À l’instar de Rome, Saint-Étienne est ceinte de 7 collines. Cette configuration géographique est peut-être à l’origine du vent créatif soufflant sur le festival pluridisciplinaire qui, pendant 10 jours, fait la part belle au cirque contemporain ?
Parmi les étoiles qui vont briller sur la piste, certaines ont plus d’éclat, notamment le voltigeur Karim Messaoudi, alchimiste de l’air qui transforme la gravité en apesanteur chorégraphique avec Fenêtres. Il virevolte entre trampoline, équilibre et danse. Il est rejoint dans sa « cabane » par son double, Mathurin Bolze, pour un duo de Barons perchésdans une course-poursuite sans issue, dansée avec une élégance surréaliste.
Quand Joan Català débarque sur une place publique, c’est avec une fascinante nonchalance et un tronc posé en équilibre sur son épaule. Il entame alors un étrange ballet avec son partenaire massif et impassible. Certains spectateurs hypnotisés participent à l’élévation de ce totem. Pelat est une performance qui a tout d’un rituel aux effets magnétiques.
Bromance, c’est comme un moment de vie entre potes, Baren, Louis et Charlie qui fêteraient leurs retrouvailles en chahutant, en virevoltant. Cela pourrait être banal, s’il ne s’agissait pas d’un trio d’acrobates anglais extrêmement doués : la Barely Methodical Troupe. Ces pratiquants de taekwondo et de break-dance revisitent les techniques classiques du cirque, main à main, roue Cyr, avec une déconcertante facilité et une pincée d’humour.
D’autres artistes de cirque contemporain, des danseurs et des musiciens viennent compléter le casting de ce festival atypique.
Vincent Jadot