Le musée des Beaux-Arts de Lyon fête dix ans d’acquisitions en proposant une exposition-parcours, trois présentations thématiques et deux expositions temporaires. Pour apprécier les œuvres sans épuiser les petites jambes, prévoyez plusieurs visites, car les accrochages sont très éloignés les uns des autres.
. 150 œuvres sur près de 600 acquises depuis 2005 sont réparties dans l’ensemble des salles du musée. Les débusquer prend des allures de chasse aux trésors, qui ne sont pas pour déplaire aux jeunes visiteurs. Ils croiseront des momies de bébés crocodiles et de faucons, des céramiques contemporaines, des tableaux de Fragonard, Ingres, Signac, Cézanne, Soulages… Un joli prétexte pour (re)découvrir le musée en famille.
. Le Médailler présente une rareté : le teston de Louis XII frappé à Lyon en 1514, qui n’est autre que la première monnaie française affichant le portrait du roi !
. L’exposition dossier consacrée aux arts graphiques du XVIe au XXe siècle est une petite merveille. Elle offre un panorama des techniques de dessin et gravure depuis les délicats tracés de Stella et Révoil jusqu’aux œuvres plus surréalistes de Fred Deux ou l’abstraction lyrique d’Olivier Debré.
. La section dédiée à Auguste Morisot n’est pas celle qui intéressera le plus les enfants, mais elle présente d’intéressants vitraux pour les amateurs.
. Coup de cœur pour l’exposition Geneviève Asse, artiste de 92 ans à laquelle le musée rend un superbe hommage en accrochant avec subtilité ses toiles si sensibles. Au fil des années, elle épure ses natures mortes, ouvre ses compositions à la lumière, élève ses toiles vers des cieux clairs.
. Enfin, dans un genre radicalement différent, le musée donne à voir l’œuvre de Georges Adilon dans ce qu’elle a de plus spectaculaire. Ses paysages de moins en moins figuratifs et ses peintures abstraites témoignent de sa réflexion sur le geste et la place de l’œuvre dans l’espace, avec, en point d’orgue, une œuvre monumentale.
Blandine Dauvilaire