Alors que son film Memoria a obtenu le prix du jury au dernier festival de Cannes, le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul est à l’honneur à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne, avec Periphery of the night. Jalonnée d’installations vidéo qui permettent une plongée dans le cinéma de l’artiste, l’exposition est surtout une véritable expérience perceptive. Dans un dédale de salles obscures, le visiteur perd ses repères et déambule comme dans un rêve, porté par l’ambiance onirique distillée par les vidéos. Des films expérimentaux et contemplatifs, comme des souvenirs épars accumulés dans une quête de la mémoire : celle d’un pays marqué par le communisme. Le sommeil y tient une place prépondérante : dans Blue, une femme est victime d’insomnie dans un lit posé au cœur de la jungle ; dans Haiku, des jeunes endormis rêvent dans un halo rouge, en tenue militaire…
Une scénographie immersive en parfait accord avec le geste cinématographique de Weerasethakul, qui nous transporte quelque part entre le rêve et l’éveil, dans un état de conscience où l’imagination permet un nouveau rapport au passé et au monde qui nous entoure, humain, animal et végétal. Mais l’expérience peut troubler les trop jeunes enfants, tout comme certaines vidéos dont le sens leur échappera. Bien que les écrans soient partout, on ne garantit pas qu’ils soient longtemps captivés par ces films non-narratifs. Reste la beauté réelle des images. Alors, pour ramener l’expo à hauteur d’enfants, l’IAC organise le dimanche des visites en famille avec un livret-jeux pédagogique qui permet aux plus jeunes de mieux appréhender l’œuvre de Weerasethakul.
Periphery of the night, jusqu’au dimanche 28 novembre,
à l’Institut d’art contemporain, 11 rue du Docteur-Dolard, Villeurbanne. Tél. 04 78 03 47 00. i-ac.eu. Ouvert du mercredi au vendredi de 14h à 18h, les samedi et dimanche de 13h à 19h. Tarifs : de 4 à 6€, gratuit pour
les – 18 ans. Family Sunday les dimanches 19 septembre et 24 octobre
à 15h30. Tarifs : 7€/adulte et 2€ /enfant.
