Petite nature : notre coup de cœur
Durée : 1h33. • Sortie : 9 mars (dès 12 ans)
Du haut de ses 10 ans, Johnny éprouve déjà le besoin de s’affranchir du déterminisme social. Issu d’un milieu défavorisé, il manque d’attention comme de structure, ce que son nouvel enseignant, Monsieur Adamski, semble vouloir lui offrir, avec la promesse de nouveaux horizons.
Après Party Girl, co-réalisé avec Marie Amachoukeli et Claire Burger, Samuel Theis se lance dans sa première réalisation en solo. Avec Petite Nature, il revisite son enfance en Moselle et signe un film sur les éveils à la vie, qu’ils soient d’ordre affectif, intellectuel ou même sexuel. Si le film illustre à merveille la question de la honte sociale, il raconte aussi le parcours d’un enfant précoce qui ne rentre pas dans les stéréotypes de genre. Désarçonnée par la sensibilité de son fils, sa mère l’incite à se battre pour ne plus être l’objet de railleries et de provocations. Le titre vient répondre à cette injonction, alors même que Johnny apprend, grâce à son tuteur bienveillant, qu’il peut choisir qui il est à partir de ses choix, de ses actes et de sa curiosité.
Petite Nature évoque enfin l’éveil sexuel, toujours à hauteur d’enfant. On découvre le regard de ce jeune garçon sur le monde, immergé dans sa découverte de la sensualité, à travers le trouble qu’il ressent devant son instituteur. Face à un sujet délicat – le désir d’un pré-adolescent pour un adulte –, la grande intelligence de Samuel Theis réside dans sa capacité à capter ce trouble chez son jeune personnage et à le matérialiser sans jamais verser dans le malsain, bien conscient de sa responsabilité à représenter ce désir à l’écran. Quand Johnny, qui met sur un piédestal son professeur, se retrouve en pleine confusion des sentiments, le film parvient, avec beaucoup de pudeur, à repositionner chacun à sa juste place.

Le Chêne
Durée : 1h20 • Sortie : déjà en salle (dès 6 ans)
Grâce à ce superbe documentaire de Laurent Charbonnier et Michel Seydoux, petits et grands vont s’immerger dans l’écosystème d’un chêne, s’émerveiller devant sa flore (ses glands, ses feuilles, ses champignons) et sa faune (oiseaux, mulots, écureuils, insectes) grâce au formidable travail sonore et photographique des équipes techniques. Car le chêne est autant une source de nourriture qu’un habitat pour cette population foisonnante.
Cette odyssée poétique et sensorielle scrute l’infiniment petit et sublime le majestueux avec précision, fluidité et une grande ingéniosité, au fil des saisons, dessinant de nombreuses aventures secrètes autour de cet arbre bicentenaire. Elle place le spectateur en témoin privilégié de ce théâtre fourmillant de vie. Le plus bel écrin pour sensibiliser au respect de la biodiversité et à la beauté inouïe de la nature.

Alerte rouge
Durée : 1h39 • Sortie : 11 mars sur Disney+ (dès 8 ans)
Comme le très réussi Soul, le nouveau film d’animation Pixar débarque directement sur la plateforme Disney+. Il suit les (més)aventures de Meilin Lee, une jeune Sino-canadienne de 13 ans tiraillée entre ses amies au collège et sa loyauté familiale : doit-elle laisser s’exprimer son côté fougueux ou satisfaire les attentes de sa mère hyperprotectrice en étant une fille modèle?
Ce film, moderne et pop, traite du passage à l’adolescence, ce moment de l’existence où l’on s’efforce de comprendre qui l’on est, évoquant même sans détour l’arrivée des premières menstruations. Mei va aussi découvrir que, désormais, à chaque fois qu’elle se trouvera submergée par ses émotions, elle se transformera en panda roux géant ! Une « malédiction » en forme de métaphore sur la puberté et ses bouleversements.

Le Grand Jour du lièvre
Durée : 48 min • Sortie : 23 mars (dès 3 ans)
Dans ce programme d’animation letton prévu pour le retour du printemps, les tout-petits spectateurs pourront suivre une famille de lièvres qui s’attelle à la fabrique des œufs de Pâques, une charmante idylle entre une truffe chocolatée et une guimauve bien décidées à vivre leur amour librement, de courageux petits pois qui s’aventurent hors de leur cosse pour fuir un ver affamé, ainsi que la naissance d’une amitié entre un grain de poussière et un petit garçon. Dans chacun de ces quatre courts métrages, d’une dizaine de minutes chacun, ce sont de jolies petites marionnettes animées qui font le show, dans un univers coloré, ludique et attendrissant, parfaitement adapté à une première expérience de cinéma.

Icare
Durée : 1h12 • Sortie : 30 mars (dès 8 ans)
Tout le monde connaît le mythe d’Icare. Et sa chute. Ce film d’animation s’intéresse à son enfance, à sa relation avec son père, Dédale, et aux péripéties qui précèdent sa fin tragique. En s’inspirant (trop ?) librement des textes d’Ovide et de la mythologie crétoise, Carlo Vogele imagine une histoire où gravitent notamment le Minotaure, le roi Minos et Thésée l’Athénien, autour de Dédale, le célèbre architecte-inventeur. Le film souligne l’amoralité de cet artiste, uniquement guidé par son génie et sa créativité. Et suit le parcours de son fils aventureux qui se lie d’une forte amitié avec Astérion, le Minotaure, avant que les cruelles décisions des puissants ne les précipitent dans une situation impossible. Une relecture déroutante qui laissera sceptiques les puristes, mais qui embarquera les plus jeunes passionnés par les récits mythologiques.
Article rédigé par Thomas Périllon • Photo d’ouverture : © Avenue B productions – France 3