Sorti en 1989 au Japon et seulement en 2004 en France, Kiki la petite sorcière est le film d’Hayao Miyazaki idéal à montrer aux plus jeunes enfants, dès l’âge de 4 ans.
Kiki, 13 ans, déménage dans une ville balnéaire avec Jiji, son chat qui parle, pour passer un an seule, conformément à ce que demande son village aux sorcières en formation. Après avoir appris à contrôler son manche à balai, Kiki met en place un service de messagerie volante et devient rapidement un élément incontournable de la communauté. Mais lorsque la jeune sorcière, peu sûre d’elle, commence à se remettre en question, elle perd ses pouvoirs magiques…
Un conte qui reprend tous les thèmes chers à Miyazaki
“Je crois à la force des contes : ils ont un rôle important dans la formation de l’être.” Ces mots d’Hayao Miyazaki pourraient résumer son œuvre entière. De Mon voisin Totoro à Princesse Mononoké en passant par Le voyage de Chihiro, le maître de l’animation japonais – et cofondateur du Studio Ghibli avec Isao Takahata – explore des thèmes forts et évocateurs à portée universelle : l’enfance et le passage à l’âge adulte, la relation de l’Homme avec la nature, l’écologie et la technologie, le machinisme et la guerre…
Ses protagonistes principaux sont le plus souvent des jeunes filles (ou femmes) fortes et indépendantes, car le réalisateur est convaincu que les sociétés valorisant les femmes se portent mieux. Logiquement, on retrouve nombre de ces éléments dans Kiki la petite sorcière, adaptation cinématographique d’une série de romans d’Eiko Kadono.
Un délicieux portrait de jeune sorcière
Récit initiatique, le film envoie valser les clichés de la sorcière austère et effrayante en montrant le quotidien d’une jeune fille pétillante, débordante de tendresse et dotée d’une grande force, qui se démène pour trouver sa place dans un monde parfois hostile. En creux, le film évoque ainsi la question de l’intégration dans la société et le droit à la différence. Mais il conserve un ton plutôt léger et humoristique, profitant de ses personnages secondaires (Jiji le chat parlant sarcastique, Osono la boulangère protectrice) pour désamorcer les situations critiques et faire mouche auprès des jeunes spectateur.ice.s.
Miyazaki s’inspire du Japon mais aussi de grandes villes européennes pour ses décors
Avec ce conte magique, généreux et un brin mélancolique, le cinéaste nippon réussit encore l’exploit de nous subjuguer grâce à la beauté de son animation. Ses séquences ariennes, notamment, sont absolument superbes, soulignées par les mélodies enivrantes du grand Joe Hisaishi. Passionné de voyages, Hayao Miyazaki s’est autant inspiré de son Japon natal que de paysages étrangers pour bâtir le décor de son histoire. Ainsi, la ville de Koriko est un mélange de Lisbonne, Paris et San Francisco, tandis que les paysages sont eux inspirés de l’Italie.
S’il ne possède ni la gravité de Mononoké ni le spleen de Porco Rosso, Kiki la petite sorcière n’en demeure pas moins un trésor d’animation qui, malicieusement déguisé en film pour jeunes enfants, touche aussi les plus âgés, dont probablement un paquet d’adultes !
Kiki la petite sorcière, de Hayao Miyazaki. Durée: 1h43.
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Article rédigé par Par Thomas Périllon
