Alice au Pays des merveilles, version tchèque

Même sans l’avoir lue, tout le monde connaît l’his­toire d’Alice au Pays des Merveilles, inven­tée par Lewis Caroll. Cette adap­ta­tion au cinéma, qui date de la fin des années 80, en modi­fie simple­ment le début: dans la chambre de la fillette blonde, un lapin blanc empaillé prend soudain vie, il casse sa cage en verre et prend la fuite. Alice part alors à sa pour­suite.

Jan Švank­majer, mentor de Tim Burton

À la tête de ce film qui mêle anima­tion et prises de vue réelles, on retrouve un artiste touche-à-tout. Poète, peintre, dessi­na­teur, céra­miste et bien sûr cinéaste, Jan Švank­majer a énor­mé­ment influencé d’autres auteurs (Tim Burton ou Terry Gilliam pour ne citer qu’eux). Marion­net­tiste de forma­tion, il puise aussi dans le théâtre et la litté­ra­ture roman­tique pour nour­rir ses réali­sa­tions. Alice n’y coupe pas. 

Alice, d’un monde à l’autre

Si Walt Disney a fixé dans l’ima­gi­naire collec­tif le person­nage d’Alice aux Pays des merveilles, comme plutôt lisse, Švank­majer donne sa propre vision de l’his­toire et convoque avec humour l’uni­vers de l’en­fance, mais aussi les objets du quoti­dien de la fillette (jouets, cahiers d’éco­le…) qui pren­dront une dimen­sion surna­tu­relle lorsqu’elle passera dans l’autre monde. Le réali­sa­teur tchèque colle égale­ment à l’es­prit de Lewis Carroll en imagi­nant les créa­tures hybrides que sont Gaston, mélange de croco­dile et de sque­lette, les poules-chevaux ou encore les chaus­settes vers de terre.

Une Alice bien moins fade que celle de Walt Disney

Tout en restant fidèle à l’œuvre origi­nelle, Švank­majer s’offre certaines liber­tés qui lui insufflent une moder­nité, un brin de malice et même de provo­ca­tion. Véri­table récit à tiroirs, son Alice ressemble à une excur­sion dans un cabi­net de curio­si­tés d’où son héroïne délu­rée revien­dra méta­mor­pho­sée, en s’op­po­sant aux diktats confor­mistes et en nous invi­tant, nous aussi, à rêver. 

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Alice, de Jan Švank­majer. Durée: 1h26. Sortie: 28 février 2024. A voir dès 8 ans.

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