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Le Collectif Petit Travers jongle avec les élèves de Villeurbanne © Louise Reymond
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Le Collectif Petit Travers jongle avec les élèves à Villeurbanne

Mis à jour le 13/11/2023

Depuis 20 ans, le Collectif Petit Travers essaime à travers le monde un jonglage à la beauté
graphique. Attaché à la transmission pédagogique, il intervient aussi auprès du jeune public.
En résidence au quartier des Brosses de Villeurbanne, les artistes initient au jonglage des CM1
des écoles Jules-Guesde et Albert-Camus, où se déploie le dispositif Minimixe. Nicolas Mathis et
Julien Clément, co-directeurs du collectif, racontent.

Comment écrit-on un spectacle de jonglage ?

« C’est plus compliqué qu’on ne le pense ! Il y a toute une recherche sur la manière d’articuler les lancers et les trajectoires des balles, sur l’incarnation du jongleur sur scène… Dans nos pièces, on compose beaucoup avec la lumière, la musique ou le son. On se renouvelle en cherchant, en rencontrant d’autres gens. Par exemple, on travaille en ce moment avec des jongleurs 20 ans plus jeunes que nous : on voit une différence. Il y a des cultures du jonglage : le jonglage américain n’est pas le même que le russe ou le japonais. On s’inspire aussi beaucoup d’autres formes d’art, comme la musique ou le cinéma, en essayant par exemple d’adapter une polyphonie ou du hors champ au jonglage. Cela ouvre de nouvelles manières de séquencer le temps.

Vous intervenez auprès des élèves à Villeurbanne. Qu’essayez-vous de leur transmettre ?

On laisse une grande place à la liberté pour que chaque enfant trouve son jeu d’interprète. On cherche à ce qu’ils découvrent le jonglage comme objet de scène. Mais le jonglage est aussi un formidable outil de mise en lien des individus, de développement de l’écoute. Il est utile en classe pour développer l’attention et la réactivité. On donne une consigne simple et on demande aux enfants de jouer avec en la complexifiant au fur et à mesure. Puis on étudie comment s’inscrire dans le sol, faire la liaison entre son
corps et l’espace, intégrer la notion d’équilibre… Les enfants jouent avec leurs corps, avec le temps qui passe, c’est un jeu à la fois personnel et collectif.

« On essaye de créer un esprit de groupe où la performance n’est pas importante. Une balle qui tombe n’est pas un échec. »

Julien clément du collectif petit travers

Les enfants aiment-ils jongler ?

Ils adorent. Au début ils sont timides, mais à la fin tout le monde s’amuse. Il y en a même qui reviennent sur le temps périscolaire pour continuer à jongler ! On essaye de créer un esprit de groupe où la performance n’est pas importante. Une balle qui tombe n’est pas un échec, c’est la construction d’ensemble et savoir se reprendre qui sont intéressants. On intervient souvent dans des classes où les enfants sont en difficultés scolaires; c’est important car ça crée une super cohésion de groupe et ça les met dans des situations de réussite où ils prennent confiance en eux.

Que pensez-vous du dispositif Minimixe ?

C’est un chouette outil en plus pour mener des projets artistiques en milieu scolaire. On a une interlocutrice dédiée au sein des écoles et ça se passe très bien. C’est plus au niveau de la Ville qu’on a eu des problématiques. On est un peu frustrés car notre projet de résidence initial était plus étoffé : on voulait écrire une pièce avec des adolescent·es villeurbanai·es. Faute de budget, le projet a été tronqué pour sauvegarder l’axe pédagogique dans les écoles. Et là aussi nous avons eu des sujets: les arts du cirque étant considérés comme du sport par l’Éducation nationale, on a seulement dix heures avec les enfants; quand il n’y avait pas de chauffage au gymnase, on ne pouvait pas y aller… Mais on est en train de trouver des solutions avec la Mairie. Je pense qu’ils ont été débordés par l’année 2022 Capitale française de la culture, car au départ il y a quand même de belles impulsions. »

Le Collectif Petit Travers jongle avec les élèves à Villeurbanne © Louise Reymond
Le Collectif Petit Travers guide chaque élève de l’école Albert Camus dans l’apprentissage du jonglage © Louise Reymond

Séance de jonglage à l’école Albert-Camus

À l’école Albert-Camus, Nicolas Mathis et Julien Clément partagent leur jonglage avec deux classes de CM1. Ce lundi 9 janvier, c’est la troisième séance sur les cinq prévues dans l’année. Nous sommes
accueillies par Émilie Hiestand, coordinatrice Minimixe au sein de l’école. Imaginé dans le cadre de Villeurbanne Capitale française de la culture 2022, Minimixe est un outil destiné à favoriser les
projets artistiques en milieu scolaire. « L’idée c’est qu’à la fin il y en ait dans toutes les écoles de Villeurbanne », explique Émilie, qui elle aussi a été initiée au jonglage, tout comme les enseignants.

Aujourd’hui, ce sont 25 enfants qui vont manier la balle dans le gymnase, déjà en cercle pour l’échauffement. Chacun leur tour, ils composent une séquence de quatre temps en passant la balle de main en main, puis en la faisant tourner autour du bassin, de la jambe, de la tête… « Il faut bien entendre la pulsation, rappelle Julien. Souvenez-vous, la pulsation, c’est le temps qui passe qu’on entend. » La balle leur échappe parfois, ils courent la rattraper.

Mais tous les enfants participent et Nicolas et Julien les félicitent. D’autres exercices suivent, d’équilibre, de lancer, d’amortis… Une petite fille rattrape la balle dans des positions de ninja; un petit garçon exagère les mouvements pour faire rire les copains… Mais nul rappel à l’ordre, seulement des conseils, pour laisser s’exprimer le jeu des enfants.


Par Julien Duc et Louise Reymond • Photo d’ouverture : séance de jonglage à l’école Albert Camus © Louise Reymond

Le Collectif Petit Travers jongle avec les élèves de Villeurbanne © Louise Reymond

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