À l’orée des grandes vacances, le musée des Confluences lance sa toute première expo dédiée aux enfants. Le sujet ? Les poux, tiques, puces et autres bébêtes qui dérangent, dégoûtent, effraient, et la tentative (réussie) d’expliquer pourquoi elles sont indispensables à la préservation de notre écosystème.
Quelle mouche a donc piqué le musée des Confluences? Habitué à s’adresser au plus grand nombre, il choisit, avec sa nouvelle exposition Mini-monstres, de rendre plus sympathiques auprès des enfants (7–12 ans) des insectes a priori peu fréquentables et moins jolis que les coléoptères exposés également dans ses murs depuis décembre dernier. Oui, ces poux, puces, moustiques, punaises, acariens, mouches et tiques pâtissent d’une mauvaise réputation bien qu’ils soient essentiels à la préservation de notre écosystème, celui de notre corps d’abord, et celui de notre planète ensuite.
La preuve en images et en données scientifiques, présentées de manière ludique, dans cette petite expo parfaitement adaptée aux enfants et où les parents trouveront aussi leur compte. Conjointement construite avec un parasitologue, un psychologue et un réalisateur de documentaires scientifiques, Mini-monstres fait entrer le public dans une scénographie immersive, dont le musée a le secret, en le faisant marcher sur un crâne, parmi des cheveux… habités de poux.
Dans la peau d’un scientifique
À la manière d’un scientifique, l’enfant découvre loupe à la main, puis sous la lentille d’un microscope, tout ce que ces insectes fabriquent sur notre corps. Des insectes qui s’adressent d’ailleurs eux-mêmes au petit visiteur, en lui expliquant leur raison d’être. La bonne idée a été de les personnaliser en leur donnant des noms de super-héros, histoire de valoriser leurs aptitudes extraordinaires au regard de leurs taille lilliputienne. Ainsi l’acarien, rebaptisé Superminus – et pouvant être jusqu’à 100 000 dans nos draps –, nous débarrasse de nos peaux mortes… en les mangeant. Le poux, dit Accromèche, utilise ses pinces pour sauter de tête en tête, protégé des agressions extérieures – y compris celle des insecticides – par sa membrane imperméable.
Sans évacuer le discours anxiogène de la prolifération de ces mini-monstres – du fait de l’homme principalement (multiplication des transports, insecticides auxquels ils se sont adaptés…) –, l’expo le contrebalance en apportant des conseils simples à mettre en œuvre : limiter le nombre de peluches dans sa chambre, ne pas laisser ses jouets traîner dans le jardin… et ouvre le regard des enfants vers les us et coutumes d’autres contrées, à travers les collections ethnographiques du musée. Des jeux ponctuent le parcours, tout comme d’impayables séquences filmées de déguisement de puces au Mexique.
S’il n’est pas certain que l’expo nous rende l’acarien et ses copains plus aimables, elle a le mérite d’être captivante et de nous responsabiliser dans nos agissements vis-à-vis de la nature et des bestioles dont elle a besoin.
Mini-monstres, les invisibles, jusqu’au 3 mai 2020. Musée des Confluences, 86 quai Perrache, Lyon 2e. Tél. 04 28 38 11 90.
Ouvert du mardi au vendredi de 11h à 19h, nocturne le jeudi jusqu’à 22h, les samedi, dimanche et jours fériés de 10h à 19h. Tarifs: de 5 à 9€, gratuit pour les – 18 ans. museedesconfluences.fr
Par Clarisse Bioud