­pen­dants ont des atouts : la proxi­mité, le choix, le conseil. Et ils veulent le faire savoir ». 

Offen­sifs, nos libraires ? Réalistes, mais surtout pas désen­chan­tés. Certes, le contexte est indé­nia­ble­ment diffi­cile pour la profes­sion. Aujourd’­hui, beau­coup d’en­seignes sont fragi­li­sées par un taux de renta­bi­lité ridi­cu­le­ment bas (moins de 1 %), la hausse des loyers, le déve­lop­pe­ment de l’E-commer­ceÂ… À Lyon, une réelle dyna­mique souffle néan­moins dans le monde des librai­ries indé­pen­dantes, qui résistent bien mieux que les gros masto­dontes (Virgin a fermé, Chapitre.com, racheté par une filiale de France Loisirs, est à vendre, Decitre a réduit la voilure de son offreÂ…). Il est d’ailleurs loin le temps, à Lyon, où tout se concen­trait autour de la place Belle­cour, dans les mains d’une poignée de grosses enseignes. En une quin­zaine d’an­nées, une multi­tude de librai­ries de quar­tier ont fait leur appa­ri­tion dans l’ag­glo­mé­ra­tion. On en dénombre actuel­le­ment une tren­taine. 

 

 

Garant de la vita­lité édito­riale

Dans ce maillage de proxi­mité, les lecteurs ont gagné en terme de diver­sité de propo­si­tions. Chaque géné­ra­liste a son style, qui témoigne des choix du libraire et de sa façon de mettre en scène le livre. À Lyon, la jeunesse est aussi parti­cu­liè­re­ment bien servie, avec pas moins de trois échoppes spécia­li­sées, et de beaux rayons pour les enfants chez la plupart des géné­ra­listes. D’autres boutiques proposent une offre théma­tique resser­rée : Musi­ca­lame, Raconte-moi la Terre, In CuisineÂ… Dans ces librai­ries nouvelle géné­ra­tion, qui ne ressemblent pas aux temples du savoir un peu froids d’an­tan, les libraires font aussi preuve d’ima­gi­na­tion en orga­ni­sant des rencontres d’au­teurs, des ateliers pour les enfants, des clubs de lecture où les débats sont vifs, des temps de conte où s’en­vole l’ima­gi­nai­reÂ… Mais pour tous, le maître mot essen­tiel est le conseil. « Il ne faut cesser de le répé­ter, depuis la loi Lang sur le prix unique du livre, les livres ne sont pas plus chers dans les librai­ries indé­pen­dantes, avec en plus cette approche humaine et person­na­li­sée », souligne Marion Baudoin. Et si on peut y trou­ver ce qu’on cherche, on peut aussi y décou­vrir ce qu’on ne soupçon­nait pas : un premier roman inouï, un album d’un petit éditeur nova­teur et atypiqueÂ… Les libraires indé­pen­dants en sont les déni­cheurs et les passeurs, aux anti­podes d’Ama­zon qui vend indif­fé­rem­ment des rasoirs, des couches ou des bouquins trans­por­tés dans des entre­pôts sans âme par de nouveaux forçats du travail. Nos libraires se bougent. À nous, lecteurs, de soute­nir ces garants de la diver­sité édito­riale. À nous de trans­mettre égale­ment à nos enfants une certaine idée de la litté­ra­ture qui cultive le plai­sir de la rencontre.

 

L’en­vo­lée par les livres

Il est des lieux qui méritent d’être connus de tous. La librai­rie spécia­li­sée jeunesse À Titre d’Aile est de ceux-là. Pas seule­ment parce que le lieu est joli­ment accueillant. Aussi et surtout parce que les deux libraires, Carole et Cédric, connaissent parfai­te­ment leurs rayons et qu’ils ont une vraie réflexion sur le livre et l’en­fant. Ces deux anciens éduca­teurs ont créé, il y a bien­tôt huit ans, À Titre d’Aile sur les pentes de la Croix-Rousse (un quar­tier qui se carac­té­rise par sa mixité sociale), avec l’idée de désa­cra­li­ser l’en­trée dans une librai­rie. « Pour nous, le livre n’est pas un enjeu de réus­site mais de plai­sir et de partage. C’est un formi­dable inter­mé­diaire dans la rela­tion entre l’en­fant et l’adulte. Nous sommes aussi convain­cus qu’il peut répondre aux nombreux ques­tion­ne­ments des adoles­cents », souligne Cédric. Dans leur librai­rie qui réunit 8 000 réfé­rences, la sélec­tion puise dans le meilleur de l’édi­tion jeunesse, que ce soit auprès de grands éditeurs ou de petites maisons aux conte­nus plus auda­cieux. Pour faire vivre les livres autre­ment, les deux libraires orga­nisent aussi régu­liè­re­ment des expos, rencontres d’au­teurs ou lectures contées. Un club de lecture ados a égale­ment vu le jour. À Titre d’Aile est d’ailleurs la seule librai­rie de Lyon à dispo­ser d’une salle à part, dédiée aux collé­giens et lycéens, avec une offre adap­tée (fantasy, polar, livre docu­men­taire, manga). « Les ados ont plus de diffi­cul­tés à entrer dans une librai­rie et n’ont pas envie de se retrou­ver au milieu des pous­settes. Nous avons donc conçu un espace pour eux, avec un canapé où ils peuvent s’ins­tal­ler pour bouqui­ner » explique Cédric. Le canapé a ses habi­tués, des ados pas fran­che­ment mutiques et désa­bu­sés. « Ils sont heureux d’échan­ger sur les bouquins qui les passionnent ». Cédric aussi, ça tombe bien ! 

À Titre d’Aile 

23, rue des Tables-Clau­diennes, angle montée de la Grande-Côte, Lyon 1er. Tél. 09 52 74 69 20. www.atitre­daile.com

> Le coup de cÂœoeur de la librai­rie. 

Le CÂœur des louves, de Stéphane Servant. Un livre hale­tant et dense qui raconte l’his­toire de Célia, de retour avec sa mère (écri­vain en mal d’ins­pi­ra­tion) dans son village d’en­fance. L’his­toire nous embarque entre réel et fantas­tique, l’écri­ture est magni­fique. Dès 14 ans. Éd. du Rouergue.


L’Âœoeil aiguisé, l’es­prit en alerte

À l’ori­gine d’Ouvrir l’ÂŒil figurent Sandrine et Cissé. Elle est prof de français, lui s’est converti au plai­sir de lire sur le tard. « Compte tenu de mes origines sociales, j’avais le senti­ment que le livre n’était pas pour moi. J’ai fini par décou­vrir que lire pouvait être jouis­sif, drôle et simple, comme l’évi­dence d’une rencontre où l’on se sent entrer en réson­nance avec l’autre », confie Cissé. Voilà déjà 7 ans que le couple a créé, avec la modique somme de 7 500 euros, Ouvrir l’ÂŒil, une librai­rie de carac­tère pas élitiste mais exigeante. Sur la porte d’en­trée, d’em­blée le ton est donné, avec une cita­tion emprun­tée à Soarès : « il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre ». Litté­ra­ture, essais, ici les bouquins sont minu­tieu­se­ment choi­sis pour « leur poten­tia­lité à nous émou­voir, titiller notre intel­li­gence et notre rapport au monde et pourquoi pas produire un avant et un après », défend Cissé. Une large place est égale­ment accor­dée au graphisme avec des éditeurs auda­cieux comme Magnani, dont les albums s’adressent aux 7 à 77 ans. Sur la mezza­nine, les plus petits ont aussi des rayons rien que pour eux. S’y disputent sans distinc­tion des nouveau­tés pleines de fantai­sie (les éditions du Rouergue sont en bonne place) et des incon­tour­nables de réfé­rence dont Petit bleu et petit jaune, qui n’a pas pris une ride depuis les années 70.

Ouvrir l’ÂŒoeil 

18, rue des Capu­cins. Lyon 1er. Tél. 04 78 27 69 29. http://ouvrir­loeil.blog­spot.fr 

> Le coup de cÂœoeur de la librai­rie. 

Issun Bôshi, l’en­fant qui n’était pas plus haut qu’un pouce, d’Ici­nori.
Éd. Actes Sud. Un magni­fique conte tradi­tion­nel japo­nais, illus­tré par un travail séri­gra­phique origi­nal et foison­nant. Dès 6 ans.

 

Une librai­rie qui décape

Qui a dit que les librai­ries étaient des endroits pous­sié­reux, aussi silen­cieux qu’une église, avec des libraires austères qui vous assènent leur savoir du haut de leurs échelles et vous laissent un goût de « j’suis pas à la hauteur » ? Déjà seize ans que Vive­ment Dimanche prouve joyeu­se­ment le contraire. Dans cette librai­rie pleine de vie, on vous accueille à hauteur de petit bonhomme ou de grande personne, avec le souci de vous mettre à l’aise, que vous souhai­tiez flâner tranquille­ment ou être guidés au plus proche de vos attentes. Les vitrines renou­ve­lées toutes les trois semaines, avec parfois de drôles de théma­tiques, sont comme des surprises. On trouve aussi des petits mots lais­sés par le club ados sur les livres qu’ils ont aimés. L’en­droit est égale­ment propice aux rencontres avec des auteurs et illus­tra­teurs, venus papo­ter avec leurs lecteurs, petits ou grands. Fina­le­ment, Vive­ment Dimanche est à l’image de que Maya Flan­din avait imaginé, un lieu réso­lu­ment « ouvert à tous  », sans se douter que les habi­tants du quar­tier se l’ap­pro­prie­raient aussi faci­le­ment. Une librai­rie géné­ra­liste qui s’est d’ailleurs agran­die au fil du temps et qui dispose d’une salle entière dédiée à la jeunesse, avec des repères par tranche d’âge et par théma­tique. Y figure la quasi-tota­lité du fond de l’École des Loisirs et plein d’autres éditeurs de qualité qui riva­lisent d’ima­gi­na­tion. « Si on veut des lecteurs, il faut les embarquer tout petits. Rien ne nous fait plus plai­sir, avec toute l’équipe, que de voir venir, seuls, à la librai­rie, les enfants qui ont grandi ». Et Maya d’ajou­ter : « le travail d’un libraire est de la dentelle. Il faut faire se rencon­trer le bon livre, au bon moment, avec la bonne personne. Nous ne sommes pas là pour pres­crire nos chefs-d’Âœuvre mais pour être à l’écoute et propo­ser  ». Dans sa volonté de trans­mettre le bonheur de lire, elle n’hé­site d’ailleurs pas à répondre aux solli­ci­ta­tions des médias (France Info, La Grande Librai­rie sur France 5, LCIÂ…). « Pas pour jouer les critiques dézin­gueurs soucieux de briller » précise-t-elle, « seule­ment pour faire parta­ger de belles décou­vertes, celles qui donnent envie de pous­ser la porte d’une librai­rie ».

Vive­ment Dimanche 

4, rue du Chariot-d’Or, Lyon 4e. Tél. 04 78 27 44 10. www.vive­ment­di­manche.com

 

> Le coup de cÂœoeur de la librai­rie. 

3 Contes cruels, de Perce­val Barrier et Matthieu Sylvan­der. Éd. École des Loisirs. 

Une histoire savou­reuse qui oppose des anti­hé­ros du pota­ger à une vache et un lapin diabo­liques. Cruel­le­ment drôle. Dès 4 ans. 

 

 

Précur­seur passionné

À l’ins­tar de l’au­teur Daniel Pennac, on peut émettre l’hy­po­thèse que la passion est une excel­lente cour­roie de trans­mis­sion.
L’en­thou­siasme, voilà ce qui anime Françoise Vincent Guilla­bert, fonda­trice, il y a 18 ans, d’À Pleine Page, la première librai­rie jeunesse à Lyon. Conser­va­teur d’une biblio­thèque puis conseillère pour le livre à la DRAC*, elle en connais­sait déjà un rayon sur le livre. Mais l’en­vie d’être dans un rapport de liberté et de créer une vraie librai­rie de conseil pour les plus jeunes lecteurs la chatouillait gran­de­ment. Elle n’a pas écouté ceux qui la dissua­daient de cette folie. Bien lui en a pris. Avec ses deux jeunes acolytes, Gaëlle et Colin, Françoise s’at­tache à faire connaître « l’ex­tra­or­di­naire richesse et la créa­ti­vité de l’édi­tion jeunesse, si peu mise en avant dans la presse, a contra­rio des livres pour adultes ». Son exper­tise sur l’édi­tion jeunesse est d’ailleurs large­ment recon­nue par les profes­sion­nels. La librai­rie, four­nis­seur offi­ciel des biblio­thèques de Lyon, est présente dans de nombreux salons du livre. Fictions, docu­men­taires, contes, poésie, livres d’artÂ… Dans les rayons, l’offre est riche pour les petits comme pour les ados. Les moins de 3 ans, ces futurs lecteurs auxquels elle accorde tant d’im­por­tance, ont même un espace coloré et cocoo­ning rien que pour eux. « Nous prenons le temps d’échan­ger avec les parents des petits. S’ils ne sentent pas un livre, il ne faut pas insis­ter. Ce sont eux les passeurs, or on ne trans­met bien que ce qu’on aime ». Propo­ser mais non pas pres­crire est le credo de la librai­rie. Le partage est aussi un moteur, avec des rendez-vous mensuels de lecture pour les moins de 4 ans. Outre le club ados, un club lecture 7–10 ans a aussi ouvert depuis la rentrée et fait déjà carton plein. Preuve en est que la passion est conta­gieuse. 

À Pleine Page 

2, rue Palais-Grillet. Lyon 2e. Tél. 04 72 77 99 30. www.librai­riea­plei­ne­page.com

*DRAC : Direc­tion Régio­nale des Affaires Cultu­relles.

> Le coup de cÂœoeur de la librai­rie. 

L’Ombre de chacun, de Méla­nie Rutten. Éd. MeMo. Un récit initia­tique très fort sur le thème de gran­dir et qui prend de l’épais­seur à chaque fois qu’on le lit. Dès 6 ans.

  

L’ins­ti­tu­tion pas sage

Elle porte le joli nom de Passages. Pas seule­ment pour la réfé­rence à un recueil d’Henri Michaux, mais aussi parce que ses libraires « se perçoivent comme des passeurs entre les auteurs et les lecteurs. Et dans Passages, il y a pas sage », s’amuse mali­cieu­se­ment Érik Fitoussi. En 13 ans, avec sa compagne Françoise Char­riau, ils ont relevé le défi de faire de Passages LA librai­rie de réfé­rence à Lyon en matière de litté­ra­ture et de sciences humaines. Elle serait presque deve­nue une insti­tu­tion mais Érik, qui connaît le poids des mots (et celui des cartons pleins de livres, dixit), n’aime pas du tout ce vocable pompeux. N’em­pêche que la répu­ta­tion de Passages déborde celle d’une librai­rie de proxi­mité et draine bien plus large. L’am­pleur des rayons, qui s’épa­nouissent sur 250 m2, la qualité édito­riale, la dispo­ni­bi­lité des 10 libraires que compte Passages et l’ex­tra­or­di­naire dyna­mique des rencontres expliquent ce succès. Les petits mots pour mettre en avant les coups de cÂœur attisent aussi la sympa­thie des lecteurs. Côté jeunesse, le rayon n’est vrai­ment pas le plus volu­mi­neux de la librai­rie, mais la qualité est fran­che­ment au rendez-vous. L’ar­ri­vée de Céline, depuis un an, aux manettes du secteur jeunesse a aussi insuf­flé un vent de fraî­cheur. Elle n’a pas son pareil pour commu­niquer l’en­vie de dévo­rer tout cru un bouquin et elle est incol­lable sur tout. Elle peut causer Tchoupi ou Harry Potter. Elle aime aussi défendre ses auteurs favo­ris du moment : « Émilie Vast et la poésie de son graphisme, Méla­nie Rutten et ses albums très enve­lop­pants, Anne Herbauts et la musi­ca­lité de ses mots »Â… Chez Passages, les auteures illus­tra­trices Delphine Perret, Clémen­tine Sour­dais et Anne­lore Parot sont au programme des rencontres de cet automne. 

Passages 

11, rue de Brest, Lyon 2e. Tél. 04 72 56 34 84. http://librai­rie­pas­sages.word­press.com

> Le coup de cÂœoeur de la librai­rie. 

172 heures sur la lune, de Johan Hars­tad. Éd. Albin Michel jeunesse. Trois adoles­cents qui ont gagné un concours partent en récom­pense sur la lune. À leur arri­vée, rien ne se passe comme ils l’ont imaginé. Ce fabu­leux roman à suspens se lit tambour battant. Dès 13 ans.

 

Pas à pages entraî­nant

Dans une vie anté­rieure, Florence Grim­bert menait une vie pari­sienne de cadre supé­rieur. En 2005, elle déci­dait de réali­ser un vieux rêve : ouvrir une librai­rie spécia­li­sée jeunesse. « J’ai toujours baigné dans l’uni­vers des livres, ma mère était biblio­thé­caire. Mon mari travaillait dans l’édi­tion pour enfants ». Dans sa boutique, Les Loupiots, qu’elle quali­fie de « caverne d’Ali Baba où l’on peut prendre le temps de foui­ner », elle met au défi chaque enfant de trou­ver son bonheur. « Derniè­re­ment, des
enfants sont arri­vés en faisant la tête à l’idée de se retrou­ver dans une librai­rie avec des bons cadeaux qu’ils avaient reçus. Je leur ai fait plein de propo­si­tions. Ils ont fini par s’ex­ta­sier et n’ar­ri­vaient plus à choi­sir
 ». Dans le joyeux caphar­naüm des
Loupiots, entre les livres sonores, les BD, les albums, les romans, les livres docu­men­taires ou les livres d’ac­ti­vi­tés, il y a de quoi titiller la curio­sité du plus récal­ci­trant à la lecture. Sans ostra­cisme, la librai­rie propose aussi un large éven­tail de jeux d’éveil, jeux de société et loisirs créa­tifs. 

Les Loupiots 

44, rue Frank­lin. Lyon 2e. Tél. 04 72 56 06 12. http://leslou­piots.eu

 

> Le coup de cÂœoeur de la librai­rie. 

L’Ogre qui n’avait peur de rien, de Sandrine Beau et Soufie.
Éd. des Braques. Une histoire facé­tieuse qui renou­velle le thème de l’ogre avec une petite fille même pas effrayée. Dès 4 ans.

 

La voie est libre

À La Voie aux Chapitres, tout est soigné, du choix des livres en passant par l’ac­cueil, bien­veillant et jamais insis­tant, jusqu’au mobi­lier aux courbes arron­dies conçu par le plas­ti­cien Pierre David, qui a notam­ment réalisé l’ac­cueil des Subsis­tances. Arrivé à matu­rité profes­sion­nelle après avoir travaillé 12 ans dans de grandes librai­ries lyon­naises, Sylvain Fourel a ouvert La Voie aux
Chapitres
il y a quatre ans, en l’ayant pensée dans les moindres détails. Et ça se sent. Il connaît la Guillo­tière comme sa poche et sentait le moment venu, dans ce quar­tier en plein déve­lop­pe­ment, d’ou­vrir « un lieu chaleu­reux qui propose un doux mélange de litté­ra­ture popu­laire et de litté­ra­ture plus poin­tue, un rayon de poésie (qu’il aime tant défendre), des sciences humaines et plein d’al­bums pour les enfants ». Un lien de confiance s’est construit avec les habi­tants du quar­tier, alors pour leur offrir plus grand, Sylvain a poussé, il y a un an, les murs de la librai­rie. L’es­pace jeunesse qui connais­sait un beau succès a ainsi multi­plié par quatre sa super­fi­cie. Il n’a rien perdu de sa subtile alchi­mie. Les maisons d’édi­tion piliers de la litté­ra­ture jeunesse (le Père Castor, l’École des
Loisirs, Galli­mard jeunes­seÂ…) côtoient des éditeurs indé­pen­dants qui osent des albums éton­nants et stimu­lants (Tour­billon, Les Grandes Person­nesÂ…). Parmi les aficio­na­dos de la librai­rie, Sylvain compte des adultes aussi bien que des enfants, dont un petit bonhomme qui a pris l’ha­bi­tude de traî­ner sa nounou à la librai­rie après l’école et des adoles­cents d’une unité de réédu­ca­tion qui ont fini par venir sans leurs éduca­teurs. 

La Voie aux Chapitres 

4, rue Sainte-Jérôme, Lyon 7e. Tél. 04 37 70 41 62. http://lavoieaux­cha­pitres.word­press.com

 

> Le coup de cÂœoeur de la librai­rie. 

Le Chat botté, sur un texte de Charles Perrault, illus­tré par Clémen­tine Sour­dais.
Éd. Hélium. Les décors décou­pés de ce livre accor­déon sont une merveille. Dès 2 ans. Clémen­tine Sour­dais propo­sera un atelier pour les enfants le 9 novembre, entre 10h et 13h.

 

Croquons la vie à pleine page

Une devan­ture rigo­lote avec un arbre qui se déploie. À l’in­té­rieur, un décor d’ara­besques aux couleurs pétantes. Bien­ve­nue chez Croque­li­nottes, une librai­rie jeunesse où on a le droit de se poser sur le canapé ou sur le tapis pour feuille­ter un ouvrage, sans forcé­ment l’ache­ter. Dans les rayons, le clas­se­ment est comme chez les géné­ra­listes, pour que chacun y trouve son compte : litté­ra­ture, album, poli­cier, art, docu­men­taire, acti­vité manuel­le… « Ce qui est fabu­leux, c’est de se rendre compte que les livres accom­pagnent le déve­lop­pe­ment de l’en­fant et les moments forts de la vie. On vient pour fêter un anni­ver­saire, cher­cher une belle histoire du soir à parta­ger, trou­ver un ouvrage qui aborde la nais­sance d’un petit frère ou d’une petite sÂœur. Derniè­re­ment, une dame grave­ment malade nous a demandé de faire une sélec­tion en litté­ra­ture jeunesse pour sa petite-fille. Elle souhaite conti­nuer de lui trans­mettre, même après son décès, de belles choses. C’est pour nous une grande respon­sa­bi­lité et cela nous a beau­coup touchés », confie Aman­dine, fonda­trice de la librai­rie. Chez Croque­li­nottes, qui dispose d’une vaste arrière-salle avec une verrière, tout est aussi prétexte pour faire la fête du livre toute l’an­née : conteurs, éveil musi­cal, lectures apéros et dédi­caces, bal livresque, ateliers avec les Mamou­ch­kasÂ… Le 9 novembre, l’in­vi­tée spéciale sera l’as­so­cia­tion Inkoo­zing pour un atelier deux en un, couture et séri­gra­phie.

Croque­li­nottes

23, rue de la Résis­tance à Saint-Étienne. Tél. 04 77 41 03 47. http://croque­li­nottes.fr

> Le coup de cÂœoeur de la librai­rie. 

On n’est pas des poupées, de Delphine Beau­vois et Claire Cantais. 

Éd. La Ville Brûle. Un mani­feste fémi­niste illus­tré, plein de fantai­sie, qui s’at­taque aux injonc­tions faites aux filles dès leur plus jeune âge. Dès 5 ans.

 

 

Un tram­way nommé désir

Pendant 10 ans, la très chouette Librai­rie du Tram­way a été asso­ciée au nom d’Anne Casti­nel
avant qu’elle ne soit obli­gée, pour raisons person­nelles, de passer le flam­beau. Depuis trois ans, Frédé­rique Pingault et Romain Vachoux pour­suivent l’aven­ture du Tram­way avec la même exigence de qualité que la fonda­trice de la librai­rie. La clien­tèle est d’ailleurs restée fidèle. Mais les deux jeunes libraires ont aussi imprimé leur marque. « La clien­tèle était en grande partie compo­sée de personnes qui travaillent dans le secteur du palais de justice et de la Part-Dieu. Nous avons souhaité renfor­cer l’iden­tité d’une librai­rie géné­ra­liste de quar­tier ouverte aux familles », précise Frédé­rique. L’es­pace jeunesse a donc été agrandi et ré-agencé autour d’une cabane ludique avec des couleurs chaudes. On y trouve une belle et large sélec­tion d’ou­vrages de litté­ra­ture jeunesse mais aussi des BD, des nouveau­tés pour ados et même un petit rayon spécial pop-up. Dans un même souci d’ou­ver­ture et de viva­cité, les deux libraires ont aussi déve­loppé des anima­tions (rencontres d’au­teurs, signa­tures). En parte­na­riat avec la mairie du 3e et deux autres librai­ries, ils ont égale­ment eu l’ex­cel­lente idée de créer un Salon du livre ados et jeunes adultes. « Cette année, nous avons réunis près de 1 000 visi­teurs pour un public réputé peu captif », se réjouit Romain. 

Passez-vous le mot, la seconde édition prévue en février (sur le thème du polar) réunira de grands noms de la litté­ra­ture jeunesse : Chris­tian Grenier, Marie-Aude Murail, Jean-Claude Mour­le­vatÂ… Au Tram­way, on sait habi­le­ment faire du livre un objet du désir.

Librai­rie du Tram­way 

92, rue Moncey. Lyon 3e. Tél. 04 78 14 52 27. www.lali­brai­rie­du­tram­way.com

> Le coup de cÂœoeur de la librai­rie. 

Jenny la cow-boy, de Jean Gourou­nas.
Éd. L’Ate­lier du Pois­son Soluble. Un album déca­pant et savou­reux sur une petite fille qui ne manque pas de tempé­ra­ment. Dès 4 ans. 

 

Le pavillon des partages

Lire, siro­ter, dessi­ner, papo­ter, philo­so­pherÂ… Mais où diable peut-on faire tout cela à la fois ? Au café librai­rie Les Yeux dans les Arbres, perché sur le plateau de la Croix-Rousse. Ici se mixent et se déclinent plusieurs espaces multi­vi­ta­mi­nés. Une large place est accor­dée aux livres, avec le coin pour les grands mais aussi celui pour les petits, dans lequel figurent en bonne place des éditeurs comme Auzou, Thierry Magnier, Rue du Monde. On peut venir se poser à l’es­pace café pour boire un choco­lat, un thé ou un jus de fruit, tout en pico­rant des mots et des images dans des livres en accès libre ou en regar­dant l’expo du moment. Mais aux Yeux dans les Arbres, réso­lu­ment ouverts sur de multiples hori­zons, les enfants sont égale­ment invi­tés à penser très grand dans des ateliers philo, à libé­rer leur imagi­na­tion dans des ateliers d’écri­ture avec l’as­so­cia­tion Au fil de la langue, à tisser avec Soie­rie vivante, à s’ini­tier au dessin de modeÂ… Des lectures et des rencontres d’au­teurs émaillent égale­ment la program­ma­tion de ce lieu placé sous le signe du plai­sir partagé. 

Les Yeux dans les Arbres 

1, rue du Pavillon, Lyon 4e. Tél. 04 27 44 69 55.

> Le coup de cÂœoeur de la librai­rie. 

Un peu perdu, de Chris Haug­ton. Éd. Thierry Magnier. L’his­toire pleine de tendresse d’un petit écureuil qui a perdu sa maman. Dès 3 ans. 

 

 Décro­chons la lune

À Lune et l’Autre offi­cient sans chichi Marie et Céline, qui se complètent fort bien. L’une a un penchant certain pour la litté­ra­ture, l’autre raffole du graphisme. Déjà 6 ans que ces deux jeunes libraires ont repris l’en­seigne, bien connue, de Blan­dine Blanc. La librai­rie n’a rien perdu de sa superbe en matière de litté­ra­ture, mais s’est ouverte à d’autres hori­zons univer­sels. À Saint-Étienne, pépi­nière de créa­teurs et élue ville Unesco du design, le duo a souhaité offrir un beau rayon d’art et de design. Des artistes et des étudiants des beaux-arts en ont fait leur repère. L’es­pace jeunesse s’est aussi étoffé de beaux albums illus­trés. MeMo, avec ses livres d’ar­tistes, fait partie des éditeurs chou­chous. L’objec­tif était de créer des conni­vences et des compli­ci­tés avec les habi­tants du quar­tier, petits et grands. Pari réussi. Marie et Céline connaissent bien leurs jeunes lecteurs et sont capables de dire à celui qui vient cher­cher un cadeau pour l’an­ni­ver­saire d’un copain : « celui-là, il l’a déjà. Celui-ci ferait son petit effetÂ… » À Lune et l’Autre, des rendez-vous de théâtre japo­nais contés étoilent la vie de la librai­rie. Des petits bandeaux à en-tête, « Nos pleines lunes », distil­lés sur des ouvrages coups de cÂœur, sont comme des inci­ta­tions à décro­cher la lune. 

Lune et l’Autre 

19, rue Pierre-Bérard à Saint-Étienne. Tél. 04 77 32 58 49. http://lunet­lautre.canal­blog.com

> Le coup de cÂœoeur de la librai­rie. 

Drôle d’en­cy­clo­pé­die, d’Adrienne Barman. Éd. La Joie de Lire.
Un inven­taire d’ani­maux clas­sés selon la fantai­sie de l’illus­tra­trice : les bavards, les cham­pions de l’apnée, les mena­césÂ…. Déso­pi­lant. Dès 3 ans.

 

 

 

 

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