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Générations Hip Hop

Mis à jour le 18/03/2024

7 soirées avec des spectacles de danse hip-hop de 30 compagnies confirmées ou émergentes mais aussi un battle intergénérationnel, un bal chorégraphique, du cinéma, des rencontre,...

Qu’il soit spectaculaire, engagé, sous-tendu par une écriture poétique ou totalement spontanée, le hip-hop est devenu une danse plurielle indispensable. Pour sa 8e édition, le festival Karavel, qui lui est entièrement dédié, célèbre pionniers et jeunes talents à travers une programmation musclée. Rencontre avec le chorégraphe Mourad Merzouki, directeur de l’événement, du centre chorégraphique Pôle Pik de Bron et du CCN de Créteil. 

Quelle est l’ambition du festival Karavel ?
 
C’est de montrer ce qu’est le hip-hop aujourd’hui, d’accompagner les artistes, de donner une visibilité à leurs spectacles et d’ouvrir le festival au plus grand nombre, car le hip-hop s’adresse à tous. Nous présentons des spectacles qui sont loin de la démonstration du tour sur la tête qu’on a connue il y a quelques années. Avec ce festival, nous avons le désir de continuer à faire évoluer cette danse qui est née dans la rue, qui ne vient pas des conservatoires mais a toute sa place dans le paysage chorégraphique français.

Le hip-hop n’est donc pas tout à fait une danse comme les autres…

C’est une danse qui a la particularité d’évoluer dans des espaces publics. C’est une danse spontanée, portée au départ par de jeunes danseurs qui ne se posent pas de questions et qui dansent. Mais aujourd’hui, elle est aussi entrée dans les théâtres, où elle est portée par des chorégraphes qui ont des choses à dire et veulent donner du sens à cette danse par l’écriture chorégraphique.

On est passé d’une performance à une danse d’auteur ?

Oui et en même temps, on retourne à la performance. C’est ce qui fait la singularité du hip-hop. On ne s’est pas enfermé dans les studios ou les théâtres. Ce sont ces allers-retours entre la rue et la scène, entre l’improvisation, le populaire, l’amateur, l’exigence et la création qui font la richesse de cette danse et sa force. Elle continue son chemin depuis 30 ans parce qu’elle reste attentive à la société au quotidien, et en même temps, les chorégraphes qui pratiquent le hip-hop sont sans arrêt en train de se remettre en question, ils prennent des risques. On a des propositions totalement différentes. Ça veut dire qu’il y a une forme de maturité aussi.

Quels sont les temps forts du festival Karavel ?

Pour ceux qui veulent en prendre plein les yeux et découvrir de superbes danseurs, la soirée européenne (dès 7/8 ans) va réunir trois compagnies : Stephane Deheselle (Belgique) qui utilise son corps de manière incroyable, on dirait du chewing-gum ; les Unity (Angleterre) et leur belle énergie ; les Dutch Soul Supply (Pays-Bas) dont les accents funk nous ramènent dans les années 80. Tous viennent des battles et commencent à faire des chorégraphies dansantes. C’est joyeux, drôle et très généreux. En complément, je présenterai la création que j’ai réalisée avec 7steps.

De quoi s’agit-il ?

C’est un projet qui réunit dix jeunes danseuses sélectionnées dans cinq pays d’Europe. L’écriture fait appel à des musiques décalées, des accessoires, c’est ludique, on ne sera pas dans du show et le public sera un peu bousculé dans ses habitudes. Cet ovni démontrera que le hip-hop a la faculté d’être une passerelle entre les pays.

Les amateurs d’acrobaties spectaculaires apprécieront la soirée de shows chorégraphiques (dès 8/9 ans)…

Ils retrouveront les Pockemon Crew qui rendent hommage au cinéma et aux origines de la danse avec Silence, on tourne ! ; découvriront Art move concept, équipe de très beaux danseurs qui atteignent le juste équilibre entre la technique, la prouesse, le virtuose et l’écriture.

Marion Motin, découverte aux Nuits de Fourvière cet été, sera également présente…

L’énergie de cette chorégraphe et sa toute jeune compagnie féminine promettent beaucoup. La soirée sera aussi composée des danseurs africains et stéphanois de Dyptik, dont la pièce très bien construite est d’une grande pureté ; et les 7Steps seront de la partie (dès 9/10 ans).

Cette année, le battle sera intergénérationnel…

Plutôt que de faire un battle traditionnel, les enfants vont défier des artistes professionnels devant un public, ce sera une expérience inoubliable je pense.

Votre pièce Récital à 40 connaît un joli succès, vous imaginez-vous un jour à la tête d’une compagnie de 40 danseurs ?

J’aime beaucoup être entouré, mais de là à avoir un vrai ballet… Si on peut déjà disposer d’un cadre permanent, comme dans un conservatoire où des danseurs viennent répéter tous les jours, ce sera déjà une belle étape. En France, moins de dix compagnies professionnelles de hip-hop sont accompagnées par des subventions et des coproductions, en revanche, il y a beaucoup de propositions de compagnies qui créent avec des bouts de ficelle.

Quel regard portez-vous sur le chemin parcouru ?

C’est un conte de fées que je vis, parce que tout a été très vite malgré tout. Le hip-hop est jeune comparé à l’histoire de la danse. C’est une grande fierté de voir la place qu’il occupe en France par rapport aux autres pays. À travers mes voyages, je vois bien qu’ailleurs il est encore dans la rue, pas du tout reconnu ni accompagné. C’est un conte de fée d’être dans un lieu comme Pôle Pik, de disposer de centres chorégraphiques, de voir qu’un public de plus en plus nombreux s’intéresse à cette danse et de faire en sorte qu’elle continue à être créative. Je n’ai pas oublié les premières années, quand on essayait de faire exister cette danse et qu’on nous faisait comprendre que c’était un mouvement éphémère, une mode, qu’on nous réduisait à la banlieue et à nos origines… ça me donne du courage de voir qu’on en est là aujourd’hui. Tous les matins quand je me lève, je me dis que ça peut s’arrêter, mais se dire que rien n’est jamais gagné alimente aussi le désir de créer. Il faut chérir ses rêves d’enfant.

Par Blandine Dauvilaire

Du 10 au 19/10. Programme complet : 04 72 14 63 40 ou 

> Rendez-vous gratuits en famille : bal chorégraphique ; Danse avec la Wii ; goûter artistique (sur inscription).
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