À chacun ses Micro Mondes
Dédié aux arts immersifs, le festival Micro Mondes invite les spectateurs à entrer dans l’univers intimiste des artistes et à partager des moments sensibles. Rencontre avec Céline Le Roux, sa directrice.
Rappelez-nous la particularité de ce festival…
Micro Mondes est un festival de spectacles vivants et de multimédia, qui propose au public de vivre une autre relation aux spectacles par le biais de l’immersion. Le spectateur n’est jamais assis dans un fauteuil face à une scène, mais toujours invité à rentrer à l’intérieur du décor pour y vivre une expérience sensorielle. Il peut contempler ce qui se passe et éventuellement en être aussi l’acteur.
Ce sont généralement des petites formes…
Oui, proposer des spectacles en toute petite jauge est un parti pris, car il me semble que la réception du spectacle se fait plus facilement quand on est peu nombreux, plutôt que dans une salle avec des centaines de spectateurs.
Comment avez-vous préparé cette deuxième édition ?
Toujours avec le désir de proposer des artistes dont le travail est plutôt centré autour de la scénographie, tout en ayant aussi recours dans la programmation à l’usage des nouvelles technologies, qui permettent de modifier un peu les contours du réel et de créer un trouble des perceptions chez le spectateur.
Certains spectacles sont accessibles dès le plus jeune âge…
Micro Mondes n’est pas un festival jeune public à proprement parler, il se destine à toutes les générations. Néanmoins, je tiens particulièrement à avoir un axe pour la petite enfance, car il me semble absolument nécessaire de proposer un éveil sensoriel et une expérience de l’excursion en art aux plus jeunes. Ce sera le cas avec Le Jardin du possiblequi s’adresse aux enfants de 18 mois à 5 ans. C’est un spectacle atypique qui a plutôt la forme d’une installation plastique. Benoît Sicat, qui l’a imaginé, se revendique plasticien-jardinier, il invite les enfants à le rejoindre dans un espace où sont présents des éléments naturels qui changent de couleurs au gré des saisons. C’est une expérience sensorielle liée au toucher et aux sons qui se dégagent quand on manipule ces matériaux. Le jardinier le fait sous nos yeux et invite les enfants à le faire également, dans le silence, afin qu’ils soient libres de leur propre créativité.
Quels sont les autres temps forts de cette édition ?
Hakanaï (dès 8 ans), de la compagnie Adrien Mondot et Claire Bardainne, crée un dialogue entre le corps dansant d’une interprète et des images numériques qui réagissent à chacun de ses mouvements. Graphiques ou oniriques, ces images sont projetées sur une boîte en tulle blanc que le public est invité à traverser à l’issue de la performance.
Dans un tout autre genre, Da/Fort(dès 8 ans) du Circ’Ombelico est une miniaturisation circassienne. Les spectateurs sont accueillis à l’intérieur d’un vieux camion pour assister à un drôle de duo entre un gros costaud et une petite femme fluette, qui sous nos yeux réalisent des portés acrobatiques autour d’un jeu d’apparitions et de disparitions. Ce spectacle silencieux s’inspire des arts forains et du cinéma burlesque.
Les ados dès 15 ans pourront aussi prendre part à deux spectacles étonnants…
Nous proposons une nouvelle version de la Promenade mobile, déambulation pour Smartphone dans le quartier de la Part-Dieu. Guidé par un téléphone, le spectateur est invité à découvrir des espaces inattendus et à suivre les consignes qu’il reçoit.
Enfin, le metteur en scène Roger Bernat s’est inspiré de la chorégraphie de Pina Bausch pour proposer une version atypique duSacre du printemps. Les spectateurs sont équipés d’un casque et se laissent guider par une voix qui leur donne des consignes de mouvements. Ce qui est extraordinaire, c’est que Bernat arrive à recréer le Sacre du printemps avec le public.
Le festival prolonge l’immersion grâce à des rencontres et des ateliers inédits…
Pour faire découvrir tous ces dispositifs immersifs, nous proposons des rencontres avec les artistes, des visites des décors pour entrer dans les coulisses et la technique des spectacles, ainsi qu’un atelier de tricot et crochet pour les parents, les enfants et tous ceux qui aiment ça, puisque c’est le fil conducteur du spectacle du Circ’Ombelico.