« Et moi, c’est quoi mon idéal ? » Voilà la question que nous nous poserons tous, à la Fête du Livre de Bron du 12 au 16 février, avec une programmation jeunesse concentrée sur le week-end. Rencontres, ateliers, spectacles : il y aura de quoi faire pour qui lire représente l’activité idéale.
« Foule sentimentale, on a soif d’idéal », chantait Alain Souchon il y a 25 ans. Un titre culte qui résonne encore aujourd’hui et trouve un écho dans la programmation de la Fête du Livre de Bron. Oui les temps sont durs, et comme bien souvent la littérature offre un recours, un refuge, pour celles et ceux qui cherchent, à travers les mots, une explication au monde qui les entoure ou, au contraire, à s’en échapper. « Une soif d’idéal » est donc la thématique de cette 34e édition qui s’adresse aussi au jeune public car, en matière d’idéal, l’enfance est l’endroit où tous les espoirs sont (encore) permis.
Entre résistance et contemplation
Parler d’idéal, c’est d’abord évoquer la résistance, la lutte, ainsi que la solidarité pour changer le monde. Marie Desplechin signe Ne change jamais, un guide pratique de savoir-vivre écologique à destination des enfants (dès 8 ans). L’écrivaine est partie de leurs traits de caractère (l’empathie, la colère, le refus de l’injustice…) et de leurs habitudes (ne pas vouloir trop se laver, oublier ou perdre régulièrement ses affaires…) – contre lesquelles nous pestons souvent –, pour les ériger en mode de vie qui pourrait bien sauver notre planète. Inspiré du discours de Greta Thunberg, ce manifeste documenté et piqué d’humour montre aux enfants qu’ils ont les cartes en main pour changer les choses.
L’idéal renvoie aussi à la liberté, et avant tout celle d’être soi. L’âge de l’enfance est celui où l’on se construit, en développant son identité et son imaginaire. Place donc aux récits initiatiques, comme celui proposé par la Lyonnaise Camille Jourdy dans sa sublime BD Les Vermeilles. Une préado en rébellion contre ses parents divorcés fugue dans la forêt où elle découvre un peuple imaginaire opprimé par un gros chat mal léché. En lui venant en aide, elle va découvrir qui elle est vraiment et revenir, apaisée, vers les siens.
La quête de soi est aussi présente chez Annabelle Buxton qui place les enfants au cœur de son œuvre très colorée. Notamment dans Tom and Co, l’histoire de jumeaux qui, vivant dans la même maison, ne se sont pourtant jamais croisés. Une exposition montée autour de ce livre permettra aux enfants d’en savoir plus sur le processus créatif de l’auteure-illustratrice et même, pour quelques chanceux, de s’initier à sa technique de prédilection : le grattage de rhodoïde.
L’idéal passe enfin, pour les plus jeunes, par un éloge de la lenteur et de la contemplation. Car on a finalement tout le temps pour grandir ! Dans leurs albums, Bastien Contraire (Pour faire une tarte aux pommes), Henri Meunier (Taupe et Mulot) ou encore Julia Spiers (Une sieste à l’ombre) arrêtent la course du temps pour observer la vie dans ses moindres petits riens, au cœur même de la nature.
En plus des rencontres, nombre de ces auteur.e.s animeront des ateliers littéraires et créatifs et des lectures-spectacles gratuits, pour lesquels il faudra s’inscrire dès son arrivée (jauges très limitées). Ne pas oublier non plus de passer par le chapiteau des Zarkyroul qui proposeront tout un tas d’activités manuelles inventives et drôles à partager en famille.
34e Fête du Livre de Bron, le samedi 15 et le dimanche 16 février (programmation jeunesse) de 10h à 19h30, à l’hippodrome de Parilly. Entrée libre. Programme complet sur fetedulivredebron.com
Par Clarisse Bioud