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La compa­gnie du Subter­fuge

Publié le 01/10/2020

La compa­gnie du Subter­fuge mène des actions artis­tiques pluri­dis­ci­pli­naires auprès des habi­tants de quar­tiers popu­laires. Son dernier projet, « Faire danser les murs », combine danse et photo­gra­phie pour créer de grands collages pleins de vie qui s’af­fichent à Lyon et Vénis­sieux.

Cet automne, en levant la tête, vous pour­riez bien décou­vrir de grandes photos d’hommes, de femmes et d’en­fants de tous âges, collées sur un immeuble des Minguettes, à Vénis­sieux, et quelques murs des 5e, 8e et 9e arron­dis­se­ments de Lyon.

Derrière ces images, qui l’eut cru, se cache une compa­gnie lyon­naise de danse, la compa­gnie du Subter­fuge qui, depuis quinze ans, asso­cie la danse à d’autres disci­plines artis­tiques. Elle a aussi la parti­cu­la­rité d’in­ves­tir des quar­tiers dits sensibles pour inté­grer leurs habi­tants à ses créa­tions. « L’idée est de se faire plai­sir en tant qu’ar­tiste, autour d’un projet exigeant, humain et engagé, qui a du sens », explique Laure­line Gelas, fonda­trice de la compa­gnie.

Après le théâtre et le cirque, elle a choisi la photo­gra­phie pour complé­ter sa danse : « La danse est éphé­mère. La photo permet de lais­ser une trace, un souve­nir. Une trace artis­tique du travail mené et une trace de notre rencontre avec les habi­tants. »

Baptisé « Faire danser les murs », ce projet se déploie depuis trois ans, à Gorge de Loup (Lyon 9e), au Point du Jour (5e) et à Moulin à Vent (8e). L’équipe aborde les gens dans la rue, leur explique son projet et leur propose d’y parti­ci­per. « On est très bien reçus, affirme Laure­line Gelas. Les gens ont décou­vert les premiers collages et vu que c’était de belles photos qui tapent dans l’œil. Elles rendent la pareille à la confiance qu’ils nous ont fait.  »

Une confiance d’au­tant plus faci­le­ment donnée que la compa­gnie passe beau­coup de temps auprès des habi­tants. « Nos projets sont ouverts à tous, avec une réelle mixité inter­gé­né­ra­tion­nelle, même si les enfants sont souvent les premiers à colla­bo­rer. » 

Le droit de rêver

Bouli­mique de travail, la choré­graphe a décliné le projet « Faire danser les murs » en deux volets. Le premier, « C’est quoi ton rêve ? », consiste à deman­der aux parti­ci­pants d’ex­pri­mer leur rêve par la danse et d’im­mor­ta­li­ser la pose par une photo.

« Au début, ils nous disent qu’ils n’ont pas de rêve, mais on ne les lâche pas comme ça ! sourit Laure­line. Lorsqu’ils nous le révèlent, on leur demande de prendre le temps d’y réflé­chir, de l’in­cor­po­rer. » Puis selon le rêve énoncé – « Je voudrais être une licorne, une super­hé­roïne ou un robot, cuisi­nière, soigneur d’élé­phants ou cham­pion de badmin­ton… » –  Laure­line leur soumet des idées de gestes choré­gra­phiques : « ça ancre le rêve en eux, ils comprennent qu’ils ont le droit de rêver. »

Un preneur de son enre­gistre le rêve tel qu’il est formulé, sans aucune retouche ulté­rieure. Pour Laure­line, ces traces visuelles et sonores « racontent des choses du quar­tier, à un moment donné » et contri­buent à « redon­ner de la valeur à ses habi­tants, souvent dans l’ombre.  »

C’est quoi ton rêve ? Ci-dessus : Être une super­hé­roïne © Marion Bornaz

Des person­nages totems

La seconde décli­nai­son de « Faire danser les murs » s’ap­pelle « We are so exquis » et s’ap­puie sur la pratique des cadavres exquis des Surréa­listes : des mots ou des dessins, indé­pen­dants les uns des autres, mis bout à bout pour créer une œuvre complète. À nouveau, devant l’objec­tif, les parti­ci­pants osent la pose choré­gra­phique.

Mais cette fois, les images sont recom­po­sées, assem­blées et inté­grées dans des fonds de couleur pour créer des « person­nages totems. » Un résul­tat qui rappelle les silhouettes graphiques du peintre améri­cain Keith Haring. Pous­sant plus loin encore la pluri­dis­ci­pli­na­rité, la compa­gnie du Subter­fuge a déve­loppé une appli­ca­tion gratuite permet­tant de créer ces cadavres exquis depuis son télé­phone ou sa tablette. Des ateliers de sensi­bi­li­sa­tion sont d’ailleurs animés en ce sens dans les centres sociaux des quar­tiers où elle inter­vient.

Et parce qu’elle conti­nue à voir les choses en grand, elle cherche un lieu qui pour­rait accueillir l’ex­po­si­tion des plus de 200 collages de « C’est quoi ton rêve ? », la bande sonore corres­pon­dante et des perfor­mances dansées. Son rêve à elle, c’est celui-là.

Expo­si­tion monu­men­tale « C’est quoi ton rêve ? » en octobre et novembre, 20 avenue Jean-Cagne, Vénis­sieux.

Collages « We are so exquis » :

  • mercredi 7 octobre, 140 rue Chal­le­mel-Lacour, Lyon 8;
  • vendredi 9 octobre, rue Jean-Zay, Lyon 9e;
  • mercredi 14 octobre, rue Sœur-Janin, Lyon 5e.

Ateliers de sensi­bi­li­sa­tion numé­rique : mercredi 25 novembre, à la Biblio­thèque muni­ci­pale du Point du Jour, Lyon 5e.

Plus d’in­fos sur ciedu­sub­ter­fuge.fr

Par Clarisse Bioud

Photo prin­ci­pale : C’est quoi ton rêve ? Être une licorne © Marion Bornaz

C'est quoi ton rêve ? Ci-dessus : Être une licorne © Marion Bornaz

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