Une femme à la musculature saillante, impressionnante au mât chinois ? Ou un homme ondulant sur sa barre de pole dance ? Juglair est tout cela à la fois. Dans Dicklove, à l’affiche du Théâtre de la Croix-Rousse, l’artiste brouille (tous) les genres : sur scène, masculin et féminin se succèdent et s’hybrident dans un spectacle mêlant cirque, danse, théâtre et drag, porté par la musique de Lucas Barbier mixée en direct.
Du mât chinois à la barre de pole dance
Le corps androgyne, aussi puissant qu’aérien, Juglair enchaîne les figures au mât chinois, un agrès de cirque traditionnellement masculin qui se transforme en barre de pole dance lorsque l’interprète s’enroule autour avec grâce. Entre deux tableaux acrobatiques, l’artiste raconte des anecdotes drôles et lourdes de sens sur son enfance en tant que « garçon manqué »… et se transforme. Maquillage, vêtements, postures et attitudes : le genre est d’abord performatif et Juglair l’incarne très bien.
Dicklove ou la liberté d’être soi
En phase avec l’une des thématiques de la programmation 2023–2024 du théâtre, « métamorphose du corps, ou quand le corps fait langage », Dicklove offre un spectacle aussi visuel que didactique. Une exploration identitaire jubilatoire, qui n’a rien de perturbant pour les enfant. Car c’est bien une performance joyeuse et presque clownesque que livre Juglair, qui envoie valser les assignations sociales et convoque sur scène la possibilité d’être ce que l’on veut, et pourquoi pas au-delà des genres : indéfinissable.
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