Dans ce grand et beau ballet où 20 interprètes évoluent entre des murs sobrement habillés d’escarpins, le chorégraphe déploie sa danse fluide et classique mâtinée de contemporain. Fidèle à Prokofiev, cette version impeccablement dansée réserve de belles trouvailles, comme la scène de bal dont la puissance est décuplée par un ingénieux procédé, des moments burlesques (les sœurs étant incarnées par deux hommes), et des tableaux sensuels composés avec le plus grand soin comme toujours. Un petit regret cependant, en multipliant les ellipses, Malandain rend l’histoire moins évidente à suivre et nous laisse parfois songeurs. Qu’on se rassure, l’héroïne finit quand même par trouver chaussure à son pied.
Blandine Dauvilaire